samedi, mars 22, 2025

L’avenir surprenant d’un géant pétrolier : des scénarios étonnamment durables.

Shell revient à ses racines en se recentrant sur le pétrole et le gaz, après une tentative dans les énergies renouvelables. Malgré ses projections optimistes sur la transition énergétique, la société continue de dépendre des combustibles fossiles, contribuant ainsi au réchauffement climatique. Les experts soulignent que, bien que des technologies vertes émergent, les combustibles fossiles demeurent dominants à court terme, tandis que Shell semble privilégier ses intérêts dans le secteur traditionnel.

Shell et son Retour aux Sources

Shell se positionne parmi les plus grandes entreprises pétrolières à l’échelle mondiale. Après une brève incursion dans le domaine des énergies renouvelables au début des années 2020, le géant énergétique, sous la direction de son PDG Wael Sawan, concentre de nouveau ses efforts sur son activité principale, le pétrole et le gaz. La société a également réussi à contester en justice plusieurs nouvelles réglementations sur les émissions, ce qui a entravé les initiatives climatiques dans les tribunaux européens.

En résumé, Shell ne peut pas être considérée comme un modèle pour le mouvement écologique. Ses opérations dans le secteur des combustibles fossiles contribuent à l’accélération du réchauffement climatique. Il est d’autant plus étonnant que l’entreprise semble en même temps être fermement engagée dans la transition énergétique verte. Cela se reflète dans ses dernières projections d’avenir, publiées de manière irrégulière depuis près de 50 ans.

Les Scénarios Futurs de Shell

Shell affirme que la transition énergétique est inéluctable. Alors que la politique « Drill, baby, drill » de l’ancien président Donald Trump soutient la pérennité de l’industrie pétrolière et gazière, Shell envisage un futur différent. Dans son rapport, l’entreprise prévoit un déclin des combustibles fossiles à partir de la fin des années 2030, avec une montée inéluctable des technologies énergétiques vertes et des objectifs climatiques internationaux réalisables.

Katherine Hayhoe, climatologue reconnue, a exprimé son scepticisme face aux perspectives « extrêmement optimistes » de Shell sur LinkedIn. Actuellement, le pétrole, le gaz et le charbon représentent encore près de 80 % des besoins énergétiques mondiaux, une proportion qui n’a pas beaucoup évolué au fil des décennies. Cependant, un tournant vers des solutions plus vertes semble se dessiner, comme l’indique Laszlo Varro, vice-président pour l’environnement des affaires mondiales. Il souligne que le changement technologique a atteint un point de non-retour, rendant difficile l’imaginer un avenir où la part de l’énergie propre ne progresse pas.

À long terme, les technologies vertes, en particulier dans les domaines solaire et des batteries, ainsi que l’énergie nucléaire, devraient bénéficier de cette transition. Malgré cela, à court et moyen terme, les combustibles fossiles continuent de jouer un rôle prédominant, avec une hausse de la demande pour le gaz naturel.

L’électrification des secteurs économiques est le fil conducteur des scénarios actuels de Shell, et bien que la vitesse de cette transition varie, la tendance vers plus d’électricité et de technologies énergétiques vertes est omniprésente. Dans un monde en proie à des conflits et à une dépendance aux importations de pétrole et de gaz, l’électrification est perçue comme une solution, notamment en Chine, où cela stimule le développement des véhicules électriques.

Malgré cela, la méfiance envers les chaînes de valeur mondiales pour les technologies énergétiques propres demeure un obstacle. Les intérêts politiques et industriels dans divers pays influencent cette dynamique, ce qui peut ralentir les progrès. Par conséquent, les combustibles fossiles restent ancrés dans le système jusqu’en 2050, entraînant des tensions sociales inévitables. Pourtant, la transition vers les technologies solaires et de batteries semble inéluctable. Shell anticipe un réchauffement climatique de 2,2 degrés, dépassant l’objectif de l’accord de Paris mais restant en dessous des 3 degrés attendus selon les prévisions de l’ONU.

Dans un monde où l’innovation technologique et les avancées en intelligence artificielle prennent de l’ampleur, l’électrification pourrait progresser beaucoup plus rapidement. La demande de pétrole et de gaz pourrait chuter considérablement après 2040, laissant place aux énergies renouvelables, particulièrement les technologies solaires et de batteries. Les émissions pourraient être réduites grâce à des innovations, permettant éventuellement d’atteindre les objectifs climatiques de l’accord de Paris.

Cependant, il est important de noter que les visions d’avenir de Shell ne se traduisent pas directement en stratégie commerciale. L’entreprise continue de proposer des combustibles fossiles qui contribuent au changement climatique, tout en influençant sa perspective stratégique et en offrant un aperçu des incertitudes et des déterminants qui façonneront les prochaines décennies. La question demeure : comment Shell envisage-t-elle son rôle dans un avenir plus vert ?

Les critiques affirment que Shell continue d’exagérer la demande future de pétrole et de gaz, notamment en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié, un domaine clé pour l’entreprise. Sous la direction de Wael Sawan, Shell a clairement indiqué que son implication dans la transition énergétique se concentre principalement sur les combustibles fossiles, où elle possède un avantage concurrentiel.

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