jeudi, janvier 23, 2025

Javier Milei se distingue au WEF : ses projets ambitieux et sa vision face aux autres

La maison Bloomberg à Davos a accueilli Javier Milei, président argentin, suscitant un vif intérêt après ses réformes économiques visant à réduire l’inflation et relancer la croissance. Lors d’un échange avec John Micklethwait, il a exprimé sa volonté de renforcer les accords de libre-échange et de collaborer avec la Chine. Bien que ses réformes rencontrent des résistances, Milei se montre confiant quant à ses perspectives électorales et à la capacité de l’Argentine à rivaliser avec les États-Unis.

La maison Bloomberg sur la promenade à Davos est bondée ce mercredi soir. Au cours de l’après-midi, des panels de discussion ont été animés par des figures de proue telles que Larry Fink, PDG de Blackrock, et Marc Benioff, directeur de Salesforce. Cependant, c’est le président argentin Javier Milei qui a véritablement captivé le public, déclenchant une vague d’applaudissements.

Avant son discours très attendu prévu pour jeudi, Milei a fait une escale chez Bloomberg pour partager ses réflexions avec le rédacteur en chef John Micklethwait sur sa vision économique. Notons qu’il est le seul participant au Forum économique mondial cette année à avoir assisté à l’inauguration de Donald Trump, selon Micklethwait.

Milei : Un parcours impressionnant

Il y a un an, l’idée que Javier Milei devienne l’une des figures emblématiques du WEF semblait éloignée. Lors de sa première apparition au forum, il était un novice, fraîchement élu président de l’Argentine depuis cinq semaines. À l’époque, son style excentrique et son approche audacieuse suscitaient des interrogations dans le monde entier.

À présent, il se montre fier dans les locaux de Bloomberg, affirmant : « J’ai redonné aux Argentins leur liberté. » Son administration a réussi à juguler l’inflation et à relancer la croissance en moins d’un an.

En effet, Milei a atteint plusieurs objectifs majeurs durant sa première année : il a réduit la dévaluation monétaire de 211 % à 118 % et a drastiquement diminué les dépenses publiques, permettant au budget d’afficher un excédent dès le premier mois, hors paiements d’intérêts.

Une amnistie fiscale a également permis de ramener 20 milliards de dollars dans l’économie officielle. Les prêts immobiliers sont à nouveau en vogue, grâce à une baisse des taux d’intérêt, atteignant des niveaux inédits depuis 15 ans.

Une vision internationale audacieuse

Milei, avec sa passion pour la déréglementation et la réduction du rôle de l’État, ne se sent plus isolé sur la scène internationale. Il déclare : « Le monde doit célébrer le retour de Trump. » Il considère que Trump annonce une période prospère pour les États-Unis et au-delà. Tout comme Elon Musk, il partage la conviction que l’État est un fardeau pour les citoyens.

Lorsque Micklethwait évoque l’inaction d’autres gouvernements face à la sur-réglementation, Milei répond avec une pointe d’ironie : « À côté de moi, tout le monde est un lâche. » Sa confiance en lui est indéniable.

Visions d’avenir et défis à relever

Au-delà de l’autosatisfaction, Milei expose ses ambitions pour l’avenir : il vise à établir davantage d’accords de libre-échange, notamment avec les États-Unis, tout en cherchant à reconnecter l’Argentine avec le monde. Il n’hésite pas à envisager un retrait du Mercosur si nécessaire.

Il exprime également sa volonté de coopérer avec Xi Jinping, en admettant avoir évolué sur sa perception de la Chine, reconnaissant que les économies des deux nations peuvent se compléter.

Cependant, tous les défis ne sont pas encore surmontés. Le strict régime de change imposé par ses prédécesseurs demeure en place, ce qui pourrait freiner les investissements étrangers. Milei a promis d’aborder cette question cette année, mais a gardé les détails pour lui. Selon lui, il est impératif d’assurer le financement du pays : « Je suis un libéral libertaire, pas un libéral naïf, » souligne-t-il.

Perspectives électorales pour Milei

Les élections intermédiaires en Argentine approchent, et les taux d’approbation de Milei sont en hausse depuis son arrivée au pouvoir. Néanmoins, certains Argentins ressentent les effets de ses réformes, comme le note John Micklethwait. Milei rétorque que la pauvreté en Argentine est un problème ancien, qui perdure depuis un siècle.

Il admet que communiquer les réformes nécessaires n’est pas toujours aisé. « Notre administration fonctionne bien, mais un changement culturel est requis, » déclare-t-il. « Les succès économiques ne seront significatifs que si les citoyens comprennent que la liberté est essentielle à leur prospérité. »

Actuellement, Milei pourrait sortir vainqueur des élections intermédiaires, renforçant ainsi sa position. Il considère sa présidence comme un travail en cours, affirmant que son mandat ne sera terminé que lorsque l’inflation sera maîtrisée et que la prospérité et la croissance seront au rendez-vous. Il est convaincu que l’économie argentine pourra rivaliser avec celle des États-Unis dans un avenir proche.

- Advertisement -

Latest