jeudi, février 6, 2025

L’UBS face au dilemme de l’affaire Magnitski : les avertissements de Bill Browder à Sergio Ermotti

Sergio Ermotti, PDG d’UBS, a annoncé un bénéfice net de plus de 5 milliards de dollars, mais la banque a vu ses actions chuter. Bill Browder a averti Ermotti de ne pas débloquer des comptes liés à des Russes sous enquête pour blanchiment d’argent, en lien avec la loi Magnitski. Malgré le classement de l’affaire par le ministère public fédéral en 2021, des critiques persistent. UBS doit équilibrer le respect des sanctions américaines et les exigences suisses, tout en gérant le risque de sanctions.

Le Bénéfice d’UBS et les Défis Juridiques

Le PDG d’UBS, Sergio Ermotti, a récemment annoncé un bénéfice net impressionnant de plus de 5 milliards de dollars. Toutefois, cette annonce a été éclipsée par une chute inattendue des actions de la banque sur les marchés boursiers. Ce même jour, Ermotti a reçu un courrier préoccupant de l’investisseur américain Bill Browder, qui s’est engagé à demander des comptes à ceux impliqués dans la mort de son ancien conseiller fiscal, Sergei Magnitski.

L’Affaire Magnitski et les Enjeux de Sanctions

Sergei Magnitski est décédé en 2009 dans des conditions tragiques dans une prison russe après avoir dénoncé une fraude fiscale présumée de 230 millions de dollars. Dans son courriel, Browder a averti Ermotti de ne pas débloquer les comptes bancaires gelés de deux Russes, Dmitri K. et Wladen S., qui font l’objet d’enquêtes en Suisse concernant des accusations de blanchiment d’argent.

Ces deux individus sont liés à la loi Magnitski, qui permet aux États-Unis d’imposer des sanctions à des personnes impliquées dans la mort de Magnitski. Le ministère public fédéral a pourtant classé l’affaire contre eux en 2021, une décision vivement critiquée par des experts comme Mark Pieth, qui a qualifié les raisons avancées de « douteuses ».

Bill Browder a également exprimé son mécontentement envers la justice suisse lors d’une audience à Washington, affirmant qu’un système judiciaire défaillant nécessite une intervention, en particulier des États-Unis. En conséquence, la Commission Helsinki a même suggéré d’ajouter certains représentants du système judiciaire suisse à une liste de sanctions, bien que cela n’ait pas encore été mis en œuvre.

Face à ces défis, l’UBS doit naviguer prudemment entre le respect des sanctions américaines et les exigences du ministère public fédéral. La banque pourrait envisager de signaler à l’autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) un soupçon de blanchiment d’argent, permettant ainsi à cette dernière de gérer les conflits entre les autorités suisses et américaines.

En réponse à cette situation complexe, UBS a affirmé que ses programmes sont conçus pour respecter les sanctions de diverses juridictions, y compris celles de la Suisse et des États-Unis. Toutefois, le risque de sanctions américaines et de lourdes amendes reste un enjeu majeur pour l’institution financière.

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