Le DAX a franchi la barre des 20 000 points malgré une conjoncture économique difficile, avec des licenciements dans plusieurs secteurs. La robustesse des entreprises du DAX et la perspective de baisse des taux d’intérêt soutiennent cette hausse. Cependant, les dividendes pourraient diminuer au printemps prochain, marquant un éventuel premier déficit depuis la pandémie. L’industrie automobile subit des restructurations, tandis que d’autres secteurs, comme les logiciels et les assurances, affichent de meilleures performances.
Le DAX a franchi cette semaine la barre des 20 000 points pour la première fois, malgré une conjoncture économique difficile. Quelles implications cela a-t-il pour les dividendes que les actionnaires peuvent anticiper ?
Il était inévitable que le DAX dépasse les 20 000 points, même en dépit des nombreuses mauvaises nouvelles provenant de divers secteurs économiques, tels que les licenciements dans l’industrie automobile et sidérurgique, ainsi que les difficultés rencontrées par de nombreuses entreprises dans le secteur chimique. De plus, le secteur de la construction traverse une période de crise.
Alors que le DAX évolue au-dessus des 20 000 points, l’économie allemande fait face à une morosité automnale.
Les raisons de l’ascension du DAX
Ce qui est déterminant, bien plus que la situation économique nationale, c’est la portée mondiale des grandes entreprises du DAX, qui possèdent des modèles commerciaux solides, comme l’affirme Robert Halver de la Baader Bank. Il est convaincu que l’économie mondiale continuera à croître dans les mois à venir, citant les nombreux investissements dans les infrastructures. ‘C’est ce que fait l’Amérique, ce que font les Indiens, et les Chinois suivront bientôt également.’ L’industrie allemande joue un rôle crucial dans ce développement. ‘Cela signifie que l’on peut se détacher des problèmes locaux, d’où la poursuite de la hausse des actions.’
De plus, l’espoir de voir les taux d’intérêt diminuer stimule les perspectives économiques. Des coûts de production moins élevés pour les entreprises et des prix plus accessibles pour les consommateurs pourraient en découler. Il est également à noter que décembre est, statistiquement, un mois favorable pour la bourse.
Ces espoirs de baisse des taux d’intérêt aux États-Unis et dans la zone euro ont contribué à l’ascension du DAX depuis plusieurs mois.
Quel montant de dividendes peut-on attendre ?
En règle générale, les actionnaires des entreprises cotées en bourse bénéficient d’une part des bénéfices, généralement distribuée sous forme de dividende une fois par an. Pour eux, c’est un peu comme un ‘bonus’, une sorte de ‘récompense’ pour avoir investi leur argent dans l’entreprise. Ces dividendes représentent des milliards d’euros pour les entreprises.
Cependant, la mauvaise nouvelle est que si la tendance se maintient, les entreprises du DAX pourraient distribuer globalement moins d’argent aux actionnaires au printemps prochain par rapport à l’année précédente. Cela pourrait même marquer le premier déficit de dividende depuis la pandémie de COVID-19.
Après une période de records sur les marchés, les investisseurs américains ont adopté une approche plus prudente aujourd’hui.
Le rôle de l’industrie automobile
Chris-Oliver Schickentanz de Capitell-AG reste optimiste, soulignant que cette situation est en grande partie liée à un secteur spécifique : l’industrie automobile. De nombreux constructeurs sont en pleine restructuration, et cela se fait ressentir chez les actionnaires. ‘Un groupe comme Volkswagen ne peut pas envisager de fermer trois usines en Allemagne tout en versant des dividendes records aux actionnaires.’, explique-t-il, ce qui reflète une perspective plus prudente face à un environnement difficile.
Dans d’autres secteurs, la situation est plus favorable. Le groupe de logiciels SAP à Walldorf se porte bien, tout comme les grandes compagnies d’assurance. Deutsche Telekom et Siemens, qui a récemment enregistré un bénéfice record, se distinguent également. ‘Ainsi, les augmentations de dividendes dans le DAX sont plutôt la norme, tandis que les constructeurs automobiles font figure d’exception.’
Il est à noter qu’une part importante des actions DAX est détenue par des investisseurs étrangers, dont les dividendes sont également destinés.
Impact des dividendes sur le DAX
Il reste à voir si cette tendance se maintiendra. En principe, ces observations sont un regard dans le passé. Aucun secteur n’est à l’abri des changements. Les évolutions politiques peuvent influencer l’économie du pays.
Klaus Nieding de l’Association allemande de protection des propriétaires de valeurs mobilières est convaincu que les dividendes continueront à jouer un rôle essentiel. ‘Nous avons des sociétés remarquables dans le DAX qui ont maintenu une politique de dividendes stable pendant des années, et ces titres sont souvent conservés dans les portefeuilles. Cela aide à stabiliser l’entreprise elle-même.’ En effet, de nombreux fonds générés par ces dividendes sont réinvestis, permettant aux entreprises de continuer leurs activités.
Le DAX bénéficie également directement des distributions d’entreprises, car il s’agit d’un indice de performance, contrairement à d’autres indices boursiers internationaux. ‘Cela signifie que les dividendes distribués influencent également la valeur de l’indice’, précise Nieding. ‘Cela contribue à faire monter les cours dans l’ensemble.’