Nissan a annoncé la démission de son PDG Makoto Uchida, effective le 31 mars, dans un contexte de ventes en déclin et de dettes croissantes. Ivan Espinosa, son successeur, devra faire face à des défis majeurs, notamment la réduction de 9 000 emplois et une diminution de la production mondiale. L’échec d’une fusion avec Honda complique la situation, laissant Nissan vulnérable. Des rumeurs sur un potentiel intérêt de Tesla ou Foxconn circulent, tandis que Honda pourrait relancer les discussions.
Nissan : Un Changement de Direction Crucial
Nissan a mis fin à des semaines de rumeurs en annonçant la démission de son PDG Makoto Uchida, effective le 31 mars. Cette décision survient alors que l’entreprise fait face à des défis majeurs, notamment une chute des ventes, une dette croissante et l’échec d’une fusion avec Honda. Ivan Espinosa, actuel directeur de la planification de la marque, succédera à Uchida à partir du 1er avril. En parallèle, plusieurs autres postes de direction au sein de Nissan ont été réorganisés dans le but de redresser la situation financière de l’entreprise.
Les Défis à Relever pour le Nouveau PDG
Agé de 46 ans, Ivan Espinosa a rejoint Nissan en 2003 et a occupé de nombreux postes, ce qui lui confère une expérience précieuse. Cependant, il se retrouve face à des défis colossaux. En novembre 2024, des sources internes ont révélé que Nissan avait « 12 à 14 mois pour survivre » sans nouvel investisseur, alors que l’entreprise prévoit de réduire son personnel de 9 000 emplois, soit environ 6 % de ses effectifs, et de diminuer sa capacité de production mondiale de 20 %. Les marchés américain et chinois, cruciaux pour la marque, sont de plus en plus difficiles à naviguer. L’échec de la fusion avec Honda et l’absence d’investisseur exacerbent cette situation précaire, laissant l’entreprise dans une position vulnérable.
Les implications de la démission d’Uchida sur la fusion annulée avec Honda restent floues. Initialement annoncée en décembre 2024, cette alliance visait à établir une égalité entre Honda et Nissan, malgré leurs disparités de taille et de revenus. Mitsubishi, également impliqué dans les discussions, a depuis quitté les pourparlers.
Si cette fusion avait abouti, elle aurait permis à Honda et Nissan de devenir le troisième plus grand constructeur automobile mondial, optimisant leurs ressources respectives et générant des économies significatives en recherche et développement. Par exemple, Honda aurait pu profiter des installations de Nissan à Sunderland pour la fabrication de véhicules.
Au-delà des avantages financiers, cette fusion représentait une bouée de sauvetage pour Nissan. Les dirigeants des deux entreprises avaient envisagé une date de fusion pour août 2026, mais les négociations ont échoué récemment. Ce qui avait commencé comme une collaboration d’égaux a glissé vers une tentative de prise de contrôle par Honda, qui possède une valeur de marché presque cinq fois supérieure à celle de Nissan.
Face à ce refus de devenir une filiale, Nissan se retrouve sans options claires. Des rumeurs circulent concernant un intérêt potentiel de Tesla ou de Foxconn pour acquérir la marque, mais l’éventualité d’une reprise des discussions avec Honda est également sur la table, surtout maintenant qu’Uchida n’est plus en fonction. Des sources ont indiqué que Honda pourrait être disposé à relancer les pourparlers si Nissan opérait un changement à son sommet.
Pour l’instant, Honda n’a pas réagi aux récentes évolutions au sein de la direction de Nissan.