Une mère, touchée par un don sur Gumtree pour une poupée destinée à sa fille, a involontairement exposé son enfant à un prédateur en ligne. La photo de sa fille a été détournée par un individu sur le dark web, lié à des crimes horribles. La National Crime Agency a alors lancé une enquête pour retrouver ce prédateur insaisissable. Cette affaire met en lumière les dangers croissants des réseaux sociaux et du dark web concernant la sécurité des enfants.
UNE MÈRE ÉMUE PAR UN DON SUR GUMTREE
Après avoir publié une annonce sur Gumtree à la recherche d’une poupée spéciale pour sa fille, une mère a été profondément touchée lorsqu’une femme nommée Liz lui a proposé d’en donner une gratuitement.
Liz a demandé : « Puis-je vous poser une question ? Je veux m’assurer que la poupée est vraiment destinée à votre fille et non à un collectionneur. Pourriez-vous m’envoyer une photo de votre fille tenant une pancarte sur laquelle il est écrit : ‘J’aime SB.’ »
La mère, confiante, a photographié sa fille en pyjama avec la pancarte et a envoyé l’image à Liz par e-mail.
Tragiquement, dans les trente minutes qui ont suivi, un prédateur notoire, connu sous le pseudonyme de 666devil, a utilisé cette photo comme avatar sur le dark web.
Les initiales SB faisaient référence à un site de pornographie infantile, Scream, B**** !, ce qui a révélé l’ampleur des dangers auxquels la jeune fille était exposée.
Elle risquait de devenir une victime du pédophile britannique le plus recherché, Matthew Falder, qui exploitait le chantage pour satisfaire ses pulsions sombres.
LA CHASSE AU PRÉDATEUR
La traque de cet abuseur, qui se vantait d’être insaisissable, est racontée dans le premier épisode d’une nouvelle série documentaire intitulée Prime Suspect : Hunting the Predators, diffusée sur Channel 5 ce mercredi.
Les images de la caméra corporelle des agents de police montrent l’arrestation de Falder, tandis que des témoignages des enquêteurs et des preuves de ses activités en ligne révèlent à quel point il a pu échapper à la justice pendant des années.
La National Crime Agency (NCA) s’occupe des crimes les plus graves au Royaume-Uni et a commencé sa recherche en 2015, après que des informations ont révélé qu’un utilisateur du dark web menaçait d’abuser de sa propre fille, promettant « la semaine de l’enfer ».
Un agent de renseignement, connu sous le nom de Luke, explique : « Cela devait être une semaine d’abus intense pour cet enfant. »
Un des messages comprenait la photo d’une petite fille avec la pancarte « J’aime SB », une référence à un site destiné aux abus les plus horribles, y compris le viol et le meurtre.
Le forum en question avait acquis une notoriété particulière parmi les abuseurs, qui pensaient pouvoir accéder à des enfants. Jane Lawrenson, une enquêteuse de la NCA, a déclaré : « C’était extrêmement inquiétant, car nous ne savions pas à l’époque que cette photo n’était pas celle de leur fille. »
En réaction, la NCA a lancé une alerte nationale pour le sauvetage d’enfants, demandant à toutes les forces de police du pays de signaler toute apparition de l’image envoyée par la mère.
Matthew Long, un commandant de la NCA, se souvient d’avoir ressenti une pression énorme alors qu’il rentrait chez lui, conscient que le sort de l’enfant était en jeu.
UNE ENQUÊTE QUI DÉVOILE UN RÉSEAU
La découverte de la connexion avec Gumtree a été un grand soulagement pour les enquêteurs, mais il était clair que le prédateur avait causé d’énormes dégâts en manipulant et en faisant du chantage à de nombreuses victimes.
Jane Lawrenson et un travailleur social ont visité le domicile de la jeune fille dont l’image avait été utilisée pour s’assurer de sa sécurité. La mère a immédiatement compris pourquoi les agents étaient là et a exprimé son inquiétude. Elle a mentionné que Liz avait demandé davantage de photos, ce qui avait éveillé ses soupçons.
Les recherches ont révélé que Liz n’était qu’un faux nom, menant à un individu basé au Royaume-Uni. Cependant, avec une adresse IP masquée sur le dark web, le retrouver s’est avéré être un défi immense, qualifié par Matt Sutton, qui dirigeait l’enquête, d’« une aiguille dans une botte de foin. »
Cette histoire met en lumière les dangers du dark web et la nécessité d’une vigilance accrue pour protéger les enfants des prédateurs en ligne.