Rachel Reeves, la Chancelière, envisage des réformes fiscales incluant une possible réduction des allocations d’impôt sur les successions, une réévaluation des comptes d’épargne individuels (ISA) et une taxe sur les propriétaires pour financer les soins sociaux. Elle prône également une uniformisation des allégements fiscaux sur les pensions. Ces changements pourraient avoir des répercussions importantes sur les contribuables, notamment sur ceux disposant de revenus élevés ou d’importants avoirs financiers.
Rachel Reeves et les Changements Fiscaux Anticipés
Cette semaine, Rachel Reeves, la Chancelière, pourrait ne pas être la figure la plus appréciée du Royaume-Uni, mais elle a toujours exprimé avec conviction sa vision pour le pays. Au cours de son parcours dans l’opposition, elle a abondamment critiqué le gouvernement actuel et a défendu des politiques qui lui tiennent à cœur. Afin de comprendre les possibles annonces dans son premier budget, Wealth & Personal Finance a analysé ses écrits pour identifier les politiques qu’elle soutient ardemment et celles qu’elle désapprouve.
Une Révision des Allocations d’Héritage
Il est bien connu que Mme Reeves considère que les impôts sur les successions sont trop favorables. On s’attend donc à ce qu’elle propose une réforme des droits de succession. Dans une contribution au Guardian en 2017, elle avait vivement critiqué l’initiative de l’ancien chancelier George Osborne, qui visait à augmenter l’allocation d’impôt sur les successions de 325 000 £ à 500 000 £ par personne, permettant ainsi de transmettre sans impôt une maison familiale d’une valeur d’un million de livres. Elle a qualifié cette mesure d’« inique » et d’« inappropriée », la décrivant comme une « réduction d’impôt pour les riches ». Ainsi, l’allocation actuelle pour la transmission de biens pourrait être en danger.
Andrew Marr, un expert fiscal, estime que cette allocation est « clairement susceptible d’être supprimée », surtout que la plupart des héritiers choisissent de vendre les biens qu’ils reçoivent plutôt que d’y vivre. Actuellement, il est possible de transmettre jusqu’à 325 000 £ sans droits de succession, avec une possibilité de 650 000 £ pour les couples. Tout montant excédentaire est soumis à un taux d’imposition de 40 %. De plus, une exonération supplémentaire de 175 000 £ est accordée pour les propriétés laissées à des descendants directs, portant l’exonération totale à 500 000 £. Si l’allocation de propriété était abolie, cela pourrait entraîner une facture fiscale de 140 000 £ pour les héritiers d’une maison d’un million de livres.
Les ISA Sous Pression
Les comptes d’épargne individuels (ISA), qui bénéficient d’un traitement fiscal avantageux, pourraient également faire l’objet d’une réévaluation si Mme Reeves concrétise son idée d’instaurer une limite à vie sur les comptes exonérés d’impôt. Dans un article pour The Independent il y a huit ans, elle proposait une limite de 500 000 £ sur les dépôts dans les ISA. Actuellement, les épargnants peuvent verser jusqu’à 20 000 £ par an dans ces comptes, où les gains sont exonérés d’impôts sur les intérêts, les plus-values et les dividendes. Cette allocation annuelle peut être répartie entre divers types d’ISA, y compris les ISA en espèces et les ISA actions.
Une telle modification pourrait dissuader les investisseurs et susciter des réactions négatives parmi les 40 000 personnes détenant plus de 500 000 £ dans leurs ISA. Selon les calculs de Hargreaves Lansdown, un investisseur qui déposerait la moitié de l’allocation annuelle actuelle pendant 25 ans, avec un rendement de seulement 5 % par an, dépasserait rapidement ce plafond. De plus, des craintes persistent quant à une possible réduction de l’allocation annuelle. Lorsque Mme Reeves avait abordé le sujet des ISA en janvier 2016, la limite était de 15 000 £ par an, qu’elle avait suggéré de conserver.
Taxation des Propriétaires pour Financer les Soins Sociaux
Le financement des soins sociaux a récemment retenu l’attention, surtout après l’abandon par le chancelier de l’idée d’un plafond de 86 000 £ sur les frais à payer pour les soins personnels. Mme Reeves pourrait envisager de financer ce secteur en imposant une nouvelle taxe aux propriétaires et aux investisseurs, comme elle l’a suggéré dans un article pour The Mirror. Dans cet article de 2021, elle critiquait la « taxe sur l’emploi injuste » des conservateurs, liée à une augmentation des cotisations à l’assurance nationale pour soutenir les soins sociaux. Elle proposait d’autres sources de financement, notamment en taxant les revenus des propriétaires et ceux qui réalisent des transactions importantes sur les marchés financiers.
Il reste à voir si Mme Reeves envisage une augmentation directe des impôts sur les propriétaires ou une hausse des taux d’imposition sur les plus-values. Les experts estiment qu’une augmentation de l’impôt sur les plus-values est l’un des changements les plus probables à venir dans les semaines à venir.
Réduction des Avantages Fiscaux sur les Pensions pour les Hauts Revenus
Depuis longtemps, Mme Reeves appelle à un taux d’allègement fiscal uniforme pour les cotisations de pension, alors qu’actuellement, les travailleurs bénéficient d’une réduction d’impôt correspondant à leur tranche d’imposition. Bien que le chancelier ait envisagé une refonte du système, ce projet a été abandonné en raison des conséquences potentielles sur un million de travailleurs du secteur public, tels que les enseignants et les infirmières. Dans un article pour The Times en 2016, elle avait plaidé pour l’instauration d’un taux uniforme d’allègement fiscal sur les pensions, qu’elle considérait comme plus simple et équitable.
Charlene Young, experte en pensions, explique que si un taux de 33 % était appliqué, cela profiterait aux épargnants bénéficiant d’un allègement fiscal au taux de base de 20 %, mais aurait un impact négatif sur les hauts revenus. La menace de voir l’allègement fiscal sur les pensions réduit pourrait devenir encore plus pressante si le chancelier décidait de suivre les recommandations de Mme Reeves pour le remplacer par un système de « bonus d’épargne simple », où chaque £1 épargné donnerait droit à une contribution de 25 p ou 30 p de l’État.