Les mineurs de Bitcoin ajustent leurs stratégies face à la guerre commerciale entre les États-Unis et le Canada, notamment en raison des préoccupations liées aux tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium. Alors que des entreprises comme Bitfarms se concentrent sur des sources d’énergie renouvelable au Canada, des défis se présentent pour les mineurs américains en raison de l’augmentation des coûts d’importation de matériel de minage en provenance de Chine. Les fluctuations des politiques commerciales compliquent davantage la prévision du marché des crypto-monnaies.
Les mineurs de Bitcoin ajustent leurs stratégies commerciales en réponse à la guerre commerciale persistante entre les États-Unis et le Canada, ce qui entraîne une incertitude accrue concernant les prix et les politiques énergétiques.
Récemment, le président américain Donald Trump a évoqué la possibilité de doubler les tarifs sur l’acier et l’aluminium, passant de 25 % à 50 %. Cette annonce a poussé le gouvernement de l’Ontario à reconsidérer son propre plan d’augmentation des coûts d’exportation d’électricité vers les États-Unis.
Doug Ford, le premier ministre de l’Ontario, avait initialement suggéré d’augmenter les surtaxes ou de « couper complètement l’électricité » en cas de nouvelles provocations. Cependant, il semblerait que sa position se soit adoucie, du moins pour le moment.
Bien que la guerre commerciale ait peut-être connu un répit, plusieurs entreprises de crypto-monnaies anticipent des changements de politiques pour sécuriser leur croissance future.
Les mineurs de Bitcoin anticipent des évolutions sur le marché de l’énergie
Ben Ganon, PDG de Bitfarms, une entreprise canadienne de minage de Bitcoin, a déclaré à Bloomberg le 11 mars que les récentes augmentations des prix de l’énergie, si elles se produisent, n’auront probablement pas d’impact significatif sur son entreprise.
Les opérations de Bitfarms se concentrent principalement au Québec et en Colombie-Britannique, régions qui bénéficient d’une capacité hydroélectrique substantielle. En revanche, l’Ontario ne dispose pas d’un marché énergétique aussi solide et a récemment diminué sa capacité de base.
Malgré la situation favorable actuelle de Bitfarms en matière d’énergie, Ganon a souligné que les tarifs ont des répercussions sur l’évolution des politiques et des cadres réglementaires à venir.
Il a exprimé le souhait de son entreprise d’avoir « un meilleur accès aux marchés de l’électricité » avec moins de réglementations pour faciliter la création de nouvelles entreprises ou applications énergétiques.
La politique énergétique est un sujet de débat intense au Canada, certains critiques accusant le gouvernement libéral, sous la direction du Premier ministre Mark Carney, de nuire à l’économie nationale en raison de leurs initiatives de réduction des émissions.
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Ganon a ajouté : « Les opportunités présentes aux États-Unis se retrouvent également au Canada. Je suis convaincu que tout cela conduira à un marché beaucoup plus dérégulé, fluide et efficace, car pendant des années, des formalités réglementaires ont bloqué le développement. »
Les mineurs de Bitcoin face aux tarifs
Les tarifs imposés sur des produits tels que l’acier et l’aluminium, visant à stimuler la production nationale aux États-Unis, affectent également les mineurs de Bitcoin, parfois de manières inattendues et bénéfiques.
Ganon a précisé que bien que les mineurs ne puissent pas contrôler le prix du Bitcoin, ils peuvent gérer leurs coûts d’électricité. « Une des manières d’y parvenir est de rechercher des sources d’énergie sous-utilisées, qui alimentaient autrefois l’industrie lourde, maintenant délocalisée vers d’autres pays depuis plusieurs décennies. »
Bitfarms possède des opérations en Pennsylvanie, un État de la « Rust Belt », touché par la délocalisation. Les actifs de l’entreprise pourraient devenir très recherchés si l’industrie manufacturière américaine se redresse.
Ganon a souligné que les mineurs de Bitcoin ont beaucoup investi dans des infrastructures énergétiques qui « alimentaient autrefois des fonderies d’aluminium et des raffineries d’acier désormais délocalisées. »
« À présent, ces mineurs possèdent ces actifs. Alors que le pendule se déplace de nouveau vers l’Amérique, ces actifs deviennent très demandés. »
Impact des tarifs chinois sur le matériel de minage de Bitcoin
Bien que les mineurs canadiens comme Bitfarms ne soient pas inquiets pour l’instant, les tarifs imposés par Trump sur les produits chinois commencent à peser sérieusement sur les mineurs américains qui importent du matériel de sociétés comme Bitmain.
Selon Bloomberg, les expéditions de matériel de minage depuis la Chine vers les États-Unis ont subi des retards significatifs depuis février 2025, notamment en raison de la mise sur liste noire de l’affilié AI de Bitmain.
Ces lourds frais de douane pour l’inspection du matériel ont coûté aux mineurs américains jusqu’à 500 000 dollars, comme l’a rapporté Vishnu Mackenchery, directeur de la logistique chez Compass Mining Inc. De nouveaux tarifs pourraient rendre l’importation de matériel de minage de nouvelle génération vers les États-Unis « complètement prohibitive », selon Taras Kulyk, PDG de Synteq Digital.
Les fabricants de matériel de minage chinois, tels que Bitmain, pourraient envisager d’établir des opérations dans d’autres pays pour contourner les sanctions américaines. Pendant le premier mandat de Trump, lorsque des droits de douane de 25 % ont été imposés sur certains biens électroniques, de nombreux fabricants de matériel de minage ont déménagé en Malaisie, en Indonésie et en Thaïlande.
Bitmain a même prévu de lancer une ligne de production aux États-Unis en décembre 2024 pour « offrir des délais de réponse plus rapides et des services plus efficaces aux clients nord-américains. » Cependant, l’emplacement exact de cette ligne américaine n’a pas été divulgué.
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Les politiques économiques de Trump continuent d’influencer l’industrie de la crypto de manière complexe. Les fluctuations inattendues dans les politiques commerciales rendent le marché difficile à prédire, tandis que l’Union européenne menace d’imposer des contre-tarifs aux États-Unis, ce qui pourrait encore affecter la valorisation des actifs.