Mannheim se prépare à une transformation de son système de chauffage avec la fermeture du réseau de gaz par MVV d’ici 2035, provoquant une onde de choc parmi les habitants. Alors que cette décision est perçue comme un pas vers la neutralité climatique, elle soulève des inquiétudes quant à la hausse des coûts pour les foyers restants. Les alternatives, comme le biométhane et l’hydrogène, sont encore limitées, et les consommateurs explorent d’autres options de chauffage, face à des coûts élevés.
Dans un avenir proche, Mannheim se prépare à une transformation majeure de son système de chauffage. Le fournisseur d’énergie MVV a annoncé la fermeture de son réseau de gaz d’ici 2035, une décision qui a pris de nombreux habitants de court. Toutefois, certains experts applaudissent cette initiative.
Une annonce inattendue pour les habitants
Christian Brosch, un consultant de 40 ans vivant à Mannheim, a été surpris par cette décision. ‘J’ai ressenti un véritable choc’, confie-t-il, habitant une maison jumelée chauffée au gaz avec sa famille. En novembre, MVV a révélé que 25 000 foyers seraient affectés par la fermeture du réseau de gaz. L’indignation est palpable, notamment dans le quartier de Schönau où réside Brosch.
Mannheim se distingue en tant que pionnier dans cette démarche. Ni l’Association des entreprises publiques (VKU) ni l’Association fédérale de l’énergie et de l’eau (BDEW) n’ont connaissance d’un autre fournisseur ayant annoncé une telle date de sortie pour son réseau de gaz. Cela dit, d’autres municipalités devront également s’attaquer à cette question. L’Allemagne vise une neutralité climatique d’ici 2045, ce qui implique une élimination progressive des combustibles fossiles, y compris le gaz naturel. De plus, la directive européenne récemment adoptée impose aux opérateurs de réseaux de gaz de soumettre des plans de fermeture, une mesure qui sera intégrée dans la législation allemande d’ici 2026. Actuellement, près de 48 % des ménages allemands dépendent encore du gaz pour leur chauffage.
Les défis d’une transition énergétique
La manière dont les municipalités envisagent de se défaire des combustibles fossiles reste à définir, selon les informations du VKU. ‘Les communes élaborent leurs plans de chaleur, qui détermineront les modalités de transition vers de nouvelles sources de chaleur’, explique un représentant. Ce qui est certain, c’est que l’électricité et le chauffage urbain prendront une place prépondérante, tandis que l’usage du gaz diminuera. Les grandes villes doivent finaliser leurs plans d’ici 2026, tandis que les plus petites communes ont jusqu’en 2028.
La décision abrupte de MVV a déstabilisé ses clients. Une transition progressive du réseau de gaz pourrait également engendrer des préoccupations pour les consommateurs, notamment des hausses de prix pour ceux qui restent connectés. ‘Plus il y a de ménages qui se désengagent du réseau, plus les coûts augmentent pour ceux qui restent’, prévient un porte-parole. ‘Cela impactera particulièrement les foyers à faibles revenus, qui se retrouveront en difficulté.’
Les alternatives énergétiques en question
La conversion vers des gaz renouvelables, tels que l’hydrogène ou le biométhane, pourrait offrir une solution pour maintenir l’utilisation des réseaux de gaz. L’Association allemande du gaz et de l’eau (DVGW) souligne que ces alternatives sont ‘indispensables’. Cependant, la production de biométhane en Allemagne est encore limitée, tout comme l’hydrogène.
MVV a toutefois exclu l’accès aux gaz verts pour les ménages, invoquant le manque de biométhane et le coût élevé de l’hydrogène. En revanche, les entreprises connectées au réseau de gaz haute pression pourraient avoir accès à l’hydrogène, selon les déclarations récentes de MVV.
La centrale des consommateurs a salué la transparence de MVV envers ses clients. Si un remplacement de chauffage au gaz est prévu dans les dix prochaines années, les consommateurs sont maintenant informés qu’investir dans un nouveau chauffage au gaz n’est pas judicieux.
Brosch, le propriétaire de la maison à Mannheim, cherche activement des alternatives. ‘J’ai déjà pris rendez-vous pour une consultation énergétique en janvier’, dit-il. Étant donné que MVV ne propose pas de chauffage urbain dans son secteur, il envisage d’installer une pompe à chaleur, évaluée à environ 35 000 euros, avec une aide potentielle de 15 000 euros. ‘Il me resterait 20 000 euros à financer, sans autres aides’, ajoute Brosch, préoccupé par le coût élevé, surtout pour les retraités voisins qui se demandent comment ils pourraient obtenir un tel montant par le biais de prêts.