Il y a trois décennies, la Bundesliga a connu une transformation commerciale majeure, marquée par une attention médiatique croissante sur les joueurs. Max Eberl et d’autres figures comme Andreas Möller ont navigué cette ère, souvent en utilisant des mensonges pour gérer leur image. Les promesses de loyauté se sont révélées temporaires, entraînant déception parmi les supporters. Les échanges entre clubs et joueurs étaient teintés de faux-semblants, illustrant les réalités parfois trompeuses du monde du football professionnel.
Il y a trois décennies, la Bundesliga a connu une transformation majeure, se développant en un véritable empire commercial, tandis que les caméras scrutaient les stars du football comme jamais auparavant. À l’époque, cette approche était encore fraîche et surprenante.
Max Eberl, l’actuel directeur sportif du Bayern Munich, a évoqué il y a quelques années les réalités parfois déroutantes du monde du football professionnel. Bien que des phrases humoristiques comme celles de Peter Neururer – ‘Allez Frank. Conférence de presse. On va encore mentir’ – soient devenues courantes après un match de deuxième division, la notion de ‘vertige devant la caméra’ était alors un sujet de scandale, alors que le football allemand s’ajustait lentement à cette nouvelle réalité.
Plus la Bundesliga attirait l’attention grâce aux chaînes privées et à des reportages sensationnalistes, plus les chiffres d’audience des officiels de la ligue devenaient cruciaux. Par exemple, en 1994, Lothar Matthäus a passé 651 minutes devant les caméras, mais ce n’était pas suffisant pour prendre la première place.
Franz Beckenbauer a établi un record impressionnant avec 1138 minutes d’apparition cette même année. En tant qu’entraîneur intérimaire et président du Bayern, le ‘Kaiser’ a captivé les fans avec ses récits. Pourtant, il était compréhensible qu’il ne puisse pas toujours dire la vérité. Cela a suscité l’indignation de Günther Jauch, le présentateur de RTL, qui a été choqué par le mensonge éhonté de Beckenbauer lors d’une interview. Lorsque Jauch a confronté Beckenbauer quelques jours plus tard, ce dernier a admis sans hésitation : ‘Oui, je le savais !’
Les Stratégies de Communication du Football
L’ancien joueur et président de l’Eintracht Francfort, Peter Kunter, a un jour astucieusement déclaré : ‘J’ai appris à mentir dans le business du football au point que même ma femme me considère comme un salaud.’ À cette époque, un jeune talent prometteur, Andreas Möller, a également navigué dans cette nouvelle ère, mais son approche n’a pas été bien accueillie. Les fans, peu enclins à être dupés, savaient que ses promesses de loyauté étaient souvent temporaires. Même au sein de son équipe, ses coéquipiers n’étaient pas dupes de ses intentions.
Möller, avec l’aide de son mentor Klaus Gerster, s’était déjà préparé à la vie de footballeur professionnel. En 1987, un avocat avait même rédigé un document intitulé ‘Suggestions de réponses au public’, comme l’a rapporté ‘Sport Bild’. Ce document contenait des phrases types visant à rassurer les supporters sur son engagement envers l’Eintracht Francfort.
Les réponses concernant l’argent devaient être formulées de manière à minimiser son importance, avec des déclarations telles que : ‘Pour moi, ce qui compte, c’est le soin sportif de mon club.’ Les négociations avec d’autres clubs devaient également être traitées avec prudence, en affirmant un désir de rester fidèle à Francfort.
Les Mensonges du Passé
Möller a su jouer le jeu, distribuant des tracts au Waldstadion pour promettre aux supporters qu’il resterait à l’Eintracht. Cependant, deux mois plus tard, il portait déjà les couleurs du Borussia Dortmund, un fait que son entraîneur Karl-Heinz Feldkamp a souvent rappelé avec amertume.
Son intervention mémorable devant les fans de Dortmund, où il a juré fidélité à son nouveau club, était ironique, car ses pensées étaient déjà tournées vers Francfort. Avant son transfert à la Juventus en 1992, il a nié toute intention de quitter l’Eintracht, provoquant la colère de ses coéquipiers. Le gardien de but de l’Eintracht a même exprimé son exaspération face aux mensonges de Möller, qui avaient trompé le club et les fans tout au long de l’année.
Comme Möller, d’autres figures emblématiques de la Bundesliga à cette époque n’étaient pas toujours sincères. Lorsqu’un journaliste a interrogé Heribert Bruchhagen, directeur du HSV, sur des rumeurs de rupture de contrat, sa réponse évasive en disait long sur les réalités du milieu. Les fans ont rapidement compris que le monde du football était rempli de promesses non tenues et de vérités embellies.