Peu avant Noël, la Migros a annoncé la vente de sa filiale Mibelle, qui inclut la cession de Gowoonsesang Cosmetics à L’Oréal. Cette décision s’inscrit dans une stratégie de recentrage sur les supermarchés suisses, abandonnant les projets d’expansion internationale. Mibelle, qui produit des cosmétiques, des produits ménagers et de la margarine, cherche un acquéreur pour la majorité de ses activités, avec des négociations en cours pour finaliser la vente d’ici début 2025.
Peu avant les festivités de Noël, la Migros a annoncé une avancée significative dans la réorganisation de ses activités : sa filiale industrielle Mibelle, actuellement en vente, a cédé la société sud-coréenne Gowoonsesang Cosmetics au géant français L’Oréal.
Cette acquisition par L’Oréal met en lumière l’importance de Mibelle dans le secteur des cosmétiques. Les produits de beauté coréens, connus sous le terme K-Beauty, ont connu une popularité explosive ces dernières années. Mibelle avait acquis Gowoonsesang Cosmetics en 2018. Fondée par un dermatologue sud-coréen, cette entreprise, qui emploie 200 personnes, se spécialise dans les soins pour peaux sensibles sous la marque Dr. « G. ».
La fin des aventures internationales
Le message de Mario Irminger, le directeur de Mibelle, a été clair dès le début de l’année : l’entité industrielle de Migros doit recentrer ses efforts sur les besoins des supermarchés, éviter de rivaliser avec les marques établies et abandonner les projets d’expansion à l’international.
Chez Mibelle, il ne s’agit pas seulement d’exportations de spécialités, mais également de la production de masse – comme la fabrication de produits de soin sous des marques propres pour d’autres détaillants, notamment la chaîne de drogueries allemande dm. Actuellement, environ 70 % de la production de Mibelle est destinée à l’étranger ou est déjà réalisée dans des usines situées hors de Suisse, notamment au Royaume-Uni, en France et aux États-Unis.
Cela constitue un éloignement des supermarchés suisses. De surcroît, les efforts d’expansion et de commercialisation à l’échelle internationale engendrent des coûts et nécessitent une attention managériale importante. Ainsi, Migros cherche à se départir de sa filiale industrielle, dont les origines remontent au fondateur Gottlieb Duttweiler.
Alors que la vente d’une petite entité comme Gowoonsesang Cosmetics en Corée du Sud peut être relativement simple, la cession du reste significatif de Mibelle s’avère plus complexe. L’objectif initial de Migros était de trouver un acheteur unique pour l’ensemble de l’entité.
Si cela se concrétise, cet acquéreur héritera d’une entreprise très diversifiée, comprenant des sites de production à l’étranger ainsi que deux usines en Suisse.
Une gamme variée : cosmétiques, produits ménagers et margarine
À Buchs (AG), Migros produit non seulement des cosmétiques et des soins de la peau (« I am »), mais également des dentifrices sous la marque « Candida ». Ce site abrite également une division de biochemie qui développe des ingrédients cosmétiques innovants.
À Frenkendorf (BL), l’usine se concentre sur la production de détergents et de produits de nettoyage (« Total », « Handy ») pour les supermarchés ainsi que pour d’autres clients. Ce secteur est jugé plus difficile à vendre en raison de la forte concurrence sur les prix et des marges bénéficiaires réduites.
Pour couronner le tout, Mibelle à Frenkendorf est également impliquée dans le domaine de la nutrition, produisant des graisses alimentaires, de la margarine et des pâtes à tartiner à base de beurre et de fromage végétalien.
Dans un communiqué récent, il a été indiqué que les négociations pour la vente de la majeure partie de Mibelle sont en cours, avec des attentes de dévoiler le nouveau propriétaire au premier trimestre 2025.
Quoi qu’il en soit, il est essentiel que le futur propriétaire de Mibelle ait un intérêt à continuer de fournir Migros. Ce dernier a clairement signifié qu’il pourrait envisager de faire produire ses propres marques ailleurs si les conditions s’avéraient plus avantageuses ou si l’acquéreur ne souhaitait plus assurer cette production. Par ailleurs, le directeur de Migros, Irminger, a affirmé qu’ils ne continueraient pas à gérer eux-mêmes le secteur des produits de nettoyage si aucun acheteur ne se manifestait.