La film « The Batman », réalisé par Matt Reeves et diffusé pour la première fois à la télévision le 1er décembre sur ProSieben, explore la lutte de Bruce Wayne, interprété par Robert Pattinson, contre la corruption à Gotham. Avec des performances marquantes, notamment de Paul Dano en Riddler, le film aborde des thèmes de radicalisation et de justice personnelle. La tension et l’esthétique frappante rappellent des classiques du noir tout en questionnant les motivations et les dilemmes moraux du héros.
« La nuit est la plus sombre juste avant l’aube », une vérité que Harvey « Two-Face » Dent (incarné par Aaron Eckhart) connaissait déjà dans le film emblématique de Christopher Nolan, « The Dark Knight ». À cette période critique, le réalisateur Matt Reeves nous a présenté son œuvre « The Batman » en 2022, qui sera diffusée pour la première fois à la télévision le 1er décembre à 20h15 sur ProSieben. Ce film, un néo-noir captivant de plus de trois heures, semble initialement dénué d’espoir. La performance de Robert Pattinson, qui joue un Batman à la fois puissant et vulnérable, ainsi que celle de Paul Dano, qui incarne un méchant redoutable, et de Zoë Kravitz, dans le rôle de la mystérieuse Catwoman, contribuent à cette ambiance sombre.
« Je suis la vengeance » – L’essence du combat
Depuis deux ans, une silhouette de chauve-souris hante les ruelles sombres de Gotham, cherchant à restaurer la loi et l’ordre dans une ville rongée par la corruption. Cependant, même un milliardaire comme Bruce Wayne ne peut être omniprésent. Son affrontement avec la puissante famille criminelle dirigée par Carmine Falcone (joué par John Turturro) se transforme en une lutte frustrante pour un héros qui se proclame « la vengeance ».
L’apparition d’un tueur mystérieux, le Riddler (Dano), qui s’exprime à travers des énigmes, complique davantage la situation. Ce psychopathe cible les politiciens et les policiers de haut rang, laissant derrière lui des lettres pour Batman sur les scènes de crime. Chaque nouvelle victime force Bruce Wayne à réaliser qu’il n’a confiance qu’en un seul allié : le commissaire James « Jim » Gordon (interprété par Jeffrey Wright). De plus, il commence à comprendre que son destin est inextricablement lié à celui de son ennemi.
« À la recherche du Pingouin »
Alors que les adaptations de comics tendent à explorer des thèmes galactiques ou multiversels, Matt Reeves choisit une approche différente. Il plonge son protagoniste dans une intrigue criminelle réaliste, évoquant les grands classiques du film noir. Au lieu de l’emblématique Humphrey Bogart, Robert Pattinson réfléchit sur la décadence de sa ville natale en voix off. Ce n’est pas la voie du faucon qui engendre la mort, mais celle du Pingouin (Colin Farrell) et d’autres figures du crime, sans oublier le Riddler.
Le Riddler se donne pour mission de tenir les criminels de Gotham responsables, rappelant ainsi le chef-d’œuvre de David Fincher, « Seven ». Tout comme les détectives interprétés par Brad Pitt et Morgan Freeman, Batman et Jim Gordon naviguent d’une scène de crime à l’autre, découvrant les horreurs qui les entourent. Et tout comme dans « Seven », leur enquête se déroule souvent de nuit, sous la pluie. Bien que le film ne soit pas aussi complexe que ceux de Fincher, il réussit à maintenir un suspense captivant tout au long de son récit.
Pas d’inquiétude, les séquences d’action palpitantes sont présentes. Même si « The Batman » ne rivalise pas avec le style flamboyant des films Marvel, il propose peut-être la course-poursuite la plus rapide depuis « Brennpunkt Brooklyn », également connu sous le nom de « The French Connection ». Esthétiquement, le film se distingue par sa mise en scène remarquable, où l’horreur est représentée avec une beauté saisissante.
Une génération connectée
Matt Reeves n’hésite pas à explorer des thèmes sérieux dans des genres cinématographiques inhabituels, comme il l’a démontré dans le remake de « La Planète des singes ». Dans « The Batman », il aborde la radicalisation à travers le personnage du Riddler, mettant en lumière les dangers des réseaux sociaux et des forums en ligne. Il questionne ce qui se passe lorsque des individus estiment qu’ils doivent prendre la loi entre leurs mains, parfois d’une manière qui rappelle des films comme « Saw ». Le film pose alors la question cruciale : peut-on vraiment être du bon côté en dehors des forces de l’ordre ?
Cette question tourmente également l’homme chauve-souris. Chaque film de super-héros glorifie souvent la justice personnelle, à l’instar des thrillers de vengeance et des films récents de Liam Neeson. Jusqu’où la fin justifie-t-elle les moyens ? Que faire lorsque le bien se révèle aussi corrompu que le monde criminel ? Comme le disait déjà « Watchmen » : « Qui surveille les gardiens ? »
« The Batman » aborde ces dilemmes moraux de manière similaire au « Joker » acclamé par la critique, tout en se dirigeant vers une conclusion plus optimiste malgré un dénouement complexe.
Une carapace protectrice, un cœur incertain
La force de ce film réside en grande partie dans la performance de Robert Pattinson. Son costume de Batman peut résister à des menaces impressionnantes, mais en dessous se cache un jeune homme en proie au doute, susceptible de glisser vers l’obscurité à tout moment. La tragédie de la perte de ses parents plane sur son Bruce Wayne, créant une profonde vulnérabilité. Contrairement aux précédentes interprétations de Batman, Pattinson reste bloqué dans la colère, la deuxième phase du deuil, plutôt que de sombrer dans la dépression.
Sa tendance à frapper ses adversaires plus qu’il n’est nécessaire instille la peur même chez ceux qu’il tente de protéger, qui implorent sa clémence. Même en incarnant Bruce Wayne, le poids de son passé le hante, révélant ainsi un personnage complexe et nuancé, digne d’une exploration plus profonde.