Philipp Horn partage son parcours dans le biathlon, évoquant l’influence de sa sœur, ses défis, et ses émotions face aux victoires et aux défaites. Il se remémore sa médaille de bronze en 2020, son rapport au tir, et l’importance d’exprimer ses émotions. Après une séparation surprise avec son entraîneur Uroš Velepec, il souligne l’évolution nécessaire de la philosophie d’entraînement et aborde les changements apportés par Tobias Reiter, qui offre une nouvelle structure à sa préparation.
Le biathlète Philipp Horn partage son parcours fascinant dans le monde du biathlon, évoquant des moments clés avec son ancien entraîneur Uroš Velepec, les défis intergénérationnels, et ses émotions face à la victoire et à la défaite.
Interviewer : Vous rappelez-vous de vos débuts dans le biathlon et de l’influence de votre sœur ?
Philipp Horn : J’ai commencé à skier dès l’âge de quatre ans, en m’inspirant de ma grande sœur. Avec quatre ans de plus et un palmarès impressionnant, elle a toujours été ma source de motivation. Bien que mes performances étaient plutôt moyennes au début, son succès m’a poussé à m’améliorer, et j’ai persévéré.
Interviewer : Votre parcours vers l’élite n’a pas toujours été facile. En 2019, vous avez connu une rétrogradation en IBU Cup. Comment avez-vous vécu cette période ?
Horn : Ce n’était pas la première fois que je faisais face à une rétrogradation. J’ai vécu plusieurs revers, y compris une chute de l’IBU Cup au Deutschlandpokal. Avec le temps, j’ai appris à gérer ces situations, mais retrouver la motivation et la confiance en soi après de tels échecs reste un défi constant.
Le bronze aux Championnats du Monde : un moment inoubliable
Interviewer : En 2020, vous avez remporté le bronze en relais aux Championnats du Monde. Quelles émotions avez-vous ressenties ?
Horn : Au cours de ces dernières années, j’ai souvent manqué mes propres attentes. C’est pourquoi cette dernière médaille a été particulièrement émotive. C’était un jour mémorable, rempli de larmes et de joie partagée avec mes coéquipiers. En 2020, en étant le plus jeune en Coupe du Monde, j’étais naïf, pensant que le succès viendrait toujours facilement.
Interviewer : Vous êtes reconnu pour votre capacité de course, mais le tir peut parfois poser problème. Quels sentiments ressentez-vous en vous approchant du stand de tir ?
Horn : Il y a eu des moments où je m’approchais du stand avec une certaine anxiété, conscient que cela pouvait mal tourner. Avoir confiance en soi est crucial dans le tir, et cela s’acquiert par l’entraînement et les bons résultats en compétition.
Exprimer ses émotions : un besoin vital en pleine nature
Interviewer : Comment faites-vous face aux revers ?
Horn : L’environnement joue un rôle primordial. Je suis reconnaissant que ma femme, qui a également été athlète de haut niveau, comprenne mes défis. Il est essentiel d’exprimer ses émotions. Après un échec devant le public, je me rends souvent en forêt pour crier et libérer mes émotions. Cela m’aide à retrouver mon calme.
Interviewer : Votre épouse, l’ancienne fondeuse Antonia Fräbel, partage-t-elle des moments sans biathlon avec vous ?
Horn : Je ne veux pas être obnubilé par le sport en permanence. J’ai appris à être plus détendu et à prendre du temps pour déconnecter et m’occuper d’autres choses.
Uroš Velepec : une figure marquante
Interviewer : Après les Championnats du Monde, vous avez connu une séparation avec l’entraîneur Uroš Velepec. Quel a été votre ressenti ?
Horn : Nous avons ressenti des tensions, mais la fin de cette collaboration juste après les Championnats du Monde a été une surprise. L’Allemagne avait des attentes élevées, et bien que certaines choses aient bien fonctionné, il était clair que la philosophie d’entraînement devait évoluer pour avancer.
Interviewer : Comment décririez-vous la philosophie d’entraînement d’Uroš ?
Horn : Plusieurs entraîneurs et experts ont contribué à la planification annuelle. Uroš était une personnalité forte qui exprimait souvent ses opinions. Dans le sport, lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous, l’entraîneur est souvent le premier à en pâtir.
Interviewer : Pensez-vous que l’héritage de Mark Kirchner a pesé sur Uroš ?
Horn : Pas vraiment. Sous Mark, nous avons vécu une période dorée. Parfois, il est facile de s’appuyer sur des succès passés sans chercher de nouvelles méthodes d’entraînement.
Interviewer : Qu’est-ce qui a changé avec l’arrivée de Tobias Reiter ?
Horn : Tobias apporte une approche totalement différente. Sa structure nous aide énormément à avancer dans notre préparation.