Google a lancé Gemini 2.0, sa dernière avancée en intelligence artificielle, intégrant des fonctionnalités comme l’interprétation d’images et la génération audio. Ce développement intervient alors que le Département de la Justice accuse Google de pratiques monopolistiques. Gemini 2.0 sera d’abord accessible à un groupe restreint, avant d’être intégré dans des services comme Chrome et YouTube. En parallèle, Google fait face à des mesures antitrust qui pourraient affecter ses actifs majeurs.
Google a récemment dévoilé Gemini 2.0, son modèle d’intelligence artificielle le plus sophistiqué à ce jour.
Cette nouvelle version souligne les efforts d’Alphabet, la société mère de Google, alors qu’elle se prépare à faire face à des actions antitrust du Département de la Justice, qui l’accuse d’avoir créé une dépendance des consommateurs américains à un monopole illégal.
Gemini 2.0 se distingue par des fonctionnalités avancées telles que l’interprétation d’images, la génération audio, et la capacité d’interagir de manière multimodale, représentant ainsi une avancée significative par rapport à son prédécesseur, Gemini 1.0, lancé l’année dernière.
Sundar Pichai, le PDG de Google et d’Alphabet, a déclaré que cette nouvelle version ‘comprend mieux le monde qui l’entoure, anticipe plusieurs étapes à l’avance et agit en votre nom, tout en restant sous votre contrôle.’
Le DOJ envisage de diviser les actifs de Google
Au commencement, Gemini 2.0 sera accessible à un groupe restreint de testeurs ainsi qu’aux abonnés de Gemini Advanced, qui paient 20 $ par mois.
Google prévoit d’incorporer cette technologie dans ses services gratuits, tels que Chrome, YouTube et Google Maps, dès l’année prochaine. Cette approche positionne Google face à des rivaux tels que ChatGPT d’OpenAI et les fonctionnalités avancées par l’IA de Microsoft.
Ce lancement intervient en pleine controverse entre Google et le DOJ. En août, un juge fédéral a déterminé que les pratiques de Google en matière de recherche enfreignaient les lois antitrust, qualifiant la société de monopole illégal.
Le DOJ a proposé des mesures correctives qui pourraient inclure la vente d’actifs essentiels tels que le navigateur Chrome et le système d’exploitation Android.
Google a dénoncé ces propositions comme ‘trop étendues’ et a l’intention de contester toute ordonnance de séparation.
Prochain accès public aux nouvelles fonctionnalités d’IA
Demis Hassabis, PDG de DeepMind, a annoncé en avril que la société investirait plus de 100 milliards de dollars dans le développement de l’intelligence artificielle.
Hassabis, lauréat du prix Nobel britannique, a cofondé DeepMind avant qu’Alphabet n’acquière ce laboratoire de recherche pour un montant compris entre 400 et 650 millions de dollars il y a dix ans.
Gemini 2.0 sera à la base de projets novateurs tels que ‘Project Astra’, un agent IA universel destiné à renforcer les interactions avec les utilisateurs, et ‘Project Mariner’, une extension Chrome qui automatise les tâches de navigation en ligne.
Ces deux projets sont actuellement en phase de test préliminaire, avec une disponibilité publique prévue dans le futur.
De plus, Google améliore sa fonction d’aperçu IA dans les résultats de recherche, visant à fournir des informations plus précises et complètes aux deux milliards d’utilisateurs qui recourent à ses produits chaque année.
Cette initiative vise à corriger des erreurs passées, où certaines suggestions générées par l’IA étaient inexactes ou trompeuses. Par exemple, une réponse d’aperçu IA à la question ‘Combien de pieds a un éléphant’ affirmait à tort que ‘les éléphants ont deux pieds, avec cinq orteils aux pieds avant et quatre aux pieds arrière.’ D’autres suggestions avaient également été jugées inappropriées.
Les améliorations seront d’abord disponibles pour un public restreint, avec un déploiement plus large prévu pour l’année prochaine.
Quel avenir pour le résultat du DOJ ?
Si le Département de la Justice des États-Unis obtient gain de cause, Google pourrait être contraint de vendre ou de scinder Chrome en conséquence de ses pratiques jugées anti-concurrentielles.
L’entreprise a l’intention de faire appel de toute décision défavorable, dont le verdict devrait être rendu d’ici la mi-2025, prolongeant ainsi la bataille juridique pour plusieurs années.
En attendant, le géant technologique californien continue d’accélérer sa course dans le domaine de l’intelligence artificielle.
‘Je suis impatient de découvrir ce que cette prochaine ère nous réserve,’ a écrit Sundar Pichai dans son blog.
Cet article inclut des reportages de l’Associated Press.