Un juge fédéral du Kentucky a annulé l’élargissement du Titre IX proposé par l’administration Biden, permettant à Donald Trump de définir une nouvelle politique sur les droits des personnes transgenres avant son investiture. Cette décision, critiquée pour ses implications sur la discrimination et la liberté d’expression, a été saluée par certains, mais soulève des préoccupations quant à la protection des étudiants vulnérables. L’avenir des droits des personnes transgenres dans l’éducation demeure incertain.
Une Décision Cruciale du Juge du Kentucky
Un juge fédéral du Kentucky a offert au président élu Donald Trump une occasion inédite de rédiger une politique sur les droits des personnes transgenres, à peine deux semaines avant son investiture. Le juge de district américain, Danny C. Reeves, a invalidé l’élargissement du Titre IX proposé par l’administration Biden, concluant que ces nouvelles règles, visant à renforcer les protections pour les étudiants LGBTQ+, dépassaient les prérogatives présidentielles.
Les Implications de cette Décision
Cette décision est significative : Trump avait déjà exprimé son intention d’annuler ces règles « dès le premier jour » de sa présidence. Selon l’expert juridique Chris Geidner, au lieu de devoir explorer des voies légales pour abroger la politique de Biden, Trump bénéficie désormais d’une « ardoise vierge » grâce à l’annulation complète de la résolution de 1 500 pages, facilitant ainsi ses plans futurs.
Les nouvelles règles du Titre IX, adoptées par l’administration Biden l’année dernière, avaient pour but de prévenir la discrimination fondée sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle dans le milieu éducatif. De plus, elles élargissaient la définition du harcèlement pour inclure une gamme plus vaste de comportements inappropriés. Cependant, ces initiatives ont été confrontées à une forte opposition de la part de groupes conservateurs, qui craignaient que ces règles ne protègent les athlètes transgenres dans les compétitions féminines. Par conséquent, la mise en œuvre de ces règles a été suspendue dans 26 États à la suite de recours juridiques engagés par des gouvernements républicains.
La décision de jeudi a été rendue en réponse à une action en justice initiée par plusieurs États, dont le Tennessee et le Kentucky. Le juge Reeves a soutenu que les nouvelles règles étaient « fatalement » entachées de failles juridiques, affirmant que le Titre IX ne devrait pas étendre sa portée au-delà de ce qu’il a toujours prévu depuis son adoption par le Congrès. Il a également souligné que ces règles violaient la liberté d’expression, en contraignant les enseignants à utiliser les pronoms choisis par les élèves, ce qui pourrait forcer les éducateurs à soutenir des idées avec lesquelles ils ne sont pas d’accord.
Les réactions à cette décision ont été variées. Chris Geidner a écrit sur X (anciennement Twitter) que cette décision simplifie la tâche de Trump, lui permettant de commencer avec une base claire et sans les complexités juridiques préalables. Jonathan Skrmetti, le procureur général du Tennessee, a souligné que l’annulation totale de la règle permettrait à Trump de réévaluer les réglementations du Titre IX lors de son retour au pouvoir.
Les implications de cette décision soulèvent des préoccupations, notamment pour les étudiants vulnérables. Jessica Lee, co-directrice du Center for WorkLife Law, a averti que cette annulation pourrait nuire aux étudiants enceintes et en postpartum, qui pourraient se retrouver sans les protections nécessaires pour poursuivre leurs études.
Les débats entourant cette décision continuent d’animer les discussions sur les droits des étudiants et les politiques de discrimination. Alors que Trump se prépare à prendre ses fonctions le 20 janvier, l’avenir des droits des personnes transgenres dans le milieu éducatif reste incertain.