À l’approche des élections fédérales, Olaf Scholz a proposé de réduire la TVA sur les aliments, passant de 7 à 5 %, pour soutenir les ménages à faibles revenus, malgré une inflation persistante. Les Allemands ont subi une hausse des prix de plus de 15 % depuis 2022, aggravant leur pouvoir d’achat. Bien que la BCE doive gérer l’inflation, la réponse tardive de l’institution et la proposition de Scholz semblent davantage motivées par des considérations électorales que par des mesures structurelles durables.
À l’approche du lancement de la campagne électorale fédérale, Olaf Scholz a brusquement mis l’accent sur la question de l’inflation. Lors d’une allocution mardi soir, le chancelier social-démocrate a proposé, trois ans après son accession à la fonction, une réduction de la TVA sur les aliments, passant de 7 à 5 %. Son objectif est d’assister les ménages à faibles revenus. Selon lui, cela ne constituerait pas une « charge excessive » pour le budget fédéral, dont les prévisions pour 2025 ne sont pas encore établies. Ce type de proposition illustre un populisme de gauche typique, se fondant dans le cadre économique souvent chaotique de la « coalition des feux de signalisation » des dernières années.
Impact significatif de l’inflation depuis 2022
Effectivement, les citoyens allemands et ceux de la zone euro ont été durement touchés par une inflation galopante au cours des dernières années. Depuis 2022, les prix ont augmenté de plus de 15 %. Beaucoup de travailleurs n’ont pas pu compenser cette montée des coûts par des augmentations salariales, entraînant ainsi une perte de pouvoir d’achat et une aggravation de la précarité économique. Toutefois, la responsabilité de la lutte contre l’inflation revient à la Banque centrale européenne (BCE), et non à la sphère politique.
Malheureusement, la BCE a péché par inaction, tardant à s’attaquer à l’inflation, et ce, dès 2021 et 2022, en se reposant trop sur des modèles de prévision qui se sont révélés défaillants. Bien que l’inflation ait été inévitable en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la hausse des prix de l’énergie qui en a découlé, il convient de noter que le taux d’inflation avait déjà franchi la barre des 5 % avant le début du conflit. Une réaction plus rapide de la part des décideurs aurait pu atténuer l’ampleur de cette inflation.
Cette année, le taux d’inflation se rapproche à nouveau de l’objectif de 2 % fixé par la BCE à moyen terme, ce qui a conduit la banque centrale à envisager un ajustement de sa politique monétaire cet été. Dans ce contexte, la proposition de Scholz apparaît comme une manœuvre électorale évidente.
La mission principale de la BCE : maintenir la stabilité des prix
La résolution de ce dilemme est relativement simple. La priorité doit être donnée à la lutte contre l’inflation, car une forte inflation constitue l’un des fléaux économiques les plus néfastes pour les populations les plus vulnérables et la classe moyenne. Cela est d’autant plus pertinent dans le cadre d’un marché du travail encore solide. De plus, la préservation de la stabilité des prix est la mission fondamentale de la BCE. La politique économique globale de l’UE ne doit soutenir la BCE que si cela ne compromet pas cette stabilité.
Dans une société fonctionnelle, chaque entité devrait idéalement se concentrer sur ses propres responsabilités. La banque centrale gère la politique monétaire et la lutte contre l’inflation, tandis que le gouvernement devrait se focaliser sur l’établissement de conditions économiques favorables et sur des réformes structurelles visant à stimuler la croissance économique. Cela profiterait à tous, et aurait permis à Scholz d’avoir un bilan bien plus satisfaisant durant son mandat.
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