La situation économique en Chine est préoccupante, avec des centres commerciaux désertés et une baisse significative des ventes d’électroniques. La crise de confiance des consommateurs, exacerbée par des incertitudes sur l’emploi et le marché immobilier, pousse Pékin à offrir des subventions pour stimuler les achats. Cependant, les résultats sont décevants, et le gouvernement craint une spirale déflationniste. Des mesures supplémentaires sont attendues lors de la prochaine session du Congrès national du peuple pour relancer l’économie.
La situation économique actuelle en Chine
Le malaise économique en Chine est de plus en plus évident ces derniers temps. À Pékin, plusieurs centres commerciaux sont presque vides. Par exemple, le centre commercial Ginza, situé près du quartier gouvernemental, affiche des magasins tels que le flagship store de Huawei désert un dimanche après-midi.
Non loin de là, le marché électronique Sundan a dû fermer ses portes récemment après avoir subi des mois de baisse d’affluence. Les consommateurs chinois semblent éviter largement des produits tels que les ordinateurs, caméras et aspirateurs.
Réactions face à la crise de confiance
La population est profondément préoccupée par la crise prolongée du marché immobilier, les incertitudes sur l’emploi et les baisses de salaires généralisées, ce qui a conduit à une frénésie d’économies. Face à cette réticence persistante, Pékin a décidé de mettre en place un programme d’aide pour encourager les achats d’appareils électroménagers, de voitures et de produits électroniques, comme les tablettes et les téléphones portables, en offrant des subventions.
Alors que le programme lancé l’année dernière ne couvrait que certains appareils, de nouvelles catégories, y compris les micro-ondes, cuiseurs à riz et lave-vaisselle, ont été ajoutées. Pour bénéficier des subventions, les acheteurs doivent également se débarrasser de leurs anciens appareils énergivores.
Malgré ces initiatives, les économistes restent sceptiques quant à leur efficacité pour sortir les consommateurs de leur apathie. Zhang Ning, économiste à Hong Kong, évalue l’impact du programme à seulement un sur une échelle de un à dix, soulignant qu’il s’agit au moins d’un premier pas.
Les chiffres témoignent de l’impact limité de ces aides. L’année dernière, Pékin avait alloué environ 20 milliards de dollars pour ce programme, avec 10 milliards supplémentaires prévus cette année. Comparé à un PIB de 18 billions de dollars, cette somme semble dérisoire.
Les résultats de la première phase du programme ont été décevants, avec une augmentation des ventes au détail de seulement 3 % en novembre, bien en deçà des prévisions. Les grandes plateformes de commerce en ligne, comme Jingdong et celles du groupe Alibaba, ont également connu une baisse de 3 % de leurs ventes entre janvier et novembre.
La crise de confiance des consommateurs chinois est manifeste. Les ménages semblent privilégier le remboursement de leurs prêts immobiliers plutôt que de faire des achats. Plus le gouvernement attend pour agir, plus le risque d’une spirale déflationniste s’intensifie. Les prix à la consommation stagnent, avec une inflation de seulement 0,1 % en décembre, le niveau le plus bas depuis neuf mois.
Bien que le gouvernement ait récemment reconnu la déflation, il craint d’agir trop tard ou de prendre des mesures insuffisantes. En parallèle, Pékin prévoit d’augmenter les revenus des ménages en élargissant les prestations sociales et en augmentant les salaires de millions de fonctionnaires.
Les attentes sont désormais portées sur la prochaine session du Congrès national du peuple en mars, où des observateurs espèrent que le gouvernement présentera de nouvelles mesures pour stimuler l’économie et relancer la consommation.