mercredi, janvier 15, 2025

L’obésité : les experts en santé plaident pour une redéfinition au-delà de l’IMC

Un groupe d’experts en santé propose une redéfinition de l’obésité, critiquant l’approche actuelle de l’OMS qui la considère comme une maladie. Ils introduisent une nouvelle définition de l’obésité clinique, se concentrant sur l’impact de l’excès de graisse sur le fonctionnement corporel. Le rapport souligne également l’importance de reconnaître l’obésité préclinique. Les recommandations visent à améliorer le diagnostic et le traitement, tout en prenant en compte les défis liés à l’assurance santé et à l’IMC.

Une Redéfinition Urgente de l’Obésité

Un groupe d’experts en santé de renommée mondiale plaide pour une nouvelle approche concernant la définition de l’obésité. Depuis 75 ans, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe l’obésité comme une maladie, mais cette catégorisation suscite des controverses. D’un côté, elle pourrait aider à souligner la gravité de la condition ; de l’autre, elle soulève des questions, car toutes les personnes vivant avec l’obésité ne souffrent pas nécessairement de problèmes de santé.

Une Nouvelle Perspective sur l’Obésité Clinique

Une commission regroupant près de 60 spécialistes de la santé a récemment proposé une définition actualisée et des critères diagnostiques pour l’obésité clinique. Selon eux, il s’agit d’une maladie où un excès de graisse corporelle nuit au bon fonctionnement des tissus et des organes ou à la capacité d’une personne à réaliser des activités quotidiennes. Le rapport, publié le 14 janvier dans la revue Lancet Diabetes and Endocrinology, aborde également l’obésité préclinique, une phase où l’excès de graisse corporelle n’affecte pas encore la santé, mais pourrait précéder des problèmes tels que l’obésité clinique, le diabète de type 2 ou certains cancers.

Francesco Rubino, chercheur en obésité au King’s College de Londres, a exprimé lors d’une conférence de presse le 13 janvier : « Nous appelons à un changement radical ». Il a souligné l’importance d’une évaluation précise de l’obésité, en particulier avec un milliard de personnes touchées dans le monde.

Traditionnellement, les médecins s’appuient sur l’indice de masse corporelle (IMC) pour diagnostiquer l’obésité, considérant un IMC de 30 ou plus comme une indication d’obésité. Toutefois, cette méthode, qui ne mesure pas directement le taux de graisse, doit être complétée par d’autres indicateurs tels que le tour de taille ou le rapport taille-hanches pour une évaluation plus précise.

Avant d’établir un diagnostic d’obésité clinique, il est également crucial que la personne montre des signes de dysfonctionnement organique ou corporel. La commission a identifié 18 symptômes chez les adultes et 13 chez les enfants, incluant des problèmes comme l’apnée du sommeil ou l’hypertension.

Les nouvelles recommandations visent à aider les cliniciens à identifier les patients qui pourraient tirer le meilleur parti d’un traitement. Cependant, des préoccupations subsistent quant à la prise en compte de l’obésité préclinique. Fatima Cody Stanford, membre de la commission, reconnait que la reconnaissance de cette condition pourrait représenter un défi en termes de couverture par les assureurs.

Les décisions d’appliquer ces nouvelles directives relèvent des médecins et des systèmes de santé. Néanmoins, les discussions mondiales autour du sujet et la volonté croissante d’améliorer le diagnostic de l’obésité pourraient faciliter leur adoption, selon Stanford. « Il y a une résistance à l’IMC, ce qui pourrait ouvrir la voie à une nouvelle façon de penser », conclut-elle.

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