Une comédie familiale sur Broadway, Cult of Love de Leslye Headland, explore les tensions émotionnelles au sein de la famille Dahl lors d’une réunion de Noël. Avec un casting talentueux, dont Zachary Quinto et Mare Winningham, la pièce met en lumière l’orgueil et les conflits d’une famille chrétienne dysfonctionnelle. Bien que le dialogue soit vif, certaines dynamiques peuvent sembler prévisibles, mais l’œuvre réussit à captiver le public grâce à son intensité émotionnelle.
Une Exploration Émotionnelle de la Famille dans Cult of Love
La phrase « Que devrions-nous accrocher, le houx ou nous-mêmes ? » aurait parfaitement trouvé sa place dans Cult of Love, la nouvelle œuvre de Leslye Headland, qui fait ses débuts sur Broadway ce soir. Bien que cette comédie familiale dysfonctionnelle regorge déjà de tensions émotionnelles et de ressentiments, une touche d’ironie supplémentaire ne serait pas superflue. C’est précisément le type de pièce qui nous captive.
Un Casting Éblouissant et un Décor Enchanteur
Développée par le Second Stage Theater et mise en scène avec dynamisme par Trip Cullman, Cult of Love offre une distribution exceptionnelle avec des talents tels que Zachary Quinto, Mare Winningham, et David Rasche, ainsi que Rebecca Henderson, qui fait ses débuts impressionnants à Broadway. Le cadre est une ferme pittoresque du Connecticut, joliment ornée pour Noël, grâce à un décor conçu par John Lee Beatty et un éclairage festif signé Heather Gilbert. La scène se déroule la veille de Noël, alors que la famille Dahl se réunit avec un mélange d’hostilité et de réticence.
Cette pièce fait partie d’une série explorant les sept péchés capitaux, et Cult of Love se concentre sur l’orgueil. Cette transgression se manifeste à travers les attitudes hautaines des membres de cette famille chrétienne, chacun apportant leur propre dose de mépris à la célébration.
Au centre de cette dynamique familiale, nous avons Ginny (Winningham) et Bill (Rasche), des parents ayant élevé leurs quatre enfants dans un environnement chrétien strict et isolé. Bill, le plus décontracté des deux, semble parfois distant, tandis que Ginny, au caractère contrôlant, aspire à une perfection de façade, jugeant subtilement ses proches.
Mark (Quinto), le fils aîné, est devenu le mouton noir de la famille après avoir renoncé à ses aspirations religieuses pour se tourner vers le droit. Marié à Rachel (Molly Bernard), anciennement juive et maintenant convertie, leur couple lutte contre les préjugés latents de la famille.
Les autres membres incluent Evie (Henderson) et sa femme Pippa (Roberta Colindrez), qui est secrètement enceinte, tandis que la plus jeune, Diana (Shailene Woodley), et son mari prédicateur James (Christopher Lowell) sont l’incarnation de l’homophobie déguisée en préoccupation religieuse.
Enfin, Johnny (Christopher Sears), un ancien toxicomane, arrive en retard avec son ami Loren (Barbie Ferreira), apportant un regard critique sur la toxicité religieuse qui émane de Diana, la prophétesse autoproclamée de la famille.
Leslye Headland, co-créatrice de Russian Doll et créatrice de Star Wars: The Acolyte, maintient un dialogue vif et rapide tout au long de la pièce, bien que l’accumulation de personnalités et de conflits puisse parfois sembler prévisible. Bien que Cult of Love ne possède pas la force saisissante d’autres drames familiaux récents, il parvient à captiver le public du début à la fin grâce à son intensité émotionnelle.
Les intermèdes musicaux, où la famille s’adonne aux chants de Noël, pourraient bénéficier d’un certain ajustement. Bien que ces moments soient une belle métaphore de la quête de perfection familiale, la participation hésitante de certains membres pourrait refléter une certaine impatience parmi les spectateurs. En somme, Cult of Love est une œuvre fascinante qui, malgré ses moments d’insistance, réussit à captiver son audience.
Cult of Love
Théâtre Helen Hayes de Broadway
Leslye Headland
Trip Cullman
Molly Bernard, Roberta Colindrez, Barbie Ferreira, Rebecca Henderson, Christopher Lowell, Zachary Quinto, David Rasche, Christopher Sears, Mare Winningham, Shailene Woodley
1 h 45 min (sans entracte)