samedi, janvier 18, 2025

1000 images par seconde : le rêve d’un drone sur le Hundschopf et l’arrivée des images du Lauberhorn dans votre salon

Beni Giger, réalisateur expérimenté des courses de ski, utilise des ralentis pour capturer les performances des athlètes et raconter des histoires visuelles captivantes. Avec une technologie avancée, il ajuste continuellement les prises de vue pour maximiser l’impact visuel des courses. Malgré la perte d’un contrat pour les Jeux Olympiques de 2026, la SRG continue d’attirer un large public pour les événements de ski en Suisse, tout en intégrant des drones pour des angles de vue innovants.

La Magie des Ralentis dans le Ski

«Débusquons les erreurs, nous allons vous offrir des ralentis», déclare Beni Giger avec assurance. Marco Odermatt vient de franchir le troisième temps intermédiaire avec un retard de 99 centièmes, ce qui signifie que la victoire en Super-G lui échappe. Au lieu de montrer une foule en liesse, Giger opte pour des images au ralenti de la performance d’Odermatt, suivies d’une séquence du leader Franjo von Allmen, qui regarde la caméra avec un air incrédule. «Célébrons maintenant von Allmen», annonce-t-il, alors qu’une mer de drapeaux s’agite dans les tribunes.

Un Maître de la Narration Visuelle

Beni Giger, réalisateur des courses de Lauberhorn depuis 25 ans, est assis devant une cinquantaine d’écrans dans le camion de transmission de la SRG à Lauterbrunnen. À 58 ans, il est passionné par la création d’histoires visuelles. «J’adore bâtir des récits, car cela me permet de transmettre des émotions», confie-t-il. Avec environ 40 caméras en action, y compris des petites placées dans la neige pour capturer des gros plans de skis et de neige éclaboussante, la meilleure caméra peut prendre jusqu’à 1000 images par seconde, offrant ainsi des ralentis époustouflants.

Dans le camion, la course prend vie sur les multiples écrans. Les entraîneurs affichent des signes d’anxiété tandis que leurs athlètes courent, tandis qu’un coureur se prépare dans la zone de départ. Une image montre le leader sur son trône, souvent Franjo von Allmen, qui porte le numéro de départ 3. Une autre offre une vue spectaculaire des sommets de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau.

Giger refuse de se laisser aller à la monotonie. «Je n’ai jamais réalisé deux Lauberhorn identiques», dit-il, déterminé à toujours innover. Entre les courses de la Coupe du Monde à Adelboden et Wengen, il inspecte la piste plusieurs fois, notant des améliorations potentielles pour l’année suivante, comme l’élévation d’une plateforme de caméra pour un meilleur angle de vue.

Des ajustements mineurs peuvent radicalement changer l’expérience visuelle. À la passerelle de Silberhorn, Giger a perfectionné l’image pendant des années, ajustant même le tracé pour que le coureur et le paysage se fondent en une harmonie visuelle. Aujourd’hui, il utilise une grue mobile pour capturer des moments iconiques qui mettent en valeur non seulement les athlètes mais aussi la beauté de la Suisse.

En été, il parcourt la piste à pied pour planifier ses prises de vue, identifiant les meilleurs emplacements pour capturer des ralentis spectaculaires. Lors des cinq dernières éditions des Jeux Olympiques d’hiver, la SRG a eu la responsabilité de produire les courses de ski pour le signal mondial. Giger se rend sur le site des compétitions pour évaluer les transitions et les sauts, s’assurant de maximiser les possibilités de capture.

La descente la plus mémorable de Giger a eu lieu lors des Jeux Olympiques de 2014 à Sotchi, avec un parcours complexe offrant une multitude de ralentis. Cependant, pour les prochains Jeux d’hiver à Milan et Cortina en 2026, la SRG a perdu ce contrat au profit d’un autre prestataire. Néanmoins, elle continue de produire des événements de la FIS en Suisse et attire plus d’un million de téléspectateurs chaque année pour la descente de Lauberhorn.

Dans le camion de transmission, l’atmosphère est concentrée. Giger communique rapidement avec son équipe, demandant des ralentis sur les erreurs de conduite ou des angles différents pour capter le public ou les performances des athlètes. Il sait que chaque seconde compte et dirige ses caméramans avec précision, créant une expérience de visionnage inoubliable.

Les drones, qui sont devenus une partie intégrante de la couverture télévisuelle des courses de ski, permettent de suivre les coureurs sous un angle inédit. Après un incident en 2015, les drones ont évolué, offrant désormais des images de haute qualité tout en respectant des règles strictes établies par les autorités compétentes.

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