Le déséquilibre croissant entre les pensions du secteur public et privé suscite des préoccupations, les fonctionnaires bénéficiant de régimes de retraite nettement plus favorables. Une nouvelle taxe sur les contributions des employeurs pourrait aggraver cette situation, affectant principalement les travailleurs du secteur privé. Les experts alertent sur les conséquences potentielles pour les revenus de retraite des employés privés, tandis que ceux du public continueraient à profiter de prestations substantiellement plus élevées, financées en grande partie par les contribuables.
Le fossé grandissant entre les pensions du secteur public et privé
Les fonctionnaires du Trésor ont récemment soufflé des conseils au Chancelier pour qu’il épargne leurs pensions d’une éventuelle augmentation fiscale. Cela ne surprend guère, sachant que ces employés, ainsi que d’autres dans le secteur public, profitent des régimes de retraite les plus avantageux au Royaume-Uni. En effet, les fonctionnaires perçoivent un revenu de retraite six fois supérieur à celui des employés du secteur privé pour chaque livre épargnée durant leur carrière.
Depuis des années, les pensions généreuses du secteur public suscitent l’envie des travailleurs britanniques, offrant un revenu garanti à la retraite, protégé de l’inflation. À l’aide d’experts du domaine, nous examinons le vaste écart entre ces pensions dorées et les régimes souvent insuffisants du secteur privé, et comment cet écart pourrait encore se creuser après le dernier budget.
Les conséquences d’une nouvelle taxe sur les contributions de retraite
Ce mercredi, la Chancelière devrait annoncer une nouvelle taxe sur les contributions des employeurs aux pensions des employés, avec une prévision de récolte d’environ 15,4 milliards de livres pour le Trésor. Cependant, il semble que les travailleurs du secteur public pourraient être épargnés de cette hausse, laissant les employés du secteur privé assumer cette lourde charge fiscale.
Les experts en pension s’accordent à dire que cette situation pourrait entraîner des revenus de retraite diminués pour les travailleurs du secteur privé. Pendant ce temps, ceux bénéficiant des régimes les plus favorables, souvent financés par les contribuables, pourraient continuer à jouir d’une retraite confortable. Une étude exclusive menée par Quilter révèle que les employés des secteurs public et local reçoivent respectivement des prestations de pension de 10,63 £ et 9,24 £ pour chaque livre épargnée, contre à peine 1,75 £ à 2,18 £ pour leurs homologues du secteur privé.
Les employés du secteur public bénéficient de régimes de pension à « prestations définies », garantissant un revenu qui s’ajuste à l’inflation. À l’inverse, les employés du secteur privé n’ont souvent aucune protection contre l’inflation, et leurs revenus dépendent des fluctuations du marché boursier. La plupart d’entre eux épargnent via des régimes à « cotisations définies », où la responsabilité de convertir le plan de pension en revenu de retraite repose sur l’individu. Les employeurs doivent verser seulement 3 % des salaires de leurs employés dans ces fonds, un montant souvent jugé insuffisant.
Les contributions patronales au secteur public sont nettement plus élevées, atteignant en moyenne 28,97 % pour les fonctionnaires, 35,3 % pour les policiers, et 23,7 % pour les travailleurs de la santé. Ces régimes sont principalement financés par les contribuables, soulignant ainsi l’énorme disparité dans les contributions entre les secteurs public et privé.
Des experts mettent en garde que si les employeurs sont contraints de payer des cotisations sur les contributions aux pensions, cela pourrait conduire à une réduction des régimes de pension ou à des augmentations de salaires moindres pour compenser ces coûts. Près de la moitié des employeurs qui versent plus que le minimum légal envisagent de diminuer leurs contributions face à cette nouvelle taxe.
Les travailleurs du secteur privé, qui se sentent chanceux de bénéficier de 8 % de contributions de leurs employeurs, pourraient voir cette somme chuter à 3 %, ce qui représente une baisse significative de leur revenu de retraite. Une analyse de Quilter indique que si un employeur réduit sa contribution de 5 % à 3 %, un employé pourrait perdre jusqu’à 20 % de ses revenus de retraite.
Jon Greer, responsable de la politique de retraite chez Quilter, souligne que cette situation crée une distinction injuste entre les travailleurs du secteur public et privé. Si les travailleurs du secteur public n’étaient pas protégés, ils pourraient également faire face à des conséquences similaires, telles que des coûts accrus pour leurs pensions existantes.
Des calculs d’AJ Bell montrent qu’un salarié gagnant 35 000 £ pourrait perdre 177 000 £ en épargne retraite sur 35 ans si son employeur réduisait sa contribution. Pour un salaire de 60 000 £, ce chiffre grimpe à 303 000 £. Si ces changements se concrétisent, les travailleurs du secteur privé recevront encore moins à la retraite pour chaque livre économisée, rendant leur épargne moins efficace.
La justification historique de la générosité des pensions du secteur public était que ces employés gagnaient moins pendant leur carrière. Cependant, les statistiques actuelles révèlent que ce n’est pas le cas, les salaires dans le secteur public dépassant ceux du secteur privé de 29 £ par semaine, selon l’Office for National Statistics.