Martina Voss-Tecklenburg, ancienne sélectionneuse de l’équipe nationale féminine allemande, souhaite rester active dans le football malgré sa séparation avec le DFB. Elle a reçu des propositions, mais aucune n’a abouti. Elle admire le style de jeu de l’actuel entraîneur, Christian Wück, tout en soulignant les lacunes défensives de l’équipe. Voss-Tecklenburg est sceptique quant à l’expansion de la Bundesliga féminine, plaidant pour un renforcement des clubs de deuxième division avant d’augmenter le nombre d’équipes.
Martina Voss-Tecklenburg, ancienne sélectionneuse de l’équipe nationale féminine allemande, connaît une période de calme relatif. Les tumultes liés à la Coupe du Monde 2023 en Australie, les interrogations sur sa santé, ainsi que sa séparation avec la Fédération Allemande de Football, appartiennent désormais au passé, datant d’un an et demi.
Cependant, pour Voss-Tecklenburg, se contenter d’observer les matchs depuis les tribunes ou d’apparaître en tant qu’experte à la télévision ne suffit pas. Dans une récente interview accordée au magazine ‘Kicker’, elle a exprimé son désir de rester active dans le monde du football. ‘En tant qu’ancienne coach nationale, je me demande ce que l’avenir me réserve. Il y a de nouvelles opportunités. Mon chapitre en tant qu’entraîneuse n’est pas encore terminé’, a-t-elle déclaré.
Elle a mentionné avoir reçu plusieurs propositions l’année dernière, mais pour diverses raisons, aucune n’a abouti. ‘J’ai aussi été sollicitée pour des missions de consultante. J’y ai réfléchi, mais si je m’engage, je veux le faire à 100 %, pas à moitié’, a précisé Voss-Tecklenburg, qui reste ouverte à toutes les possibilités.
Un paysage d’entraîneurs bien établi
Le défi auquel elle fait face est que les entraîneurs des clubs phares de la Bundesliga féminine sont actuellement bien en place. Des figures comme Alexander Straus (Bayern Munich), Tommy Stroot (VfL Wolfsburg) et Niko Arnautis (Eintracht Francfort) occupent des postes solides. De son côté, Sabrina Wittmann a récemment fait le choix de se tourner vers le football masculin avec le FC Ingolstadt en troisième division.
Voss-Tecklenburg pourrait-elle envisager un retour à l’étranger ? Elle a déjà fait ses preuves en dirigeant l’équipe nationale suisse de 2012 à 2018, mettant en place des structures qui bénéficient encore aujourd’hui à Pia Sundhage, qui prépare l’équipe pour l’Euro à domicile.
Une transition apaisée avec le DFB
Martina Voss-Tecklenburg a finalement fait le deuil de son départ du DFB. ‘Nous aurions tous souhaité que cela se passe différemment, mais je ne garde aucune rancune. Nous avons réalisé beaucoup de belles choses ensemble. La séparation ne ternit pas tout cela’, a-t-elle affirmé. Elle a également ajouté : ‘J’ai d’abord ressenti une blessure personnelle. Dans l’émotion, il est difficile de garder une perspective objective. Mais j’ai essayé de comprendre les autres points de vue et d’identifier les manques d’information.’
Elle n’oubliera pas pour autant les moments mémorables, comme ceux vécus lors de l’Euro 2022 en Angleterre. Après une élimination décevante lors de la Coupe du Monde 2023, il était inévitable qu’elle quitte son poste après cinq années, alors que les tensions s’accumulaient. Le choix de l’emplacement en Australie s’est révélé problématique, contrairement à l’Euro où l’équipe résidait au cœur de Zurich. Les choix tactiques et personnels n’ont également pas répondu aux attentes lors de son dernier tournoi.
Un regard critique sur le jeu
Voss-Tecklenburg admire le style de jeu de Christian Wück, l’actuel entraîneur. ‘J’apprécie le football qu’il propose. J’aime prendre des risques et apprendre de nos erreurs. Toutefois, face à des adversaires comme l’Espagne ou les Pays-Bas, il faut adapter notre jeu.’ Elle a pris en exemple le match de la Coupe du Monde contre la Colombie : ‘Nous ne voulions pas nous contenter d’un match nul, nous pensions pouvoir marquer, mais nous avons encaissé un but décisif.’
Tout comme elle, Wück a exprimé des inquiétudes quant à l’irrégularité de l’équipe nationale. Les lacunes défensives sont préoccupantes, et l’ancienne coach a souligné l’importance de revoir la formation des jeunes. ‘Il faut aussi enseigner la défense individuelle et le blocage des tirs. Ce sont des compétences fondamentales qui doivent être renforcées au niveau des clubs.’
Réservée sur l’expansion de la Bundesliga féminine
Concernant l’expansion de la Bundesliga féminine, Voss-Tecklenburg se montre sceptique. ‘Je pense qu’il est prématuré d’augmenter le nombre d’équipes à 14. La vraie question est : avons-nous suffisamment de joueuses de qualité pour cela ? Je privilégierais le renforcement des clubs de deuxième division.’
Cette saison, trois clubs sont en lice pour la promotion : le 1. FC Nuremberg, l’Union Berlin et le SV Meppen. ‘Cela incite à l’amélioration et à la professionnalisation des équipes, mais il est essentiel de garder le sport à l’avant-plan. Il faut se demander : est-ce une question de visibilité ou de qualité ? La charge de travail augmente déjà, et une expansion entraînerait encore plus de matchs, tout en ouvrant la porte à de nouvelles compétitions internationales.’