mercredi, décembre 18, 2024

Nestlé face à des défis pour son secteur de l’eau en France : l’avenir de la production de Perrier menacé ?

Des préoccupations émergent en France concernant la qualité de l’eau embouteillée par Nestlé, notamment celle de Perrier. Une inspection a révélé des anomalies, incluant la présence de micro-organismes. Bien que Nestlé affirme que la situation n’est pas alarmante, une éventuelle suspension de la production est envisagée. Cela soulève des questions sur l’avenir de l’activité eau de Nestlé, alors que les autorités surveillent de près la situation et ses implications pour l’emploi et la réputation de l’entreprise.

Des nouvelles préoccupantes émergent de France concernant l’eau embouteillée, et Nestlé pourrait être au cœur d’une tempête. La société pourrait être contrainte de cesser l’embouteillage de sa célèbre eau Perrier, un produit emblématique, dans le sud de la France. Des médias rapportent que cette situation découle de problèmes liés à la qualité de l’eau, citant un rapport confidentiel de l’agence de santé du Gard.

En effet, Perrier risque de perdre son statut d’eau minérale naturelle sur son site de Vergèze, selon des informations relayées par le quotidien français « Le Monde » et Radio France. Ce site embouteille l’eau depuis 160 ans, et la situation est donc particulièrement délicate.

Problèmes de qualité de l’eau

À la fin mai, une inspection menée par l’agence de santé locale aurait révélé des anomalies dans la qualité de l’eau minérale. Des micro-organismes, y compris des bactéries fécales, ont été détectés, soulevant des inquiétudes quant à une éventuelle contamination virale.

Bien que ces constatations soient considérées comme « ponctuelles », l’agence a exprimé ses préoccupations. Selon les rapports, Nestlé pourrait devoir envisager une suspension de la production d’eau minérale.

En réponse à ces allégations, Nestlé a précisé qu’il s’agissait d’un rapport préliminaire des autorités locales. Ce dernier a depuis été complété par des explications techniques fournies par Nestlé Waters, la division en charge de l’eau. Il est donc important de noter qu’il ne s’agit pas d’une recommandation définitive pour l’usine de Vergèze. Par ailleurs, toutes les bouteilles de Perrier sur le marché restent sûres à la consommation.

Cependant, c’est la première fois qu’un arrêt total de la production de Perrier est envisagé. En avril dernier, les autorités avaient déjà temporairement fermé l’un des points de prélèvement d’eau en raison d’une contamination.

Suite à cela, Nestlé a dû détruire plusieurs millions de bouteilles, une décision prise sur ordre des autorités. La contamination a été attribuée à des pluies abondantes dans la région.

Quant à l’avenir de Perrier et de son site de production, qui emploie environ mille personnes, une clarification est attendue d’ici le premier semestre 2025, lorsque l’agence devrait se prononcer sur la poursuite de l’exploitation de la source.

Patrik Schwendimann, analyste à la Banque cantonale de Zurich, estime qu’une fermeture totale de l’usine est peu probable, considérant l’impact sur l’emploi. Il pense qu’un compromis sera trouvé, comme la possibilité de filtrer l’eau, ce qui modifierait son statut d’eau minérale naturelle selon les normes actuelles.

Les réglementations en matière d’eau minérale

Pour être qualifiée d’eau minérale naturelle, l’eau doit être pure et exempte de toute contamination causée par des activités humaines. Contrairement à l’eau du robinet, elle ne doit pas subir de traitements tels que la filtration au charbon actif ou la microfiltration. Elle doit provenir de sources souterraines pour pouvoir revendiquer ce statut.

Des régulations distinctes s’appliquent également aux boissons que Nestlé embouteille à Vergèze sous la marque Maison Perrier, qui connaît une forte popularité. Ces eaux aromatisées ne portent pas l’étiquette d’eau minérale.

Ce n’est pas la première fois que les activités de Nestlé concernant l’eau suscitent des controverses. Plus tôt cette année, il a été révélé que l’entreprise avait eu recours à des méthodes interdites pour traiter l’eau minérale sous plusieurs de ses marques, dont Vittel et Perrier. Des méthodes similaires ont également été mises en œuvre à Henniez en Suisse.

Concernant Vittel, la société a fait face à des manifestations en raison de l’impact du pompage sur les ressources en eau souterraine de la région.

Quel avenir pour l’activité eau de Nestlé ?

La réputation de Nestlé est en jeu, d’autant plus que le secteur de l’eau minérale ne génère pas autant de revenus que d’autres segments de son activité. Actuellement, la branche eau ne représente que 3,6 % du chiffre d’affaires global, avec des marges relativement faibles. Selon Schwendimann, Perrier représente moins de 1 % des revenus du groupe.

La question de la pérennité de l’activité eau chez Nestlé se pose donc, particulièrement après que le nouveau PDG Laurent Freixe ait évoqué lors d’une journée d’investisseurs la possibilité de réorganiser cette branche en une entité distincte.

Cela permettrait à Nestlé d’explorer divers scénarios stratégiques, y compris l’introduction d’un investisseur en capital-investissement ou même une vente de l’activité. Schwendimann recommande de se retirer complètement de ce secteur, estimant que les risques pour la réputation dépassent les rendements financiers.

Le secteur de l’eau a déjà perdu de son importance au sein de Nestlé, environ la moitié de l’activité eau ayant été cédée à des investisseurs sous l’ancien PDG Mark Schneider, notamment en Amérique du Nord.

Nestlé a toutefois conservé des marques prestigieuses telles que San Pellegrino et Acqua Panna en Italie, ainsi que Vittel et Perrier en France. Si l’entreprise devait arrêter la production de Perrier, cela réduirait considérablement son implication dans ce secteur.

L’implication des autorités françaises

Actuellement, les autorités françaises s’intéressent de près à cette situation, mais il reste à voir quelles mesures seront prises pour garantir la qualité de l’eau et la pérennité de l’activité de Nestlé en France.

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