L’élimination des emplois à salaire subminimum pour les travailleurs handicapés suscite des inquiétudes quant à ses conséquences. Bien que des élus soutiennent cette abolition, des experts préviennent que cela pourrait réduire les opportunités professionnelles pour les personnes en situation de handicap. Ces emplois, souvent basés sur la productivité individuelle, offrent structure et formation, ce qui est crucial pour cette population vulnérable. Des États adoptent des lois pour les supprimer, mais des voix s’élèvent pour défendre leur utilité.
Les conséquences de l’élimination des emplois à salaire subminimum pour les travailleurs handicapés
Au cours des dernières années, des élus démocrates et des groupes de défense des droits des personnes handicapées ont plaidé pour une meilleure rémunération des travailleurs handicapés. Toutefois, la suppression de certains programmes d’emploi à bas salaire pourrait avoir des effets néfastes sur cette population vulnérable.
De nombreux travailleurs souffrant de handicaps intellectuels ou développementaux dépendent des programmes d’emploi à salaire subminimum, mis en place par la section 14(c) de la Fair Labor Standards Act de 1938. Ces programmes permettent aux employeurs de verser des salaires inférieurs au minimum fédéral. Plusieurs organisations et législateurs ont récemment exhorté les États à abolir ces programmes, les qualifiant d’injustes et d’exploitants.
Les implications d’une abolition des salaires subminimum
Cependant, des experts mettent en garde contre les conséquences possibles d’une telle abolition. Ils soutiennent que la suppression des emplois à salaire subminimum pourrait réduire les opportunités professionnelles pour les personnes handicapées. Une hausse du salaire minimum pourrait également entraîner une augmentation des coûts pour les consommateurs, incitant certains employeurs à réduire le nombre de travailleurs à bas salaire ou à recourir à des technologies de remplacement, comme des kiosques de libre-service.
Ryan Bourne, économiste à l’Institut Cato, note que « le principal problème réside dans le fait que de nombreuses personnes ayant des handicaps cognitifs, développementaux ou physiques sévères ont des difficultés à trouver un emploi rémunéré au niveau du salaire minimum normal ». Il ajoute que, en raison de divers défis de productivité et du besoin d’une supervision constante, beaucoup d’employeurs peuvent juger leur embauche peu rentable.
Il est important de mentionner que les travailleurs handicapés dans des emplois à salaire subminimum sont rémunérés selon leur « productivité individuelle », quelle que soit sa limitation, en proportion du salaire des travailleurs sans handicap effectuant des tâches similaires, comme l’indique le Département du Travail.
Bourne souligne que « l’abolition des salaires subminimum réduira considérablement les opportunités d’emploi pour ceux qui ont les handicaps les plus sévères ». Plusieurs États, dont le Nevada, la Californie et la Virginie, ont récemment adopté des lois pour éliminer ces programmes, avec l’Illinois qui prévoit de les abolir d’ici 2030.
Une enquête récente dans l’État de Washington a révélé que 25,73 % des étudiants handicapés n’avaient pas poursuivi d’études supérieures ni trouvé d’emploi dans l’année suivant leur sortie du lycée, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’avenir des travailleurs handicapés. En outre, le Département du Travail a proposé une règle en décembre 2024 visant à mettre fin à l’émission de certificats de la section 14(c).
En 2023, environ 789 000 travailleurs aux États-Unis percevaient des salaires inférieurs au minimum fédéral, selon le Bureau des statistiques du travail. Bourne explique que ces emplois offrent souvent une structure et une formation qui manquent dans les environnements de salaire typique, apportant ainsi une valeur personnelle et une indépendance à ceux qui ont peu d’opportunités.
Malgré ces préoccupations, certains démocrates continuent de plaider pour l’abolition des salaires subminimum, tandis que des législateurs républicains, comme le sénateur Tom Cotton, défendent le programme 14(c), mettant en avant les bénéfices qu’apportent ces ateliers aux travailleurs handicapés et à leurs familles.