Bettina Orlopp, directrice générale de Commerzbank, aborde divers sujets lors d’une interview, y compris la réduction des effectifs de 3 900 postes d’ici 2028 et les défis d’une éventuelle acquisition par UniCredit. Elle souligne l’importance de renforcer la stratégie de Commerzbank tout en plaidant pour une union bancaire européenne. Orlopp évoque également la nécessité de réformes rapides pour soutenir les entreprises de taille intermédiaire en Allemagne, face à une crise économique croissante.
Dans une récente interview, Bettina Orlopp, la directrice générale de Commerzbank, partage son point de vue sur la réduction des effectifs, ses aspirations concernant une potentielle acquisition, et ses attentes vis-à-vis du nouveau gouvernement.
Interviewer : Vous avez pris vos fonctions à un moment difficile, après la démission inattendue de Manfred Knof. Votre arrivée en période de crise est-elle nécessaire ?
Bettina Orlopp : C’est difficile à dire, car c’était une décision du conseil de surveillance. Cependant, ayant passé dix ans au sein de l’institution, je bénéficie d’une connaissance approfondie de la banque. Dans mon précédent rôle de directrice financière, j’ai acquis l’expérience nécessaire pour naviguer dans cette période délicate.
Interviewer : Avant votre prise de fonction, UniCredit a acquis une participation dans Commerzbank, avec l’objectif d’une acquisition complète. Quels sont les risques associés à une fusion pour Commerzbank ?
Orlopp : Nous nous concentrons sur notre propre stratégie pour renforcer Commerzbank et mettre en avant nos atouts. Une fusion pourrait offrir des synergies, mais elle comporte aussi des risques, tant pour les entreprises que pour les particuliers. Les coûts de restructuration et la mise en œuvre pourraient poser des défis significatifs. Une évaluation minutieuse des avantages et inconvénients sera essentielle si cela se concrétise.
Commerzbank se prépare à des économies pour faire face à la concurrence d’UniCredit.
L’union bancaire : un défi à surmonter
Interviewer : Les actionnaires semblent confiants, car les actions des deux banques ont augmenté depuis l’entrée d’UniCredit. La BCE soutient l’idée d’une union bancaire en Europe. Pourquoi êtes-vous sceptique ?
Orlopp : Nous soutenons fermement l’union bancaire, car elle est nécessaire. Les 27 initiatives individuelles ne sont plus viables. Nous avons besoin de grandes banques robustes. Cependant, certaines conditions doivent encore être remplies avant que cela ne devienne une réalité, notamment en ce qui concerne la garantie des dépôts européens et la gestion des obligations d’État dans les bilans des banques.
La grande banque italienne a récemment augmenté sa participation dans Commerzbank à environ 28 %.
Interviewer : Cela implique que Commerzbank doit rester indépendante pour un certain temps ?
Orlopp : Absolument. Tant que l’union bancaire n’est pas en place, nous devons d’abord avancer sur notre propre stratégie, tout en étant ouverts à toute offre potentielle.
Interviewer : Comment comptez-vous maintenir la compétitivité de Commerzbank sur la scène internationale ?
Orlopp : Nous connaissons une forte croissance, et les résultats prévus pour 2024 montrent que nous sommes sur la bonne voie.
Interviewer : Commerzbank envisage de réduire ses effectifs de 3 900 postes d’ici 2028. Quelle est la raison de cette décision ?
Orlopp : Cette réduction fait partie d’une stratégie de croissance rentable et d’efficacité.
Impact de la politique américaine
Interviewer : Aux États-Unis, Donald Trump plaide pour une déréglementation bancaire. Cela représente-t-il un désavantage pour les banques allemandes soumises à des exigences plus strictes ?
Orlopp : C’est une question que nous débattons à l’échelle européenne. En tant que banques européennes, nous plaidons pour un niveau de concurrence équitable. La déréglementation aux États-Unis pourrait créer un désavantage, et nous encourageons l’UE à prendre des mesures pour garantir des conditions équitables.
En plein milieu des discussions sur une acquisition, Commerzbank se retrouve avec une nouvelle direction : Bettina Orlopp.
Un besoin urgent de réformes
Interviewer : Les entreprises de taille intermédiaire, qui constituent une part importante de vos clients, font face à des défis majeurs. Quelle est votre évaluation de leur situation ?
Orlopp : Il est crucial d’implémenter des réformes, tant au niveau européen qu’en Allemagne. Le nouveau gouvernement, qui espérons-le sera rapidement formé, doit agir rapidement pour répondre aux attentes des entreprises de taille intermédiaire, qui attendent des changements significatifs.
La crise économique a entraîné une hausse des faillites en Allemagne.
Interviewer : Dans le contexte politique actuel, des décisions doivent être prises rapidement…