lundi, mars 10, 2025

Titre : Contribution des femmes à l’avancement de la recherche sur le climat lors de la Journée internationale des femmes

Les contributions des femmes dans la recherche climatique sont méconnues, mais leur rôle est crucial. Friederike Otto, pionnière dans l’attribution climatique, et Katrin Böhning-Gaese, experte en biodiversité, soulignent l’impact du changement climatique sur les écosystèmes et la société. Ulrike Jordan et Flurina Schneider explorent la transition énergétique, tandis que des économistes comme Claudia Kemfert et Maja Göpel intègrent les enjeux climatiques dans leurs travaux, plaidant pour une transformation économique durable.

Les contributions des femmes dans le domaine scientifique ont souvent été sous-estimées, mais leur impact est indéniable. Dans le secteur de la recherche climatique, des chercheuses allemandes se sont révélées être des pionnières.

Friederike Otto n’est pas seulement une figure éminente dans le débat sur le changement climatique ; elle est aussi la cofondatrice d’un domaine de recherche crucial qui explore les liens entre le réchauffement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes, connu sous le nom de recherche d’attribution.

‘En raison de notre connaissance précise des émissions de gaz à effet de serre depuis le début de la révolution industrielle, nous sommes en mesure de simuler un climat sans ces émissions’, explique Otto. Cette approche permet d’analyser des événements météorologiques extrêmes tels que les inondations, les vagues de chaleur et les tempêtes. Par exemple, l’initiative World-Weather-Attribution (WWA) d’Otto a déterminé que les inondations dévastatrices survenues récemment dans le sud et l’est de l’Espagne étaient 12 % plus intenses en raison du changement climatique.

La climatologue Otto recevra le Prix de l’environnement allemand pour son travail remarquable.

Friederike Otto : Une influence majeure sur la scène mondiale

Originaire de Kiel, Friederike Otto enseigne et mène des recherches au sein de l’Imperial College de Londres. Elle figure parmi les climatologues les plus influents, ayant été désignée par le magazine TIME comme l’une des 100 personnes les plus influentes au monde en 2021. En 2023, elle a également été honorée par le prix de l’environnement allemand.

Cette climatologue et philosophe s’est imposée comme une voix essentielle dans le discours public, soulignant les injustices sociales exacerbées par le réchauffement climatique. Dans son livre ‘Injustice climatique’, elle explique que le changement climatique a des répercussions particulières sur les femmes :

‘Dans certaines sociétés traditionnelles, les femmes enceintes doivent travailler à l’extérieur par des températures extrêmes, car le travail agricole est considéré comme un ‘travail de femmes’.’ La justice sociale est donc tout aussi cruciale dans le débat sur le changement climatique que la protection des espèces.

Biodiversité et climat : Le travail de Katrin Böhning-Gaese

La question de la protection du climat est intrinsèquement liée à divers domaines scientifiques, notamment la recherche sur la biodiversité. Katrin Böhning-Gaese, biologiste de renom, est l’une des chercheuses leaders dans ce domaine à l’Université Goethe de Francfort et au Centre Helmholtz de recherche sur l’environnement à Leipzig.

Elle examine l’interaction entre les humains, le règne animal et la nature. Ancienne directrice du Centre de recherche sur la biodiversité et le climat de Senckenberg, elle est également lauréate du prix de l’environnement allemand. ‘Tout ce dont nous avons besoin, de la nourriture aux textiles, provient de la nature. L’humanité dépend donc de la nature de manière essentielle’, explique Böhning-Gaese.

Lors de ses recherches sur le terrain, notamment au Kilimandjaro, elle a constaté que le réchauffement climatique détruit progressivement les habitats naturels de nombreuses espèces. Même en Allemagne, la biodiversité a considérablement diminué, avec une chute de 30 % de la population d’oiseaux au cours des 25 dernières années.

Transition énergétique : Ulrike Jordan et Flurina Schneider

Le passage des combustibles fossiles aux énergies renouvelables est un enjeu crucial. Ulrike Jordan, professeure de technologie solaire à l’Université de Kassel, étudie comment cette transition peut se concrétiser. Elle insiste sur l’urgence de passer rapidement aux énergies renouvelables pour l’approvisionnement en chaleur : ‘Cela nécessite l’installation de pompes à chaleur dans de nombreux bâtiments ou leur raccordement à des réseaux de chaleur urbaine.’

Pourquoi est-il si difficile de se défaire des combustibles fossiles ? Flurina Schneider, directrice de l’Institut de recherche socio-écologique à Francfort, aborde cette question. Elle examine également les aspects psychologiques de la dépendance aux combustibles fossiles, les comparant à une forme de dépendance : ‘Bien que la volonté de changement soit présente, il semble difficile de concrétiser cette volonté.’

Lors de la COP28, l’accent sera mis sur la gestion durable de nos ressources naturelles.

Les économistes et le changement climatique

Bien qu’elles ne soient pas climatologues au sens strict, des économistes comme Claudia Kemfert, Karen Pittel et Maja Göpel intègrent le climat dans leurs recherches depuis longtemps. Kemfert se concentre sur la transition énergétique, tandis que Pittel conseille le gouvernement fédéral sur les enjeux climatiques et environnementaux.

Maja Göpel, cofondatrice de l’alliance ‘Scientists for Future’, est une figure majeure dans la transformation climatique, agissant comme un lien entre la science et la politique. Dans ses ouvrages à succès, elle plaide pour une réévaluation complète de notre modèle économique, en tenant compte des générations futures.

Ce sujet a été rapporté par Deutschlandfunk le 7 mars 2025 à 13h25.

- Advertisement -

Latest