Les marchés financiers font face à une période troublée, avec des coûts d’emprunt en hausse et des critiques sur le leadership. Rachel Reeves subit des pressions pour ses décisions, tandis que le Parti travailliste peine à maintenir ses promesses de changement. Les inquiétudes persistent quant à l’absence d’un plan solide pour la croissance, et les traders redoutent une nouvelle humiliation. Les enjeux économiques, exacerbés par des taux élevés, menacent la confiance dans l’économie britannique.
Une Tempête dans les Marchés
Nous voici de nouveau confrontés à une situation tumultueuse sur les marchés financiers. Les coûts d’emprunt sont en forte hausse, tandis qu’un chancelier se trouve éloigné dans un autre pays.
Les Échos du Passé
Cette situation me rappelle ma propre expérience en tant que chancelier de l’Échiquier sous le mandat de Liz Truss en 2022, une période qui a été brève mais marquante.
Alors que j’étais à Washington, j’ai été informé de ma destitution via un tweet d’un journaliste, un moment qui reste gravé dans ma mémoire.
Rachel Reeves se trouve dans une position délicate : elle est critiquée pour son voyage en Chine tout autant que pour son absence. Rester au Royaume-Uni aurait pu signaler un manque de confiance aux marchés, aggravant ainsi la situation.
Il est crucial pour elle de bénéficier du soutien de Sir Keir Starmer.
Je pensais avoir le soutien de Truss, en raison de la fragilité de son propre poste. Toutefois, ma décision de me rendre à Washington pourrait avoir été imprudente.
Actuellement, Rachel Reeves subit une pression intense. Souvent qualifiée de « Rachel des Comptes », cette étiquette est injuste. Elle agit conformément aux directives de son parti et de son leader.
Son budget représente les aspirations du Parti travailliste, et elle est injustement tenue responsable des décisions collectives prises par le gouvernement.
Il est important de reconnaître que Starmer a approuvé chaque action entreprise par Reeves.
En tant que Premier ministre, il s’est engagé à transformer notre pays en l’économie à la croissance la plus rapide parmi les nations du G7, une promesse que le gouvernement semble désireux d’oublier.
Si Starmer décidait de renvoyer Reeves, je soupçonne que sa propre position à No10 serait compromise. Truss a annoncé son départ seulement six jours après m’avoir évincé.
Ce fut un moment tragique. J’ai ressenti de l’embarras, tandis qu’elle a été confrontée à une humiliation publique. C’est un prix que les politiciens doivent souvent payer.
Le défi actuel pour le Parti travailliste réside dans sa promesse de changement. Après avoir promis de réduire les malversations, nous avons été confrontés à l’affaire des costumes gratuits de Starmer.
Il avait également promis de mettre un terme au « chaos » conservateur, mais nous avons simplement hérité d’une version travailliste de ce même chaos.
Les taux d’intérêt vont rester élevés pendant une période prolongée, et les coûts d’emprunt du gouvernement atteignent des sommets historiques. Je crains que ces coûts n’augmentent encore davantage.
Les marchés demeurent sceptiques quant à l’existence d’un plan solide pour la croissance de la part du Parti travailliste.
Ils craignent que toute dépense supplémentaire ne puisse être couverte que par de nouveaux emprunts ou des hausses d’impôts.
Quoi qu’il en soit, cela pourrait conduire à une nouvelle humiliation. Le Parti travailliste avait promis de ne pas augmenter les impôts des « travailleurs », mais a finalement imposé des charges aux entreprises.
Bien que cela ait semblé une bonne stratégie, ce sont les travailleurs qui en pâtissent réellement.
Le Parti travailliste doit se rappeler cette réalité à ses risques et périls. L’économie, en conséquence des choix budgétaires, est désormais soumise à des pressions qui pourraient freiner la croissance.
Je reconnais avoir commis de nombreuses erreurs. Notre « mini-budget » a été précipité, ce qui a inquiété les marchés, laissés dans l’ignorance des détails de nos annonces.
Cependant, nous avons tenté de réduire les charges pesant sur les entreprises pour stimuler la croissance économique.
Une économie en expansion génère en effet des recettes fiscales accrues, permettant des investissements dans les services publics. Je ne regrette pas d’avoir cherché à encourager la croissance des entreprises.
À l’inverse, des taux d’imposition plus élevés exercent une pression accrue sur les entreprises et les particuliers.
Dans un environnement fiscal élevé, les incitations à travailler et à investir diminuent, entraînant ainsi un ralentissement de la croissance.
Voilà le cauchemar auquel les marchés font face.
La crainte parmi les traders est l’absence d’un plan clair.
Le gouvernement devrait être inquiet. Au milieu des tumultes du marché et des débats économiques, on peut percevoir l’agonie du Parti travailliste.