Face à la menace de droits de douane américains, un transfert massif de lingots d’or s’effectue de Londres vers les coffres de la bourse Comex à New York, saturant ces derniers. Les réserves à Londres diminuent, avec des délais d’attente pour le retrait de l’or s’allongeant. Cette situation est exacerbée par une hausse des prix de l’or, atteignant un sommet historique, alimentée par des craintes d’impositions et une recherche de valeur refuge dans un contexte économique incertain.
Face à la menace de droits de douane américains, les banques et les grossistes transfèrent d’importantes quantités de lingots d’or de Londres vers les coffres de la bourse des matières premières à New York. La Banque d’Angleterre peine à gérer cet afflux de métal précieux, tandis que le prix de l’or continue de grimper.
Le Transfert Massive d’Or vers New York
En raison des craintes d’une éventuelle imposition de droits d’importation par le président américain Donald Trump, d’importantes cargaisons d’or physique sont envoyées de Londres vers les États-Unis depuis plusieurs semaines. Selon le ‘Financial Times’, les coffres de la bourse Comex à New York sont désormais saturés. Depuis les élections présidentielles américaines, pas moins de 393 tonnes supplémentaires de ce précieux métal ont été transférées de l’autre côté de l’Atlantique, portant le total à 926 tonnes, un niveau jamais atteint depuis août 2022.
Alors que les réserves d’or à New York se remplissent, celles de Londres s’amenuisent rapidement. Les acheteurs intéressés par l’or physique à la Banque d’Angleterre (BoE) doivent maintenant attendre jusqu’à huit semaines pour le retirer, comme l’indique le rapport. Un expert du secteur a déclaré au ‘FT’ que « la liquidité sur le marché londonien a diminué », ajoutant que « les gens n’obtiennent pas d’or, car tant de choses sont expédiées à New York. » Bien que la banque centrale n’ait pas confirmé ces délais d’attente, la situation est préoccupante.
Les Raisons de l’Augmentation des Prix de l’Or
Il convient de noter que l’or expédié vers les États-Unis provient principalement de stocks qui ne sont pas détenus par des banques centrales. La BoE stocke également de l’or pour des tiers, comme des institutions financières ou d’autres banques centrales. Londres et New York demeurent les deux principaux centres de négoce au monde, avec la majorité des transactions physiques se déroulant au Royaume-Uni, tandis que le marché à terme se concentre aux États-Unis.
Depuis les élections américaines, le prix de l’or a connu une hausse considérable, atteignant récemment un nouveau sommet historique de 2800,99 dollars l’once. Selon Bullionvault, une société de gestion d’actifs londonienne, la pénurie d’or à Londres a contribué à cette montée des prix.
La crainte d’une imposition de droits de douane de 10 % sur toutes les marchandises par Trump a incité à un transfert précipité des lingots d’or vers New York. Bien que Trump n’ait pas spécifiquement mentionné l’or, l’incertitude demeure. Il a déjà été confirmé que le Canada et le Mexique seront affectés par des droits de douane de 25 % dès ce week-end, avec la possibilité d’autres pays BRICS étant également touchés.
Les acteurs du marché ressentent une certaine agitation pour se prémunir contre ces changements, comme le souligne Michael Haigh, responsable de la recherche sur les matières premières chez Société Générale. Les mouvements d’or vers les États-Unis pourraient même dépasser les chiffres rapportés par la Comex, avec des livraisons suspectées vers les coffres de grandes banques telles que HSBC et JP Morgan. Toutefois, ces institutions n’ont pas confirmé ces informations.
Les raisons derrière la hausse des prix de l’or vont au-delà des craintes liées aux droits de douane. Selon l’expert Marco Herrmann, le déplacement d’or vers New York n’implique pas nécessairement une demande accrue. En réalité, l’or est considéré comme une valeur refuge, surtout dans un contexte d’endettement public élevé et d’achats en cours par les banques centrales. Herrmann prédit que le seuil des 3000 dollars pourrait être un objectif intermédiaire dans cette tendance haussière, soulignant qu’il y a peu d’alternatives viables à l’or sur le marché.