lundi, janvier 13, 2025

Une organisation criminelle a transporté 2.000 migrants de manière violente

Une opération internationale en Allemagne et en Autriche a abouti à l’arrestation de 30 membres d’un réseau criminel impliqué dans le passage illégal de près de 2 000 migrants via les Balkans, générant environ quatre millions d’euros. Les enquêtes ont révélé des conditions de transport inhumaines et un recours à des méthodes violentes. L’importance des preuves numériques, notamment des téléphones saisis, a été soulignée pour établir les liens entre passeurs et migrants, ainsi que pour identifier des complices financiers.

Une vaste opération internationale a été menée en Allemagne et en Autriche, conduisant à l’arrestation d’une bande criminelle notoire. Cette organisation, soupçonnée d’avoir aidé près de 2 000 migrants à traverser illégalement la route des Balkans vers l’Europe centrale entre le printemps et novembre 2023, aurait généré des revenus d’environ quatre millions d’euros. En tout, 30 individus ont été appréhendés, certains ayant déjà été condamnés, tandis que d’autres demeurent en détention provisoire ou sont activement recherchés.

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Lors d’une conférence de presse à Passau, Gerald Tatzgern, responsable du bureau de lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants au Bureau fédéral de la criminalité (BK), a déclaré : ‘Ces succès démontrent notre capacité à lutter contre la criminalité organisée liée aux passeurs.’ Il a également salué la coopération étroite avec les autorités policières en Serbie, Hongrie, Suède, Danemark et aux Pays-Bas, en collaboration avec Thomas Eberl, responsable de l’inspection de la police fédérale de l’aéroport de Munich IV, et Erwin Pilgerstorfer, commandant de police de district d’Urfahr-Umgebung.

Des conditions de transport inhumaines

Dans la nuit du 17 octobre 2023, les forces de l’ordre ont intercepté un véhicule de passeurs en Autriche et un autre en Allemagne. Dans l’une des voitures, immatriculée en Suède et arrêtée dans une forêt bavaroise, se trouvaient quatre citoyens turcs, dont un bébé, accompagnés de deux passeurs syriens. De plus, dans un autre véhicule du Mühlviertel, 17 personnes, dont un conducteur irakien, étaient entassées. ‘C’était une voiture de milieu de gamme, et 17 personnes y étaient entassées comme des marchandises, incluant douze enfants et cinq adultes’, a rapporté Pilgerstorfer. Cet incident a marqué le début d’investigations approfondies par les autorités.

Au total, 30 suspects, principalement originaires de Syrie, ont été arrêtés, y compris 17 chauffeurs, parmi lesquels des demandeurs d’asile de Danemark et de Suède, ainsi que des ‘banquiers Hawala’ facilitant les flux financiers illégaux. D’autres membres de l’organisation, tels que des agents immobiliers et des coordinateurs, ont également été appréhendés. Le principal dirigeant a été condamné en novembre à Passau à une peine de cinq ans et sept mois de prison, tandis que d’autres membres ont reçu des peines d’emprisonnement similaires.

L’importance des preuves numériques

Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la mise en relation entre passeurs et migrants, a expliqué Eberl. La saisie de trois téléphones portables a été déterminante, l’un appartenant au leader de l’organisation. L’analyse des conversations a permis de rassembler des preuves solides contre les deux passeurs syriens, avec des trajets prouvés s’élevant à 19, transportant environ 100 personnes. Au total, 20 téléphones ont été saisis, contenant des milliers de messages utilisés comme preuves, a précisé Eberl. ‘Il s’agit d’une entreprise structurée, promue activement sur les réseaux sociaux.’

Tatzgern a également souligné l’importance des données mobiles, permettant d’identifier les banquiers Hawala impliqués dans les transferts d’argent illégaux. Les arrestations ont permis de rendre ces transactions plus transparentes, un enjeu financier colossal, représentant des centaines de millions d’euros. Pour un trajet depuis l’Afghanistan, par exemple, le montant demandé s’élève à environ 15 000 euros. Une arrestation a même révélé le transport de 20 millions d’euros en espèces dans des sacs poubelles, illustrant l’ampleur de ces opérations.

Des méthodes de fonctionnement violentes

Pilgerstorfer a décrit la structure complexe de la bande, composée principalement de demandeurs d’asile qui utilisent leurs documents pour recruter de nouveaux membres. Les passeurs circulaient avec des véhicules en mauvais état, souvent non immatriculés, et les conducteurs recevaient des drogues pour prendre des risques considérables, comme en témoigne une vidéo d’une chasse à l’homme. Des mesures violentes étaient également prises contre les membres tentant de coopérer avec les autorités judiciaires.

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