Poutine a évoqué la possibilité de développer de nouvelles installations nucléaires en Iran lors du renforcement des relations entre les deux pays. Ce partenariat, au milieu des sanctions américaines, vise à produire de l’énergie sans intention militaire. Les discussions ont inclus la construction de réacteurs supplémentaires et une collaboration continue sur la centrale de Bouchehr. Ce traité stratégique, bien qu’il n’inclue pas de défense mutuelle, renforce les liens face à l’influence occidentale et aux tensions régionales.
Alors que l’Iran et la Russie renforcent leurs relations diplomatiques, le président russe Vladimir Poutine a souligné la possibilité de développer de nouvelles installations de production d’énergie nucléaire en Iran, comme rapporté par l’agence de presse d’État russe Tass.
Importance de cette collaboration
Les inquiétudes autour des capacités nucléaires de l’Iran demeurent un enjeu central de la diplomatie étrangère des États-Unis. En 2018, l’ancien président Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord nucléaire iranien, connu sous le nom de Plan d’action global commun (JCPOA), et a depuis exprimé son opposition à cet accord. La prospective d’installer des infrastructures nucléaires supplémentaires en Iran vise principalement la production d’énergie et d’électricité, sans intention de développer des armes nucléaires.
Ce partenariat entre l’Iran et la Russie, qui partagent des relations tendues avec les États-Unis et subissent des sanctions américaines, se déroule alors que Trump se prépare à reprendre ses fonctions.
Éléments essentiels à retenir
Le président iranien Masoud Pezeshkian, en fonction depuis juillet, a rencontré Poutine à Moscou pour signer un traité stratégique de 20 ans. Les deux pays, face à des changements géopolitiques, prennent en compte les répercussions de la guerre en Ukraine, les opérations militaires d’Israël contre le Hezbollah soutenu par l’Iran au Liban, et le renversement du président syrien Bachar al-Assad, un allié crucial qui a cherché refuge à Moscou suite à l’effondrement de son régime.
L’Iran et la Russie se heurtent à des sanctions internationales et à des accusations d’activités déstabilisatrices : la Russie en raison de son intervention en Ukraine et l’Iran pour ses ambitions régionales et son programme nucléaire. Récemment intégré au bloc BRICS, l’Iran cherche à acquérir une technologie militaire avancée de la Russie pour renforcer ses défenses face à des tensions croissantes avec Israël.
En dehors du traité, les dirigeants ont également discuté de la possibilité pour la Russie de construire de nouvelles unités nucléaires en Iran. Lors d’une conférence de presse, Poutine a déclaré : ‘Nous discutons actuellement de l’éventualité de construire des unités [nucléaires] supplémentaires… le travail est en cours et progresse,’ selon Tass. Il a ajouté que les deux pays ‘ont un projet majeur dans le secteur de l’énergie nucléaire, une unité est déjà opérationnelle et fonctionne avec succès.’
Pezeshkian a exprimé son optimisme en disant : ‘Nos accords concernant la construction de centrales nucléaires sont une excellente nouvelle. Je pense qu’ils seront finalisés aujourd’hui.’
Moscou et Téhéran collaborent sur la centrale nucléaire de Bouchehr, dans le sud de l’Iran, depuis 1992. En 2014, ils ont signé un accord pour construire deux réacteurs supplémentaires sur le même site, dont l’exploitation devrait commencer prochainement. On ne sait pas encore si les nouvelles unités nucléaires seront implantées à Bouchehr ou ailleurs en Iran.
Réactions et perspectives
Nicole Grajewski, chercheuse au Programme de politique nucléaire au Carnegie Endowment for International Peace, a commenté sur X, anciennement Twitter : ‘Le traité entre la Russie et l’Iran est significatif à plusieurs égards. Bien qu’il n’y ait pas d’engagement de défense mutuelle, les clauses concernant la coopération militaire, le partage de renseignements, la sécurité intérieure, la cybersécurité et l’évasion des sanctions sont assez robustes.’
Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a déclaré aux journalistes avant les discussions : ‘L’Iran est un partenaire clé pour nous, avec lequel nous développons une coopération multifacette.’
En 2018, Donald Trump a qualifié l’accord nucléaire iranien de ‘l’une des pires transactions que les États-Unis aient jamais conclues.’
Prochaines étapes
Ce traité renforce un partenariat déjà solide entre la Russie et l’Iran, qui pourrait s’en servir pour contrecarrer l’influence occidentale. L’accord marque un alignement stratégique qui pourrait influencer les dynamiques régionales et mondiales, alors que les politiques de Trump envers l’Iran se dessinent.