Migros Zurich, sous la direction de Patrik Pörtig, fait face à des défis majeurs, notamment à cause des pertes liées à sa filiale allemande Tegut. Ce dernier traverse une période difficile, exacerbée par la concurrence et l’inflation. Un programme de redressement est en cours, avec des réductions d’effectifs et une réévaluation des magasins. Malgré ces obstacles, Migros cherche à se recentrer sur son activité principale et espère améliorer la performance de Tegut d’ici 2025.
La Transformation de Migros Zurich : Un Avenir à Reconstruire
La Migros Zurich, fondée par Gottlieb Duttweiler, a toujours occupé une place spéciale parmi les coopératives Migros. Cependant, ces dernières années, l’entreprise a surtout retenu l’attention avec ses décisions coûteuses à l’international. Après un échec notable dans le secteur des centres de fitness, la situation de la chaîne de supermarchés Tegut suscite des préoccupations croissantes. Cette situation n’est qu’un des nombreux défis auxquels Patrik Pörtig, nommé à la tête de la coopérative régionale il y a cinq mois, doit faire face.
Le Redressement de Tegut et ses Implications
Il est important de faire la distinction entre la coopérative Migros Zurich, qui repose sur une base financière solide, et sa filiale allemande Tegut, qui traverse une période plus délicate et nécessite des efforts de redressement. La Migros Zurich, bien que robuste, a enregistré des pertes significatives en raison des difficultés rencontrées par Tegut.
La situation est d’autant plus complexe que Tegut, avec ses résultats financiers impactés par des attentes irréalistes créées pendant la pandémie, doit maintenant naviguer dans un environnement de marché difficile. La concurrence féroce en Allemagne, combinée à l’inflation des prix alimentaires, complique encore la tâche de Tegut, dont environ 30 % des produits sont bio.
Tegut représente un risque financier considérable, inscrit dans les livres pour près de 500 millions de francs. Si l’entreprise devait être cédée à un euro, cela représenterait une perte théorique maximale de valeur. C’est dans ce cadre que nous avons mis en place un programme de redressement rigoureux pour préserver la valeur de notre participation.
Mon prédécesseur avait déjà initié un processus de redressement pour Tegut, convaincu que l’entreprise pourrait se redresser seule. Cependant, mes analyses ont révélé la nécessité d’une intervention plus forte. Malgré les défis, Tegut a récemment acquis une chaîne de 19 supermarchés bio et a ouvert un nouveau centre logistique, représentant un véritable défi à relever.
Nous prévoyons une réduction d’effectifs d’environ 20 % au siège de Tegut et nous réévaluons notre réseau de magasins. Nous sommes à la recherche de nouveaux exploitants pour 35 magasins, tandis qu’un membre de la direction de Migros Zurich est chargé de superviser la restructuration en Allemagne, afin de garantir que nos intérêts soient protégés.
Si Tegut est en difficulté, il est essentiel de noter que la Migros dans son ensemble a aussi évolué. Ces dernières années, nous avons tenté de nous diversifier, ce qui a quelque peu détourné notre attention de notre cœur de métier, les supermarchés. Pour remédier à cela, nous devons nous fixer des objectifs clairs et adopter une approche plus agressive sur le marché.
En fin de compte, Tegut a une dernière chance d’améliorer sa performance d’ici 2025, avec des bénéfices attendus d’ici fin 2026. Si nous réussissons, l’avenir de l’entreprise au sein de la Migros sera assuré ; sinon, il faudra envisager d’autres options. Les employés en sont conscients et nous sommes déterminés à redresser la situation.