Des prévisions du FMI indiquent que l’économie américaine pourrait croître de 2,7 % grâce aux politiques économiques de Donald Trump, tandis que l’Allemagne connaît un ralentissement, avec une croissance prévue de seulement 0,3 %. La zone euro, affectée par des coûts énergétiques élevés, devrait également afficher une croissance limitée. À l’échelle mondiale, l’inflation diminue, mais des disparités persistent entre pays développés et émergents. La Chine et l’Inde restent des moteurs de croissance, tandis que la Russie fait face à des prévisions de ralentissement.
Des impôts réduits et une réglementation allégée sous la présidence de Donald Trump pourraient donner un coup de fouet à l’économie américaine, selon les prévisions du Fonds monétaire international. En revanche, l’Allemagne semble prendre du retard sur la scène internationale.
Selon le FMI, l’économie des États-Unis devrait enregistrer une croissance significativement supérieure aux attentes cette année, atteignant 2,7 %, soit une augmentation de 0,5 point par rapport aux prévisions antérieures. Cette annonce a été faite par l’organisation financière à Washington.
Le républicain Donald Trump s’apprête à prendre ses fonctions à la Maison Blanche lundi prochain. On anticipe qu’il mettra en œuvre une politique économique favorable aux entreprises, favorisant des impôts plus bas et une réduction des réglementations afin de stimuler la croissance.
De nombreux leaders du secteur technologique suivent également de près la politique de Trump. Mais qu’est-ce qui motive cet intérêt ?
Une croissance stagnante en Allemagne
Les prévisions pour l’Allemagne sont nettement moins optimistes. Après avoir traversé deux années de récession en 2023 et 2024, l’économie allemande ne devrait croître que de 0,3 %. Cela représente une révision à la baisse de 0,5 point par rapport à l’estimation précédente. Selon le FMI, l’Allemagne devrait afficher la plus faible croissance parmi les pays industrialisés du G7 cette année, en raison d’une industrie en difficulté et de coûts énergétiques élevés qui freinent la reprise.
De plus, l’Allemagne est en retard par rapport à d’autres pays européens. L’Espagne, par exemple, connaît une dynamique de croissance bien plus forte, tandis que la France et l’Italie affichent également des résultats supérieurs. La République fédérale est actuellement en pleine campagne électorale, avec un nouveau gouvernement attendu pour le printemps, qui devra répondre aux défis économiques actuels.
Globalement, la zone euro devrait connaître une croissance de 1,0 % en 2025 et de 1,4 % en 2026, ce qui est inférieur aux prévisions antérieures du FMI. Les experts notent également que les prix du gaz en Europe sont environ cinq fois supérieurs à ceux constatés aux États-Unis.
Les tensions commerciales, potentielles conséquences des politiques tarifaires de Trump, pourraient également impacter l’Allemagne et la zone euro, entraînant des répercussions économiques mondiales. Le FMI a ainsi légèrement ajusté à la baisse ses prévisions sur le volume du commerce international, anticipant des augmentations de 3,2 % et 3,3 % en 2025 et 2026 respectivement.
Une inflation mondiale en diminution
Au niveau mondial, peu de changements sont à signaler, mais de grandes évolutions se dessinent entre les pays, selon Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI. Cette division croissante représente un risque, accompagnée de nombreuses incertitudes concernant les politiques financières et commerciales, ainsi que des tensions politiques.
La bonne nouvelle pour l’économie mondiale est la tendance à la baisse de l’inflation, conséquence des hausses de taux d’intérêt. On prévoit une inflation mondiale de 4,2 % cette année, qui pourrait descendre à 3,5 % l’année prochaine. Cela pourrait permettre aux banques centrales d’assouplir leur politique monétaire, selon Gourinchas.
Cependant, des disparités importantes persistent. Alors que l’inflation dans les pays développés devrait se stabiliser autour de deux pour cent, un niveau optimal pour de nombreuses économies, les pays émergents et en développement continuent de faire face à des taux plus élevés, ce qui pourrait accroître la pauvreté. Un dollar fort pourrait également entraîner un retrait de capitaux des marchés émergents, a averti le FMI.
La Chine et l’Inde en tête
Les moteurs de la croissance mondiale pour l’année prochaine, en plus des États-Unis, resteront la Chine et l’Inde. En Chine, l’économie devrait croître de 4,6 % et 4,5 % en 2025 et 2026, après une augmentation de 5,0 % en 2024. Malgré une forte décélération redoutée, les taux de croissance les plus élevés parmi les grandes économies au cours des deux prochaines années devraient continuer d’appartenir à l’Inde, avec des prévisions de 6,5 %, identiques à celles de 2024.
Concernant la Russie, la croissance devrait atteindre 3,8 % en 2024, mais le FMI prévoit un ralentissement à 1,4 % puis à 1,2 % au cours des deux années suivantes. Les experts estiment que les performances passées étaient liées aux investissements massifs dans le secteur de l’armement pour soutenir la guerre en Ukraine, mais les sanctions devraient commencer à avoir un impact plus marqué avec le temps.