La Sierra Leone, riche en ressources naturelles, est largement influencée par la Chine, notamment dans le secteur minier et sportif, tandis que l’Allemagne peine à s’impliquer. Bien que le pays ait vu une augmentation de ses échanges avec l’Allemagne, il reste l’un des plus pauvres du monde. Malgré les défis, des entreprises commencent à explorer des opportunités, notamment dans le domaine de l’électricité, offrant un potentiel de développement pour les habitants.
Sierra Leone, un pays riche en ressources naturelles, attire depuis longtemps l’attention de la Chine, qui y joue un rôle significatif tant dans le secteur minier que dans le domaine sportif. Mais qu’en est-il de l’Allemagne ?
Le football occupe une place prépondérante en Sierra Leone. Lors des matchs de l’équipe nationale, les joueurs arborent fièrement les couleurs nationales : bleu, blanc et vert. Cependant, à proximité du stade national de Freetown, où les « Leone Stars » espèrent bientôt reprendre du service après des rénovations importantes, le drapeau chinois rouge flotte en lieu et place des couleurs locales. Cela souligne le fait que le plus grand stade du pays a été conçu et financé par la Chine.
Julian Hilgers, un journaliste économique spécialisé sur l’Afrique, souligne dans son podcast ‘Wirtschaft Welt & Weit’ qu’il y a ’20 drapeaux chinois qui flottent et aucun de la Sierra Leone’. Depuis des années, la Chine est le principal partenaire économique de la Sierra Leone, intégrée dans la vie quotidienne des habitants. Hilgers évoque même l’impression que ‘la Chine a ici son propre stade national’.
Ressources : une malédiction déguisée
Julian Hilgers considère que la richesse en ressources de la Sierra Leone est plus une malédiction qu’une bénédiction. La plus grande mine de minerai de fer du pays est exploitée par une société chinoise. Après avoir visité la mine de Tonkolili, Hilgers rapporte des sentiments de mécontentement, non seulement à l’égard des Chinois, mais aussi envers le gouvernement de la Sierra Leone qui soutient ces entreprises. ‘Lorsque les travailleurs ont envisagé de faire grève, le gouvernement a exercé des pressions pour les dissuader’, raconte Hilgers. Les habitants peinent à résister, ‘car chaque emploi est précieux, même s’il est très mal rémunéré’.
La suprématie de la Chine en Sierra Leone représente un défi de taille pour l’Europe. Bien que le volume des échanges entre l’Allemagne et la Sierra Leone ait enregistré une hausse en 2024, atteignant 73,4 millions d’euros selon des données préliminaires, la Sierra Leone se classe encore très loin, au 152e rang, dans le classement des partenaires commerciaux allemands.
Des opportunités à saisir malgré tout
Qu’est-ce qui freine les entreprises allemandes dans leurs échanges avec la Sierra Leone ? Est-ce le souvenir de la guerre civile dévastatrice de 1991 à 2002 ou la peur d’une nouvelle épidémie d’Ebola ? Pour Hilgers, la réponse est plus simple : malgré ses richesses, la Sierra Leone reste l’un des pays les plus pauvres du monde, et il manque simplement de marché. ‘Il n’y a pas de classe moyenne capable d’acheter un tracteur allemand’, explique-t-il dans son podcast ’55 Countries’.
Cependant, cela signifie également que le potentiel de développement en Sierra Leone est immense. Certaines entreprises commencent à explorer les opportunités offertes par ce pays, notamment dans le secteur de l’électricité, qui présente un potentiel considérable. Cette démarche pourrait non seulement être économiquement viable, mais surtout bénéfique pour les habitants locaux.