Des tensions croissantes au sein de Volkswagen suscitent des grèves d’avertissement imminentes, avec l’IG Metall affirmant que la production pourrait être suspendue. Les employés expriment leur frustration face au refus de l’entreprise d’augmenter les salaires et aux menaces de licenciements. Alors que la paix sociale a pris fin, des actions pourraient débuter dès le 1er décembre. Les discussions tarifaires reprendront le 9 décembre, suite à un rejet des propositions du syndicat par la direction.
Des tensions croissantes parmi le personnel de Volkswagen : vers une grève imminente
Le climat au sein de Volkswagen, le plus grand constructeur automobile d’Europe, devient de plus en plus tendu. Des grèves d’avertissement à grande échelle sont en perspective, avec un message clair de l’IG Metall, le syndicat représentant les travailleurs. Thorsten Gröger, le négociateur de l’IG Metall, a récemment déclaré que la production serait bientôt temporairement suspendue sur tous les sites. Ce rassemblement symbolique marque la fin de la paix sociale et ouvre la porte à des conflits potentiels, avec des grèves d’avertissement qui pourraient débuter dès ce lundi, selon des sources médiatiques.
Une colère palpable au sein des employés
La présidente du comité d’entreprise, Daniela Cavallo, a exprimé la grande frustration ressentie par les employés. Selon elle, les grèves d’avertissement représentent une opportunité de relâcher la pression accumulée. Elle anticipe un soutien massif lors des premières actions. Gröger a souligné que ces grèves d’avertissement seraient impossibles à ignorer pour la direction actuelle de VW.
À Zwickau, Uwe Kunstmann, le président du comité local, a déclaré que les paroles avaient assez circulé et que des actions concrètes suivraient rapidement. Il a exhorté le conseil d’administration à agir de manière responsable, s’attendant à des grèves d’avertissement sur tous les sites de VW dès la semaine prochaine.
Des exigences salariales controversées
Ce conflit concerne environ 120 000 employés de Volkswagen AG, soumis à un tarif spécifique. L’entreprise a rejeté toute proposition d’augmentation des salaires, insistant plutôt sur une réduction de 10%. De plus, des fermetures d’usines et des licenciements pour raisons économiques sont envisagés, avec l’annulation de la garantie d’emploi. Le comité d’entreprise met en garde que plusieurs usines et des dizaines de milliers d’emplois sont en danger.
La paix sociale, qui interdisait les grèves, a pris fin à minuit. À partir du 1er décembre, des arrêts de travail sont donc possibles. L’IG Metall a déjà annoncé son intention de lancer des grèves d’avertissement dès début décembre, bien que les dates exactes restent à confirmer.
Ces actions visent à intensifier la pression sur la direction de Volkswagen concernant les réductions de salaires, la diminution des effectifs et les fermetures possibles d’usines. Gröger a affirmé que le syndicat ne souhaite pas ce conflit, mais que la situation actuelle pourrait mener à l’une des luttes les plus difficiles que l’entreprise ait jamais connues.
Rejet des propositions de l’IG Metall
Ce vendredi, Volkswagen a rejeté les propositions de l’IG Metall visant à alléger les coûts, aggravant ainsi les tensions. Cavallo a qualifié cette décision d’irresponsable, tandis que Gröger a évoqué des « fûts de pétrole ouverts » que la direction ajoute au feu. Le syndicat a proposé de suspendre toute augmentation tarifaire temporairement, en échange de l’engagement de VW à éviter les licenciements et les fermetures d’usines, mais la direction a refusé, arguant que cela ne fournirait pas de solution durable.
Le 9 décembre, des discussions tarifaires devraient reprendre entre les représentants des employés et de Volkswagen. Lors de la dernière ronde de négociations, plus de 7 000 employés avaient déjà protesté contre les plans d’économies. Le PDG, Oliver Blume, s’adressera également aux employés lors d’une assemblée à Wolfsburg, avec la présence attendue du ministre fédéral du Travail, Hubertus Heil.
Des grèves d’avertissement avaient déjà eu lieu lors des dernières négociations en 2021, et des manifestations à grande échelle s’étaient produites dans les principaux sites de production en 2018, mobilisant plus de 50 000 employés. Les usines de Zwickau, Chemnitz et Dresde ont un calendrier d’alignement sur le tarif propre jusqu’en 2027, tandis que l’usine d’Osnabrück n’est pas soumise à ce tarif et a déjà connu des grèves d’avertissement.