OMV et Adnoc annoncent une fusion stratégique créant une entreprise pétrochimique d’une valeur de 60 milliards de dollars, avec un siège en Autriche. Ce partenariat inclut l’union de Borealis et Borouge, ainsi que l’acquisition de Nova Chemicals. Nommé Borouge Group International, le nouvel acteur ambitionne de devenir l’un des quatre plus grands producteurs de polyoléfines au monde. La fusion vise à promouvoir des solutions chimiques durables et à renforcer l’emploi et l’innovation en Autriche.
Fusion stratégique entre OMV et Adnoc : une nouvelle ère pour l’industrie pétrochimique
Après des discussions complexes s’étalant sur un an et demi, les géants pétroliers OMV d’Autriche et Adnoc des Émirats arabes unis annoncent la création d’une entreprise pétrochimique d’une valeur de 60 milliards de dollars. Le siège de la nouvelle entité sera établi en Autriche.
Un partenariat ambitieux dans le secteur chimique
Le groupe pétrolier autrichien OMV a conclu un accord avec son partenaire principal Adnoc pour fonder un nouveau leader dans le domaine de la chimie, évalué à 60 milliards de dollars. Cette initiative implique la fusion de leurs filiales pétrochimiques, Borealis et Borouge, ainsi que l’acquisition du groupe chimique canadien Nova Chemicals pour environ 9,4 milliards d’euros, comme l’a révélé OMV.
Nommé Borouge Group International, ce nouveau conglomérat se hissera parmi les quatre plus grands producteurs de polyoléfines à l’échelle mondiale, et sera détenu à parts égales par OMV et Adnoc. Pour établir une base équitable, OMV investira 1,6 milliard d’euros dans ce projet commun, un chiffre inférieur aux attentes initiales des analystes. Ce montant sera ajusté en fonction des dividendes distribués, et les investisseurs ont réagi positivement à cette annonce.
Les actions d’OMV ont enregistré une hausse de jusqu’à quatre pour cent à la Bourse de Vienne, les analystes de la Erste Group jugeant le montant d’investissement attractif. Avec un chiffre d’affaires d’environ 34 milliards d’euros et près de 23 000 employés, OMV est l’une des entreprises industrielles les plus influentes en Autriche.
Borealis est reconnu comme un fournisseur majeur de solutions en polyoléfines et joue un rôle actif dans le recyclage de ces matériaux. Ces ressources permettent la fabrication de divers articles en plastique, allant des tuyaux aux emballages. La fusion vise à unir les expertises technologiques des deux entreprises pour favoriser une croissance durable, comme l’a souligné le PDG d’OMV, Alfred Stern, lors des négociations avec Adnoc.
Le siège de la nouvelle société sera localisé en Autriche, avec une cotation à la Bourse d’Abou Dhabi, où Borouge est déjà coté. Une introduction à la Bourse de Vienne est également envisagée d’ici fin 2027, avec une capitalisation boursière estimée à près de 40 milliards d’euros.
Les discussions sur cette fusion ont été longues et complexes, le PDG d’OMV qualifiant l’accord de ‘pas en avant passionnant’ pour l’évolution de l’entreprise vers des solutions chimiques durables. OMV, détenue à 31,5 % par ÖBAG, possède 75 % de Borealis, tandis qu’Adnoc détient 25 %. Les participations croisées ont compliqué les pourparlers, mais le résultat final promet de révolutionner le secteur.
Le PDG d’Adnoc, Sultan Ahmed Al Jaber, a souligné l’importance de cette fusion dans la stratégie chimique mondiale de son entreprise, mettant en avant le partenariat de longue date avec OMV pour établir un acteur majeur dans l’industrie. Adnoc, qui exploite presque tous les gisements pétroliers des Émirats, prévoit d’importants investissements dans le gaz naturel, les produits chimiques et les énergies renouvelables.
La holding ÖBAG considère cette fusion comme une avancée significative pour l’Autriche, souhaitant garantir que le siège de l’entreprise demeure dans le pays tout en favorisant la création d’emplois dans la recherche et le développement. La directrice d’ÖBAG, Edith Hlawati, a affirmé que ce ‘paquet autrichien’ était essentiel pour le développement économique local.
Les détenteurs d’actions actuels de Borouge se verront offrir des actions de la nouvelle société. Si l’offre est acceptée, OMV et Adnoc détiendront chacune 46,94 % des parts, avec un flottant de 6,12 %. Le financement de l’acquisition de Nova Chemicals sera réalisé par un financement relais, suivi d’une augmentation de capital prévue d’environ quatre milliards d’euros, sans participation d’OMV et d’Adnoc, ce qui augmentera le flottant.
Adnoc aura le droit de nommer le président du conseil de surveillance, tandis que les membres du conseil d’administration seront désignés conjointement par les deux entreprises. Au total, dix membres, représentant à la fois OMV et Adnoc, siégeront au conseil de contrôle, en plus des représentants des travailleurs. Pour faciliter l’intégration et réaliser des synergies, des droits spéciaux seront temporairement accordés à Adnoc. OMV prévoit de finaliser les transactions sous réserve d’approbations réglementaires au premier trimestre 2026.