Le cinquantième anniversaire de *Le Parrain, partie II* souligne son impact révolutionnaire sur le cinéma, surpassant son prédécesseur. Ce film, entre préquelle et suite, explore les récits de Vito et Michael Corleone, interprétés par Robert De Niro et Al Pacino. La complexité des personnages et les performances mémorables, en particulier celle de Pacino, qui dépeint une évolution tragique, ainsi que la profondeur apportée par De Niro, en font une œuvre cinématographique magistrale toujours influente.
Les suites sont devenues une norme à Hollywood, existant d’une manière ou d’une autre depuis les débuts du cinéma. Cependant, en 1974, il était exceptionnel qu’un film ayant remporté l’Oscar du meilleur film ait une suite deux ans plus tard qui remporte le même prix, et même plus. Ce mois-ci marque le cinquantième anniversaire de Le Parrain, partie II, une œuvre qui a révolutionné l’industrie cinématographique et qui, sans aucun doute, a surpassé son prédécesseur, Le Parrain.
Alors que de nombreux films contemporains comme L’Infernale Tour sont tombés dans l’oubli, Le Parrain, partie II continue d’influencer toutes les histoires criminelles qui ont suivi. Ce film a établi une norme si élevée pour les suites que même Le Parrain, partie III n’a pas réussi à atteindre ses sommets. Pour commémorer cet anniversaire, nous allons explorer les éléments qui rendent ce film si puissant et déterminer s’il mérite le titre de plus grande suite de tous les temps.
Des récits entrelacés captivants
Le réalisateur Francis Ford Coppola et l’écrivain Mario Puzo ont collaboré pour créer le scénario de Le Parrain, partie II, qui fonctionne à la fois comme une préquelle et une suite au premier film. L’histoire débute au début du 20e siècle, où nous découvrons un jeune Vito Corleone, incarné par Robert De Niro, qui lutte pour s’intégrer en tant qu’immigrant italien aux États-Unis. En parallèle, en 1958, nous suivons son fils Michael Corleone, joué par Al Pacino, alors qu’il prend la direction de la famille criminelle Corleone.
Le film navigue habilement entre ces deux récits, illustrant comment Vito a progressivement bâti sa réputation et établi un empire, tandis que Michael s’efforce de maintenir ce pouvoir face à des trahisons de la part d’amis, d’alliés, et même de sa propre famille. Bien que De Niro et Pacino n’aient jamais partagé d’écran ensemble, la connexion entre père et fils est palpable, maintenant ainsi l’intérêt du public pour leurs histoires respectives.
Un Al Pacino sous-estimé
Il va sans dire qu’Al Pacino a été nominé pour l’Oscar du meilleur acteur pour sa performance dans ce film. Précédemment, il avait été nommé pour un Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Le Parrain, alors que Marlon Brando avait remporté le prix du meilleur acteur. Bien qu’il ait été exceptionnel dans le premier film, Pacino a livré une performance encore plus impressionnante dans Le Parrain, partie II. Malheureusement, il a perdu le prix au profit d’Art Carney, récompensé pour son rôle dans Harry et Tonto.
Tout le respect dû à Carney, qui a également devancé des géants comme Dustin Hoffman et Jack Nicholson cette année-là, mais la performance de Carney n’a pas résisté à l’épreuve du temps comme celle de Pacino. L’intensité de sa performance était saisissante, et le bon homme qu’était Michael a disparu, laissant place à une version en colère, désespérée et isolée. Michael ne devient pas seulement son père ; il évolue en quelque chose de bien pire. En tant que spectateurs, nous assistons à l’émergence des premiers péchés de Vito, mais ceux-ci pâlissent face à ceux commis par Michael lorsque le générique final défile.
Michael est un personnage complexe, et pourtant, le public ne peut s’empêcher de le soutenir dans sa quête de vengeance. Peu d’acteurs réussissent à susciter de l’empathie tout en incarnant un tel personnage. Pacino a offert une performance digne d’un Oscar, mais il a dû attendre près de deux décennies avant de recevoir le précieux prix pour Le Temps d’un été en 1992.
De Niro : une performance inoubliable
Une des choses les plus marquantes concernant le jeune Vito, joué par De Niro, est qu’il commence comme un homme dénué de pouvoir. La majorité de ses dialogues se déroulent en sicilien, et il n’a ni richesse ni influence. Il survit comme de nombreux immigrants dans son quartier.
Au fil du temps, nous voyons l’intellect de Vito se révéler à travers le jeu de De Niro, qui découvre comment transformer sa situation en prenant le pouvoir et en éliminant ceux qui se mettent en travers de son chemin.
La représentation de De Niro n’est pas aussi flamboyante que celle de Pacino ou même son propre rôle dans Taxi Driver deux ans plus tard. Au lieu de cela, il humanise le jeune Vito, tandis que le scénario le dépeint comme un outsider. Son parcours parallèle à celui de Michael, tous deux engagés dans une quête de vengeance, ajoute une profondeur à leur dynamique. La performance de De Niro, pleine de nuances, offre une dimension que son fils à l’écran a perdue au fil du temps, rendant son interprétation inoubliable.
Une œuvre cinématographique magistrale
Entre 1972 et 1979, Coppola a réalisé Le Parrain, Le Parrain, partie II, et Apocalypse Now, tous acclamés comme des chefs-d’œuvre du cinéma. Après cela, sa carrière a connu une légère baisse, surtout si son projet Mégalopolis s’avère être son dernier. Bien qu’il ait dirigé plusieurs films remarquables depuis, Le Parrain, partie II demeure une œuvre qui surpasse toutes les autres.
Chaque élément de ce film est parfaitement orchestré, de la mise en scène à la narration, créant une expérience cinématographique inoubliable qui continue d’inspirer et d’influencer des générations de cinéastes.