Neil Barofsky, ancien médiateur de Credit Suisse, revient avec une équipe de cinquante personnes pour enquêter sur la gestion des fonds juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Son objectif est de réécrire l’histoire de l’Holocauste, en s’attaquant aux responsables plutôt qu’aux victimes. Bien que son approche ait évolué, des critiques persistent sur la validité des nouveaux documents identifiés. Barofsky bénéficie désormais d’un accès élargi aux archives de la banque, promettant potentiellement de nouvelles révélations.
Neil Barofsky : Le Retour d’un Médiateur Déterminé
Neil Barofsky, ancien adversaire redouté des banquiers de Credit Suisse (CS), fait son grand retour. Plus puissant et apparemment plus enjoué qu’auparavant, ce partenaire âgé de 54 ans du cabinet d’avocats américain Jenner & Block dirige une équipe d’environ cinquante personnes. Ensemble, ils explorent les archives de la CS, s’attaquant à l’un des chapitres les plus sombres de son histoire : la gestion des fonds juifs et des nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
Barofsky a fixé un objectif ambitieux : réécrire la narration autour de l’Holocauste. Des discussions avec des parties prenantes et un e-mail récemment rendu public au comité des budgets américain soulignent son intention d’approfondir l’enquête sur les liens nazis à la CS. Contrairement à l’accord de 1999 centré sur les victimes, il s’attaque désormais aux responsables, marquant une nouvelle direction dans cette enquête.
Un Changement de Ton et d’Approche
Barofsky a déjà occupé le rôle de médiateur à la CS entre juin 2021 et novembre 2022. Après un désaccord sur la portée des recherches, son contrat n’a pas été renouvelé, mais un an plus tard, UBS a décidé de le réintégrer. Selon ceux qui collaborent avec lui aujourd’hui, il aurait évolué. Barofsky est décrit comme une personne aimable et sincère, déterminée à découvrir la vérité, contrastant fortement avec son image d’antan où il était perçu comme arrogant et autocratique.
Le timing de son dernier e-mail pourrait également être influencé par des considérations politiques, en lien avec les récents rapports sur un possible règlement entre UBS et le ministère américain de la Justice. Malgré ces défis, Barofsky voit son mandat s’élargir considérablement. Alors qu’au départ, il supervisait une liste de 12 000 Allemands résidant en Argentine, il a désormais accès à des archives bien plus vastes, comprenant des documents historiques en lien avec l’époque nazie.
Il a identifié 3600 nouvelles boîtes de documents, bien que cette déclaration ait soulevé des critiques, certains affirmant que ces boîtes faisaient déjà partie des archives historiques analysées précédemment. Néanmoins, Barofsky et son équipe, composée d’experts et d’avocats, ont reçu l’aval d’explorer tous les documents pertinents de la CS, ce qui pourrait mener à de nouvelles révélations sur le passé de la banque et ses liens avec le régime nazi.