Pour la sixième fois, Olaf Scholz pose une question de confiance, marquant la fin d’un mandat SPD controversé. Son discours, axé sur le respect et des promesses économiques, suscite des réactions mitigées. Friedrich Merz défend Christian Lindner, critiquant Scholz pour son manque d’autocritique. Les autres intervenants, dont Robert Habeck, partagent des analyses plus dynamiques de la coalition semafore, tandis que la tension monte en vue des élections à venir.
Pour la sixième fois, un chancelier soulève la question de confiance. Cet événement marquant est néanmoins terni par des critiques acerbes. Que ce soit Scholz, Merz, Habeck ou Lindner, les discours ont donné un aperçu de la campagne électorale à venir.
Comme à l’accoutumée, l’apparition d’Olaf Scholz dans l’hémicycle est discrète, bien que cette session revête une importance particulière. Dans la galerie des invités, on aperçoit Britta Ernst, son épouse, et ses parents. D’ordinaire, les familles assistent à l’investiture, mais cette fois-ci, elles sont témoins de la fin d’un mandat qui a été plus bref que ceux de ses prédécesseurs du SPD. Faut-il en être fier ?
Scholz entre presque sans attirer l’attention, se tenant timidement avec d’autres membres du gouvernement, en attendant le signal de la présidente du Bundestag.
Nous sommes le 16 décembre 2024, un jour qui restera gravé dans les annales de l’histoire. Pour la sixième fois, un chancelier pose une question de confiance, visant à faire avancer les élections législatives.
La situation est pour le moins préoccupante : le chancelier souhaite un vote de défiance à son encontre, mais uniquement de la part des députés. Dans le même temps, il fait campagne pour maintenir la confiance du public afin de pouvoir continuer à gouverner.
Quels événements ont marqué le mandat de la coalition semafore ? Voici un aperçu.
Scholz remet en question la ‘moralité’ de Lindner
Cette session du Bundestag pourrait entrer dans l’histoire, mais le discours du chancelier n’est pas un moment fort. Scholz s’accroche à son texte, s’exprimant de manière solennelle, parfois même avec une pointe de blessure et d’hostilité, surtout lorsqu’il interroge la ‘moralité’ de son ancien ministre des Finances. Il justifie une nouvelle fois sa décision de renvoyer Christian Lindner, mettant ainsi un terme anticipé à la coalition semafore.
Passant ensuite en mode campagne électorale, Scholz esquisse les thèmes que son parti souhaite promouvoir. Le mot-clé qui parcourt ses 30 minutes de discours est le respect. Il plaide pour le respect des ‘gens ordinaires’, ceux qui peinent à joindre les deux bouts. Son propos met en avant le cœur du SPD : les petites gens, les retraités ayant travaillé dur, et les travailleurs vivant avec un salaire minimum.
Il promet d’augmenter le salaire minimum à 15 euros, au lieu de 12, et de réduire la TVA sur les aliments de sept à cinq pour cent, tout en assurant une retraite sécurisée. Cependant, les modalités de cette promesse restent floues, surtout face aux dépenses élevées à prévoir, par exemple pour la défense, dans un contexte économique difficile.
À Bruxelles, la coalition semafore ne laisse personne indifférent. L’UE espère désormais des conditions politiques stables.
Merz défend Lindner face à Scholz
Les références répétées de Scholz au respect suscitent des rires au sein du parlement, en particulier du côté de l’Union. Friedrich Merz, son président de groupe, prend la défense de la FDP. Les attaques de Scholz à l’encontre de Lindner ne sont pas seulement jugées irrespectueuses, mais qualifiées de ‘pure impudence’.
Le discours de Scholz ne soulève pas les députés de leurs sièges, malgré les applaudissements prolongés de son propre parti, le SPD. Même les Verts, toujours au gouvernement, restent silencieux. Peut-être que Scholz recherche une telle distance : peu d’émotions, préférant apparaître comme un gestionnaire sérieux, luttant pour être perçu comme une voix de la raison par le public.
Peut-il vraiment réussir sans faire preuve d’autocritique et sans reconnaître ses propres erreurs ? Il souligne avoir eu besoin de beaucoup de force pour parvenir à des compromis, tout en insinuant que des partis qui rejettent le consensus démocratique pourraient sortir renforcés des prochaines élections. À la fin, le chancelier, déjà affaibli, appelle à la coopération, mais avec qui ?
Débat animé lors du vote de confiance au Bundestag
Habeck aurait préféré poursuivre
Les autres orateurs mettent en lumière les lacunes de la situation actuelle. Après Scholz, c’est au tour de Friedrich Merz, suivi de Robert Habeck pour les Verts et Christian Lindner pour la FDP. Tous partagent des discours bien plus dynamiques que celui du chancelier, souvent improvisés, leur permettant de réagir aux interventions précédentes.
Ils prennent également le temps de dresser un bilan de la coalition semafore défaillante, chacun avec des tonalités distinctes : Habeck aurait voulu continuer malgré les obstacles, tandis que Merz et Lindner jugent la fin inéluctable. Ils en profitent aussi pour exposer leurs priorités pour la campagne électorale qui s’intensifie désormais.
Scholz : ‘Il y a eu des conflits’
Merz dépeint Scholz comme embarrassant
Merz reproche à Scholz de ne pas évoquer la compétitivité. Il souhaite lui éviter les critiques que les dirigeants européens pourraient formuler à son sujet en son absence. Selon lui, Scholz fait honte à l’Allemagne. C’est véritablement embarrassant. Il admet que la situation sera difficile après les élections, mais évoque un ‘effort de force’. Il refuse l’idée d’une coalition avec les Verts et se rapproche de la FDP. Mais cela suffira-t-il à former un nouveau gouvernement ? ‘Vous avez eu votre chance’, lui lance-t-il, ‘vous ne l’avez pas saisie’.
Lindner se positionne à nouveau comme le gardien du frein à l’endettement, tandis qu’Habeck insiste sur l’importance de la protection du climat et de l’environnement. Merz plaide pour une fermeté sur le fond tout en cherchant à établir des ponts dans un contexte incertain.