Vladimir Poutine et le président iranien Masoud Pezeshkian s’apprêtent à signer un accord de défense ambitieux sur 20 ans, renforçant leur coopération militaire et stratégique face à l’influence occidentale. Ce partenariat survient dans un contexte de tensions géopolitiques, avec des accusations d’assistance militaire entre les deux nations. Alors que l’Iran souhaite moderniser ses capacités militaires, la situation en Syrie et les défis internes compliquent leur relation. L’OTAN met en garde contre la montée des menaces des régimes autocratiques.
Un Accord de Défense entre la Russie et l’Iran
Vladimir Poutine se prépare à formaliser un pacte de défense avec l’Iran, visant à contrer l’influence occidentale, juste deux jours avant l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président iranien, Masoud Pezeshkian, a fait le déplacement à Moscou aujourd’hui pour des pourparlers cruciaux autour de ce que certains appellent l’« Axe du Mal ». Les deux pays autocratiques s’apprêtent à signer un accord ambitieux de 20 ans, qui renforcera leur coopération militaire et approfondira leurs relations stratégiques.
Ce partenariat pourrait également voir une collaboration militaire accrue entre les deux nations. Ce développement survient alors que Sir Keir Starmer, en visite en Ukraine, a signé un pacte historique de 100 ans avec Kyiv. Trump, qui prendra ses fonctions en tant que 47e président des États-Unis le 20 janvier, a promis d’agir rapidement pour rassembler Moscou et Kyiv autour d’une table de négociation. Il a également annoncé son intention de prendre des mesures plus strictes contre l’Iran, y compris des sanctions économiques renforcées pour affaiblir le régime déjà en difficulté.
Les Implications de cet Accord Stratégique
Dmitry Peskov, le porte-parole du Kremlin, a précisé que ce traité de partenariat stratégique couvre divers domaines tels que le commerce, la défense, la science, l’éducation et la culture. Bien qu’il ait nié tout lien avec l’inauguration de Trump, il est évident que les deux pays renforcent leurs liens en pleine crise géopolitique. Malgré leurs affirmations selon lesquelles cette collaboration n’est dirigée contre personne, l’armée russe a largement utilisé des drones iraniens dans le cadre de la guerre en Ukraine. De plus, les États-Unis ont accusé l’Iran d’avoir fourni des missiles balistiques à la Russie pour son utilisation contre l’Ukraine.
Bien que Téhéran démente avoir fourni des drones ou des missiles, il continue d’apporter un soutien politique à Poutine, justifiant ainsi le conflit. La Russie a renforcé ses relations avec des pays hostiles aux États-Unis tels que la Corée du Nord et la Chine, établissant également des alliances avec Pyongyang et le Bélarus. Actuellement, au moins 10 000 soldats nord-coréens assistent les forces russes dans la région de Koursk.
En parallèle, cet accord de défense avec l’Iran survient après que leur allié, Bashar al-Assad, a subi des revers en Syrie, défiant l’autorité de Moscou et de Téhéran. Alors que ces deux pays sont préoccupés par leurs propres défis, ils ont échoué à soutenir efficacement le régime d’Assad face à l’opposition. Des signes de mécontentement se manifestent au sein de la Garde révolutionnaire iranienne, une force paramilitaire sous le contrôle du Guide suprême, Ali Khamenei. Des fuites récentes révèlent des critiques internes pointant du doigt la Russie pour les échecs rencontrés en Syrie.
Dans le cadre de cet accord, l’Iran pourrait exiger des systèmes de défense aérienne avancés et d’autres équipements militaires russes. Bien qu’il espérait obtenir des chasseurs Su-35 pour moderniser sa flotte, Moscou n’a fourni que quelques appareils d’entraînement en 2023. La politique de pression maximale de Trump sur l’Iran pourrait compliquer davantage la situation pour Téhéran, qui insiste sur le caractère pacifique de son programme nucléaire, malgré des craintes croissantes concernant de potentielles ambitions nucléaires.
Jens Stoltenberg, le chef de l’OTAN, a récemment averti que des régimes autocratiques, dont la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord, intensifient leurs menaces contre les démocraties occidentales, formant ainsi un « Axe du Mal ». Cette alliance autoritaire devient de plus en plus cohésive, échangeant des technologies et des ressources pour soutenir leurs agendas respectifs, particulièrement dans le cadre de l’agression de la Russie contre l’Ukraine.