Le procès de Paulo Gouveia Junior, ancien PDG de Sonangol, et de Trafigura s’est ouvert à Bellinzone, impliquant des accusations de corruption. Gouveia aurait reçu des pots-de-vin pour des contrats lucratifs, générant d’importants bénéfices pour Trafigura. L’entreprise est accusée de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour prévenir la corruption. Trafigura rejette les allégations et fait face à des sanctions potentielles. Le procès durera trois semaines, avec des prolongations possibles en janvier.
Le procès de Paulo Gouveia Junior et Trafigura : Un scandale de corruption en cours
Paulo Gouveia Junior, l’ancien PDG d’une branche angolaise de Sonangol, a fait un voyage mémorable à Genève au printemps 2009, séjournant dans une chambre d’hôtel somptueuse au Four Seasons, offrant une vue imprenable sur le lac. Cependant, il semblerait que cette escapade n’ait pas été réglée par ses propres moyens, mais plutôt par Trafigura, un négociant en matières premières ayant une présence significative à Genève.
Au cours des deux années suivantes, Gouveia aurait également reçu des pots-de-vin atteignant 5 millions de francs, selon les accusations. Le directeur opérationnel de Trafigura aurait donné son accord pour ces transactions, tandis que le PDG de l’époque aurait accueilli Gouveia à un dîner dans sa villa, comme l’indique un acte d’accusation émis par le ministère public fédéral.
Les accusations et les implications pour Trafigura
Le procès a débuté ce lundi au tribunal pénal fédéral de Bellinzone, impliquant non seulement Gouveia, mais également deux anciens employés de Trafigura, y compris son directeur opérationnel. En outre, la société elle-même est appelée à répondre de ses actes devant la justice.
Les accusations sont sérieuses : entre avril 2009 et octobre 2011, Gouveia aurait reçu plus de 4,3 millions d’euros sur un compte privé ainsi que 604 000 dollars en espèces, avec des paiements liés à Trafigura. En retour, il aurait attribué des contrats lucratifs à la société, générant un bénéfice de 143,7 millions de dollars pour Trafigura.
Parmi les autres personnes concernées, un ancien intermédiaire suisse ayant travaillé pour Trafigura, ainsi que Mike Wainwright, qui a dirigé les opérations de l’entreprise pendant 16 ans, doivent également se défendre. Wainwright a contesté les accusations portées contre lui à travers ses avocats.
Le ministère public fédéral accuse Trafigura de ne pas avoir mis en place les mesures nécessaires pour prévenir la corruption. Il s’agit d’un procès sans précédent pour évaluer la responsabilité pénale d’une entreprise en matière de corruption de fonctionnaires étrangers, une situation qui pourrait avoir des répercussions importantes pour l’avenir de Trafigura.
Face à ces accusations, Trafigura a fermement rejeté les allégations et a souligné que son programme de conformité avait été validé par des tiers. En cas de condamnation, l’entreprise pourrait faire face à des amendes significatives et pourrait être contrainte de restituer des bénéfices considérables.
Le tribunal a prévu trois semaines pour le procès, avec des dates supplémentaires en janvier pour d’éventuelles prolongations. Les accusés sont présumés innocents tant qu’un verdict n’est pas rendu.