La Coupe du Monde des clubs suscite des débats, notamment sur la pression accrue exercée sur les joueurs. Karl-Heinz Rummenigge défend ce tournoi, le qualifiant de ‘merveille du monde’ et critiquant ceux qui se plaignent. Il souligne que les joueurs ont contribué à cette situation tout en dénonçant la commercialisation excessive du football. Rummenigge prédit des difficultés pour le sport, évoquant la nécessité d’un plafond salarial pour maintenir l’équilibre financier, surtout avec des salaires exorbitants en jeu.
La Coupe du Monde des clubs suscite des polémiques, car elle impose une pression supplémentaire sur des joueurs déjà très sollicités. Karl-Heinz Rummenigge adopte une perspective radicalement différente et critique les joueurs qui expriment leurs préoccupations.
En Allemagne, même si Karl-Heinz Rummenigge n’égale pas le poids d’Uli Hoeneß, il demeure une figure emblématique sur la scène internationale du football. Souvent, on oublie que Rummenigge est toujours actif en tant que dirigeant de football franc et direct. Lorsqu’il prend la parole, l’univers du football l’écoute attentivement. Récemment, il a suscité des réactions vives en qualifiant le projet de Coupe du Monde des clubs, réformé par le président de la FIFA Gianni Infantino, de ‘merveille du monde’. Cette déclaration le place en opposition aux critiques des joueurs, qui soulignent la charge grandissante engendrée par un nombre croissant de compétitions.
Un dilemme créé par les joueurs eux-mêmes
Rummenigge perçoit le football comme pris au piège par des ‘joueurs qui se sont eux-mêmes piégés’. Cependant, cela ne présente qu’un aspect de la réalité. L’autre face concerne les dirigeants qui, en poursuivant sans relâche la commercialisation du football, semblent ignorer les considérations éthiques. Peu importe d’où provient l’argent, l’important est qu’il afflue. Et en effet, les nouvelles sources de financement, notamment en provenance d’Arabie Saoudite, semblent inépuisables. Les exemples de salaires faramineux, comme celui de Cristiano Ronaldo, en témoignent.
Il n’est même pas nécessaire de scruter aussi loin pour constater comment la commercialisation est devenue un phénomène démesuré : les accords controversés du Bayern avec Qatar Airways et Visit Rwanda, ainsi que les partenariats de Dortmund avec des entreprises d’armement, illustrent ce décalage. Dans cette quête d’un spectacle toujours plus coûteux, les valeurs semblent souvent reléguées au second plan. Rummenigge souligne que ‘nous en Allemagne devons arrêter de penser que notre catalogue de valeurs doit être imposé au monde entier’. Il ajoute que ‘c’est une erreur que commettent la politique et, malheureusement, aussi le football’.
L’attribution de la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie Saoudite a également suscité des controverses. L’ancien dirigeant du Bayern a exprimé son soutien envers Bernd Neuendorf, le président de la DFB, qui a voté en faveur de cette candidature sous la pression de la FIFA, suscitant ainsi des critiques des défenseurs des droits humains. Rummenigge a affirmé : ‘Je lui ai dit : Bernd, c’était la seule décision intelligente à prendre.’
Une industrie à la dérive
Cependant, Rummenigge prévoit des temps difficiles pour le football. ‘Si cette tendance se poursuit, le football pourrait devenir la seule industrie au monde à ne générer que des pertes’, a-t-il averti. ‘Nous nous dirigeons tout droit vers un mur – et personne ne semble prêt à ralentir.’ Mais de quel mur parle-t-il ? L’argent s’épuise-t-il à Paris, à Doha, ou même en Arabie Saoudite ? Les opportunités financières pour les footballeurs sont multiples, et si l’une d’elles disparaît, d’autres, souvent plus lucratives, apparaîtront.
Comment alors remédier à la situation ? Un plafond salarial pourrait être la solution. Rummenigge pense que si un joueur du Bayern ‘gagne au lieu de 20 millions, ‘seulement’ 15 millions d’euros’, cela reste une somme faramineuse. Cette réflexion est particulièrement pertinente alors que le Bayern cherche à réduire ses coûts salariaux pour l’avenir. Des joueurs comme Jamal Musiala et Joshua Kimmich pourraient ressentir les effets de cette stratégie. Ce processus doit être soutenu, par exemple, grâce aux revenus générés par cette ‘merveille du monde’, la Coupe du Monde des clubs.