Le parlement suisse a décidé de ne plus accorder le statut de protection S aux réfugiés ukrainiens, justifiant cette décision par une distinction entre zones « sûres » et zones à risque. Cependant, l’expert Andreas Umland souligne qu’il n’existe pas de véritables zones sûres en Ukraine, où le conflit a touché tout le pays. La situation humanitaire demeure préoccupante, rendant la décision de la Suisse discutable et source de débats sur la gestion des migrations.
Le Statut de Protection S en Suisse : Une Décision Controversée
Le parlement suisse a décidé de ne plus attribuer le statut de protection S aux personnes en provenance d’Ukraine, en se basant sur une distinction entre zones prétendument « sûres » et zones à risque. Cependant, selon l’expert en Europe de l’Est, Andreas Umland, qui se trouve actuellement à Kiev, il n’existe pas de véritables zones sûres en Ukraine.
L’Incertitude de la Sécurité en Ukraine
Avant le 24 février 2022, il était possible de faire une distinction, car les combats étaient principalement concentrés dans le bassin du Donetsk, à l’est de l’Ukraine. Toutefois, depuis le début de l’invasion à grande échelle par la Russie, cette distinction est devenue obsolète. Aujourd’hui, toute l’Ukraine est la cible de bombardements, y compris les régions proches des frontières occidentales.
Les attaques russes visent également des infrastructures civiles, telles que des hôpitaux et des écoles, rendant l’ensemble du pays, en réalité, un champ de bataille. Même des villes comme Kiev, qui bénéficient d’une meilleure défense aérienne, subissent régulièrement des attaques, attirant ainsi de nombreux réfugiés cherchant un semblant de sécurité.
Malgré cela, certaines familles choisissent de rester dans des zones constamment bombardées, tandis que d’autres fuient vers l’ouest ou à l’étranger pour protéger leurs enfants des alertes aériennes et des explosions incessantes. La situation est d’autant plus préoccupante avec l’hiver qui approche, exacerbé par les attaques ciblées sur l’infrastructure énergétique.
Dans les zones moins touchées, le danger est certes plus faible, mais il persiste. Même des villes situées à l’ouest, comme Lviv, sont soumises à des alertes aériennes et à des explosions. La réalité de la guerre est omniprésente, et les distinctions faites par les autorités suisses semblent alors arbitraires.
La question se pose : comment les autorités suisses peuvent-elles véritablement établir l’origine des réfugiés ? La guerre touche l’ensemble de l’Ukraine, faisant de toute tentative de catégorisation une démarche complexe et discutable. Dans ce contexte européen, la décision de la Suisse soulève des interrogations et des débats sur la gestion de la migration, en particulier face à une crise humanitaire aussi grave.