vendredi, janvier 3, 2025

Syrie post-Assad : Les islamistes en quête d’un nouveau régime politique

La dynastie Assad en Syrie semble toucher à sa fin, avec le groupe islamiste HTS prêt à établir un nouveau gouvernement dirigé par Mohammed al-Baschir. La situation à Damas est chaotique, marquée par un vide de pouvoir et des tensions entre diverses milices. Les réactions de Téhéran et de Moscou sont prudentes quant à l’avenir militaire en Syrie. Parallèlement, des milliers de réfugiés souhaitent rentrer chez eux, malgré une crise humanitaire persistante.

La règne de plusieurs décennies de la dynastie Assad en Syrie touche à sa fin. Mais quelles seront les prochaines étapes ? Le groupe islamiste HTS évoque la formation d’un nouveau gouvernement, et un nom circule désormais.

Les forces rebelles en Syrie semblent prêtes à instaurer un nouvel ordre à Damas et à établir un nouveau gouvernement. ‘Nos unités sont presque prêtes à prendre le contrôle de la capitale et à sécuriser les infrastructures publiques’, a déclaré le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) sur les réseaux sociaux.

Il est désormais évident qui sera chargé de former ce nouveau gouvernement. Suite à une réunion de haut niveau, Mohammed al-Baschir, actuellement Premier ministre dans le bastion rebelle d’Idlib, a été désigné pour cette mission, selon plusieurs médias arabes. Cette réunion a également vu la participation du chef rebelle islamiste Abu Mohammed al-Joulani et du Premier ministre sortant Mohammed al-Jalali. Un transfert harmonieux des affaires administratives ainsi que les modalités de la transition de pouvoir ont été convenus, a rapporté la chaîne de télévision Al-Arabiya.

Lors d’une allocution télévisée, al-Jalali a exprimé son soutien envers le gouvernement de transition. ‘Des discussions sont en cours pour organiser cette transition’, a-t-il déclaré.

D’après les informations du correspondant de l’ARD Ramin Sina, ‘un gouvernement de transition avec quatre leaders est à l’étude’. Les noms potentiels n’ont pas encore été dévoilés. Il demeure également incertain si les minorités seront prises en compte, a ajouté Sina dans les tagesthemen.

La situation à Damas post-Assad : milices et nouvelles alliances

La Syrie face à un nouvel avenir

Un régime en déclin

Un vide de pouvoir dans un pays en crise

Avec la chute du dirigeant de longue date Bashar al-Assad, un vide de pouvoir s’est installé en Syrie, générant une grande incertitude quant à l’avenir. Après des années de guerre civile, le pays est désormais fragmenté.

Outre le HTS et des groupes islamistes alliés, des milices kurdes et pro-turques sont également actives dans la région. Ce pays, riche en diversité ethnique et religieuse, abrite des Kurdes, des Alaouites, des Druzes et des chrétiens. La minorité alaouite, qui était le principal soutien du gouvernement Assad, est désormais dans une position délicate.

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Berlin a souligné l’importance de ‘s’assurer que le pays ne tombe pas entre les mains d’autres extrémistes, peu importe leur origine’. Concernant le groupe HTS, il sera évalué en fonction de ses actions.

Les rebelles ont pris par surprise les forces de Bashar al-Assad en Syrie, s’emparant de la ville d’Alep.

Réactions prudentes de Téhéran et de Moscou

Des responsables iraniens ont annoncé qu’ils établissaient des contacts initiaux avec Damas. Téhéran, allié proche du régime Assad tout comme Moscou, a indiqué que l’avenir des bases militaires russes en Syrie restait incertain. Pour l’heure, ces installations seront maintenues, et leur avenir discuté avec la future direction, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’une déclaration à l’agence de presse Interfax.

La question demeure : comment les rebelles ont-ils réussi à renverser Assad, et quelles implications cela a-t-il pour le pays et la région ?

Une ambiance tendue à Damas

Le lendemain de l’entrée des rebelles à Damas et de la chute d’Assad, les habitants de la capitale font état de conditions chaotiques. ‘C’est le désordre partout’, a déclaré une femme vivant près de l’ancienne résidence d’Assad. Dans les rues, des groupes se déplacent, ‘semblant agir comme des bandes’. Beaucoup de résidents préfèrent rester chez eux en raison de cette situation instable, et un couvre-feu nocturne a été instauré dès l’après-midi.

De nombreux commerces sont restés fermés, a rapporté un homme nommé Mustafa, qui a finalement osé rouvrir son supermarché. ‘Aujourd’hui, je me sens un peu plus en sécurité’, a-t-il affirmé. ‘Sur les grandes avenues, il y a eu beaucoup de pillages’, a-t-il ajouté, tout en précisant que son magasin, plus discret, n’avait pas subi de dommages.

Des journalistes de l’agence AP ont observé que les forces de sécurité étaient à peine visibles dans les rues. Cependant, dans certaines zones, de petits groupes d’hommes armés étaient présents.

Dans une vidéo diffusée sur Internet, un homme en uniforme militaire avec un fusil tente d’assurer aux habitants du quartier que leur sécurité est une priorité. ‘Nous n’avons rien contre vous, ni contre un Alaouite, ni contre un chrétien, un chiite ou un Druze, mais chacun doit respecter les règles et personne ne doit nous provoquer’, a-t-il déclaré.

Après la prise de Damas, les islamistes semblent désireux d’éviter le chaos.

Des milliers de réfugiés aspirent à retourner en Syrie

Depuis la Turquie voisine et le Liban, où vivent de nombreux réfugiés syriens, des nouvelles font état de longues files d’attente aux postes frontières. De nombreuses familles syriennes souhaitent désormais rentrer chez elles après la chute du régime Assad, malgré une situation humanitaire désastreuse où plus de 16 millions de personnes dépendent de l’aide internationale.

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