Donald Trump cible les universités d’élite, qualifiant leur enseignement de trop libéral et promettant de réformer leurs programmes de diversité. Dans son programme, il envisage d’interdire les initiatives de diversité, équité et inclusion, tout en menaçant de taxer lourdement ces institutions. Les universités, conscientes des implications financières, naviguent dans un climat d’inquiétude, alors que Trump alimente son soutien populaire en dénonçant les élites éducatives, sans rencontrer une forte opposition à gauche. Les effets de cette dynamique pourraient s’étendre aux universités moins prestigieuses.
Trump et l’attaque contre les universités d’élite : Une mise en garde pour l’enseignement supérieur
Lors de sa campagne, Donald Trump a clairement affiché ses intentions de s’en prendre aux institutions académiques jugées trop libérales. Alors que les universités d’élite comme Harvard, Yale, et Princeton se préparent à un éventuel affrontement, elles n’ont pas encore déclenché de révolte. Cela s’explique par plusieurs facteurs.
Les critiques de Trump à l’encontre des universités d’élite, alimentées par des manifestations anti-israéliennes et des débats sur les droits des personnes LGBTQ+, ont galvanisé ses partisans. Dans son programme intitulé ‘Agenda 47’, il a annoncé son objectif de ‘récupérer notre précieux système éducatif des griffes des radicaux de gauche’.
Trump a promis, en juillet, de renvoyer les agences d’extrême gauche qui ont permis aux universités d’être dominées par des idéologies qu’il considère comme marxistes. Parmi les personnes pressenties pour son administration figurent également des fondamentalistes chrétiens.
Réforme des programmes d’études
L’ancienne manager de catch, qui a su créer une image anti-élitiste, illustre bien cette dynamique. Selon certaines sources, le futur président Trump a également choisi des proches pour d’autres postes clés de son administration.
Attaque ciblée contre les programmes de diversité
La critique de Trump et de ses partisans, majoritairement blancs, se concentre sur les initiatives de soutien aux minorités qui sont présentes dans presque toutes les universités. Le terme DEI, qui représente la Diversité, l’Équité et l’Inclusion, est perçu par Trump comme une forme de discrimination à l’encontre des blancs hétérosexuels. Il envisage d’interdire la certification de ces programmes, menaçant les universités de poursuites judiciaires si elles ne se conforment pas.
Trump prévoit également d’indemniser les ‘victimes’ des politiques DEI, promettant des compensations financières pour ses partisans qui estiment être marginalisés par des libéraux ‘éveillés’. Il déclare : ‘Les universités ont reçu des centaines de milliards de dollars des contribuables, et nous allons mettre un terme à cette folie anti-américaine dans nos institutions.’
Avec une base de soutien croissante parmi les Latinos et les jeunes hommes, Trump a de bonnes chances de revenir au pouvoir.
Les universités d’élite en état d’alerte
Depuis l’élection de Trump, les universités d’élite privées vivent dans une atmosphère de préoccupation. Les réformes qu’il propose touchent directement leurs sources de financement, qui reposent en grande partie sur d’énormes fondations. Par exemple, Harvard dispose de plus de 50 milliards de dollars, tandis que Yale en possède 41 milliards.
Ces institutions ont longtemps bénéficié d’exemptions fiscales, un avantage hérité de leur création en tant que séminaires pour prédicateurs. Trump a introduit un impôt modeste de 1,4 % durant son premier mandat, mais il menace désormais d’augmenter ce taux à 35 %. Une loi correspondante a déjà été proposée au Congrès par son vice-président.
Les présidents des grandes universités tentent de naviguer cette tempête par le lobbying, conscients que leur position dans l’opinion publique est fragile.
Une critique partagée
Les universités d’élite, souvent associées à la ‘Ivy League’, ne peuvent pas espérer beaucoup de soutien de la gauche. Bien qu’elles soient attaquées par Trump pour leurs programmes DEI, des critiques à gauche remettent en question l’efficacité de ces initiatives, les qualifiant de simples masques pour des injustices persistantes dans l’éducation.
Une taxation adéquate des universités les plus riches pourrait financer la suppression des frais de scolarité dans les Community Colleges, qui accueillent des étudiants issus de milieux défavorisés.
Evan Mandary, professeur à la City University of New York, a souligné que Trump a mis le doigt sur un point important : bien que les universités d’élite soient des cibles dans cette guerre culturelle, elles représentent aussi une question plus large sur la valeur des investissements publics dans ces institutions.
Dans cette optique, les plaintes des universités de la Ivy League peuvent sembler déconnectées des réalités de nombreux étudiants, facilitant ainsi à Trump d’attirer l’attention sur sa lutte contre les ‘élites libérales’, sans rencontrer une forte opposition à gauche.
La direction de l’université de Columbia espère pouvoir éviter une escalade supplémentaire dans ce contexte tendu.
Les répercussions sur les universités moins riches
La lutte contre les programmes jugés ‘marxistes’ dans les universités pourrait avoir des conséquences bien au-delà des institutions les plus prestigieuses, touchant également celles qui peinent à maintenir leur financement et leur pertinence dans le paysage éducatif américain.