Le gouvernement arménien a approuvé un projet de loi pour revitaliser son adhésion à l’Union européenne, une démarche qui pourrait nuire à ses relations avec la Russie. Les liens entre l’Arménie et Moscou se sont détériorés depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022. Le ministre des Affaires étrangères a souligné l’évolution positive des relations avec l’UE, tandis que le Premier ministre a exprimé des frustrations concernant le soutien russe. Le projet sera soumis au parlement pour approbation.
Le gouvernement arménien a donné son feu vert jeudi à un projet de loi visant à redynamiser le processus d’adhésion du pays à l’Union européenne, une décision qui risque de déstabiliser ses relations avec la Russie.
Importance de cette initiative
Les liens entre l’Arménie et la Russie se sont fortement dégradés depuis l’invasion de l’Ukraine par le président Vladimir Poutine en février 2022. Face à cette situation, l’Arménie a cherché à s’éloigner de Moscou tout en intensifiant ses relations avec les pays européens.
En mars 2024, le ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a annoncé que l’Arménie envisageait de solliciter son adhésion à l’UE. Parallèlement, le pays est en train de se retirer de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), un ensemble d’États post-soviétiques souvent perçu comme la riposte de Moscou à l’OTAN.
Points clés à retenir
Lors de la présentation du projet de loi, Mirzoyan a souligné que les relations entre l’Arménie et l’UE avaient connu un développement « assez intense et dynamique » ces dernières années, selon Armenia News.
Depuis le début du conflit en Ukraine, l’Arménie a progressivement réduit son lien avec la Russie. Le Premier ministre Nikol Pashinyan a déclaré en mars 2024 que son pays souhaitait suspendre sa participation à l’OTSC, affirmant lors d’une interview à France 24 que cette alliance n’avait pas réussi à répondre aux besoins de l’Arménie, en particulier lors des crises de 2021 et 2022. L’OTSC, créée en 2022, inclut également des pays comme la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan.
Pashinyan a exprimé sa déception face au manque de soutien de Poutine concernant le conflit avec l’Azerbaïdjan sur la région contestée du Haut-Karabakh. Il a précisé que le projet de loi « ne signifie pas que l’Arménie adhérera à l’Union européenne dans l’immédiat », car la décision finale devra être validée par un référendum national.
Avant de tenir un référendum, l’Arménie doit convenir d’une « feuille de route » avec l’UE.
Réactions à cette initiative
Ararat Mirzoyan, Ministre des Affaires étrangères : « Le projet de loi relatif au début du processus d’adhésion de l’Arménie à l’UE a été soumis à l’Assemblée nationale en tant qu’initiative citoyenne, et il est maintenant temps pour le gouvernement de se prononcer. »
« Les relations entre l’Arménie et l’UE ont été très enrichissantes, couvrant de nombreux domaines. L’UE a réaffirmé son soutien à la démocratie en Arménie et joue un rôle clé dans l’amélioration de l’environnement sécuritaire du pays, notamment à travers le déploiement de missions de surveillance civile. »
« De plus, l’UE a manifesté son engagement à renforcer la résilience économique de l’Arménie. Avec ses traditions démocratiques solides et ses institutions efficaces, l’UE représente un modèle à suivre pour notre pays. »
Giorgi Koberidze, analyste politique : « Les dynamiques au sein du Sud-Caucase évoluent rapidement : l’Arménie a décidé d’entamer son processus d’adhésion à l’UE. Autrefois perçue comme un allié fidèle de la Russie, l’Arménie réalise désormais que son voisin est l’un de ses partenaires les moins fiables. »
Avenir du processus d’adhésion
Le projet de loi pour relancer le processus d’adhésion à l’UE sera désormais transmis au parlement arménien pour approbation.