Une étudiante refuse de recommander l’Université Franklin, révélant des tensions cachées derrière son apparente excellence. Bien que l’institution offre un enseignement personnalisé et des voyages académiques, des allégations de favoritisme et de manipulation des notes jettent un doute sur son intégrité. Des pressions exercées sur les enseignants pour favoriser certains étudiants, ainsi qu’un climat de peur, soulignent des préoccupations croissantes au sein de la communauté universitaire, alors que la direction reste silencieuse face aux critiques.
Une étudiante lève les sourcils, réfléchissant à la question de recommander l’Université Franklin à une amie. Sa réponse est sans appel : jamais ! Elle doit s’en aller, son cours commence sous peu. Plus tard, elle reviendra, désireuse de discuter à nouveau et de lire des articles divers dans le journal. Pour l’heure, elle se dirige vers un manoir en terre cuite, abritant une galerie.
Nous sommes en plein hiver à Sorengo, une charmante banlieue de Lugano. Ce manoir est en réalité le bâtiment principal de l’Université Franklin en Suisse. Les étudiants gravissent des escaliers en marbre, traversant des portes en bois imposantes et des couloirs qui mènent à de vastes espaces verts, ornés de palmiers et de haies soigneusement taillées.
À première vue, l’Université Franklin semble resplendissante. Pourtant, derrière cette façade, des tensions palpables émergent. L’une des préoccupations majeures est la question de la marchandisation des diplômes universitaires : les étudiants issus de familles riches reçoivent-ils leurs diplômes sans fournir l’effort requis ?
Des enquêtes menées par des anciens employés, ainsi que des étudiants actuels et anciens, révèlent un tableau préoccupant de l’université. Ces témoignages anonymes évoquent une institution où les élèves trouvent toujours une issue, que ce soit par leur propre mérite ou grâce à des contacts privilégiés.
Un enseignement personnalisé dans de petites classes
Fondée il y a plus de 55 ans, l’Université Franklin offre une alternative rafraîchissante dans le paysage éducatif suisse. Avec des classes réduites, chaque enseignant prend en charge dix étudiants, permettant ainsi un soutien individuel.
Les programmes d’études sont enrichis par des voyages académiques. L’automne dernier, des étudiants se sont rendus au Ghana pour explorer les conséquences du commerce transatlantique des esclaves, à Singapour et en Malaisie pour discuter de design et d’architecture, et en Suède pour étudier les impacts du changement climatique sur des écosystèmes froids.
Cette approche personnalisée, combinée aux expériences uniques des voyages d’études, permet à certains étudiants d’obtenir leur diplôme, malgré un manque initial d’autonomie ou de motivation, ce qui leur aurait fait défaut dans une université publique suisse.
Cependant, des allégations de manipulation des notes et de mauvaise gestion par la direction jettent une ombre sur cette institution.
Un traitement de faveur pour les privilégiés
Plusieurs anciens enseignants affirment avoir été soumis à des pressions pour faire réussir certains étudiants, notamment ceux issus de milieux favorisés. Des interventions de la direction ont suivi des évaluations jugées trop sévères, et les enseignants ont été invités à « réviser » leurs notes, souvent après que les parents des étudiants aient exprimé des préoccupations.
Des cours d’été, autrefois considérés comme des sessions supplémentaires, ont été largement acceptés comme équivalents à des examens semestriels ratés. De plus, des témoignages indiquent que certains étudiants ont offert des cadeaux coûteux à leurs professeurs pour éviter d’assister à des cours obligatoires.
Le risque de critiquer le système
Les enseignants qui remettaient en question les décisions de la direction sur le traitement des étudiants ont souvent été sanctionnés. Des enquêtes ont été menées à leur encontre, créant un climat de peur au sein de l’université.
Des anciens employés affirment avoir été licenciés pour leur refus de céder aux pressions visant à faire passer des étudiants qui n’avaient pas fourni les efforts nécessaires.
En revanche, certains enseignants plus conciliants semblent avoir été favorisés, en bénéficiant d’une évaluation académique plus favorable, malgré un bilan de recherche peu impressionnant.
Il est important de noter que de nombreux étudiants sont intelligents et motivés. En particulier, près de la moitié des étudiants viennent des États-Unis et ont reçu des bourses pour leurs résultats au lycée. Ils choisissent cette université en Suisse, attirés par l’opportunité d’apprendre dans un cadre stimulant.
À l’inverse, certains étudiants européens et du Moyen-Orient, dont les familles paient des frais de scolarité élevés, semblent parfois moins autonomes, ayant souvent été habitués à un apprentissage plus encadré.
Globalement, l’Université Franklin transmet une image d’une institution qui forme des talents tout en permettant à certains étudiants de réussir sans l’effort requis, malgré un suivi attentif.
Le silence de la direction face aux critiques
La direction de l’université reste sourde aux critiques et aux appels à la transparence. Les préoccupations soulevées par le personnel et les étudiants semblent être ignorées, alimentant ainsi un sentiment d’inquiétude et de mécontentement au sein de la communauté universitaire.