La crise humanitaire au Soudan est alarmante, avec des millions de personnes déplacées et souffrant de malnutrition. Les camps de réfugiés, comme celui de Sam-Sam, subissent des attaques, exacerbant la situation. Les besoins d’assistance sont immenses, et la famine touche plus de 25 millions de personnes. Malgré l’absence d’espoir de paix, des efforts humanitaires se poursuivent, et quelques victimes parviennent à survivre grâce à l’aide de Médecins Sans Frontières et du Programme alimentaire mondial.
La crise au Soudan est aujourd’hui reconnue comme l’une des plus terrifiantes catastrophes humanitaires au monde. La population est plongée dans le désespoir, et le plus grand camp de réfugiés du pays fait face à des attaques incessantes.
Une petite fille du Darfour vient tout juste de voir le jour, mais ses chances de survie sont minces. Sa mère, ayant parcouru des kilomètres pour atteindre l’hôpital de Nyala, est trop malnutrie pour lui donner du lait, et sa fille souffre d’une hypoglycémie sévère.
Maria Fix, infirmière à proximité de Munich, se remémore une journée marquante : ‘Je suis allée à l’hôpital et j’ai vu l’enfant – elle respirait à peine. Elle n’avait même pas quatre semaines.’ Pendant quatre mois, elle a offert son aide à l’organisation Médecins Sans Frontières à Nyala, un lieu isolé de l’ouest du Soudan, où l’aide humanitaire peine à arriver depuis le début du conflit il y a un an et demi.
Fix décrit son expérience : ‘Les besoins d’assistance sont si vastes qu’ils ressemblent à un océan, tandis que nos efforts ne représentent qu’une simple goutte d’eau.’ Il semble impossible de ‘répondre à tous les besoins’ de manière significative.
Une crise humanitaire sans précédent
Les Nations Unies désignent la situation au Soudan comme la plus grande crise humanitaire au monde, avec onze millions de personnes déplacées. Trois quarts des enfants sont privés d’éducation, ajoutant à l’ampleur de la tragédie.
La famine est également omniprésente : plus de la moitié de la population, soit plus de 25 millions de personnes, souffre de malnutrition, selon les rapports des Nations Unies.
Le podcast 11KM aborde spécifiquement les enjeux liés à la guerre au Soudan.
L’impact des cuisines communautaires fermées
La situation de la faim est alarmante. Muhammad Awad, qui a fui vers Omdurman, a déclaré à Reuters : ‘Nous n’avons pas d’argent pour acheter de la nourriture, nous dépendions des cuisines communautaires, mais elles sont désormais fermées. Nous n’avons plus rien à manger.’
La crise est particulièrement aiguë dans le Darfour. Mohamed Abdiladif de l’organisation Save the Children rapporte que de nombreuses familles ne peuvent se permettre qu’un repas par jour, et certaines n’ont même que de l’herbe à manger. ‘C’est insupportable à l’heure actuelle’, ajoute-t-il.
Si vous souhaitez apporter votre soutien aux personnes touchées par la crise au Soudan, vous trouverez ici des informations sur les organisations d’aide et leurs coordonnées pour les dons.
Attaques sur les camps de réfugiés
Pour aggraver la situation, le plus grand camp de réfugiés du Darfour, le camp Sam-Sam, a été attaqué début mois, entraînant une fuite massive de plus de 400 000 résidents. Les personnes déplacées ne savent pas où se diriger, la sécurité étant absente.
Des organismes d’entraide imputent cette attaque aux Forces de soutien rapide (RSF), qui luttent contre l’armée soudanaise depuis un an et demi. Bien que la situation ait semblé évoluer en faveur des RSF, l’armée a récemment réussi à regagner du terrain.
Ces camps abritent de nombreuses personnes déplacées en quête de refuge.
Des lueurs d’espoir dans l’obscurité
Actuellement, l’espoir de paix au Soudan est quasi inexistant. Cependant, des efforts pour atténuer la souffrance apportent parfois de petites lueurs d’espoir. Depuis le début de la saison sèche, le Programme alimentaire mondial a intensifié ses livraisons de nourriture dans les camps de réfugiés.
La petite fille que Maria Fix a soignée a miraculeusement survécu. Après une réanimation de près d’une heure et demie, elle a été stabilisée et a pu quitter l’hôpital quelques jours plus tard. ‘Ces moments m’affectent profondément, car beaucoup de ces cas sont évitables’, déclare l’infirmière.
Pour Médecins Sans Frontières, il est impératif de retourner au Soudan. Maria a déjà prévu sa prochaine mission, cette fois dans l’est du pays.
Depuis un an, la lutte pour le pouvoir entre deux généraux a plongé le pays dans le chaos et la violence.