dimanche, décembre 1, 2024

Suspicion de sabotage du cargo chinois « Yi Peng 3 » en mer Baltique : l’inaction des États de l’OTAN face aux coupables

Des incidents inquiétants se produisent en mer Baltique, suite à la destruction présumée de câbles de données. Le navire chinois « Yi Peng 3 » est sous surveillance après avoir été ancré dans la zone économique exclusive du Danemark. Les implications juridiques sont complexes, notamment en ce qui concerne le droit maritime et la responsabilité de la Chine. Les États côtiers doivent naviguer entre la protection de leurs intérêts et les limitations imposées par le droit international face à des actes de sabotage.

Le Sabotage des Câbles de Données en Mer Baltique

Des événements troublants se déroulent actuellement dans les eaux de la mer Baltique suite à la présumée destruction de deux câbles de données. Dès que les dommages ont été découverts, la marine danoise a lancé la traque du vraquier chinois « Yi Peng 3 ». Cela fait maintenant onze jours que le navire est ancré dans le Kattegat, entre la Suède et le Danemark, sous la surveillance de patrouilleurs allemands, danois et suédois.

Il apparaît évident que le « Yi Peng 3 » est au cœur des enquêtes. Néanmoins, les gouvernements des pays côtiers restent discrets sur les événements. Cette prudence est justifiée par la complexité du droit international. En effet, le droit maritime impose des restrictions strictes quant aux actions à mener contre des navires battant d’autres pavillons.

Les Enjeux Juridiques du Droit Maritime

La situation actuelle nécessite une attention particulière à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Trois questions essentielles émergent :

1. Quelle est la position actuelle du « Yi Peng 3 » ?
La mer est divisée en différentes zones : côtière, zone économique exclusive et haute mer. Plus un navire s’éloigne de la côte, moins les droits des États côtiers sont prépondérants, laissant plus de pouvoir à l’État pavillon, ici la Chine. En mer côtière, chaque navire a droit à un passage innocent. Selon Anna Petrig, spécialiste en droit maritime à l’Université de Bâle, l’État côtier a le droit d’intervenir en cas de soupçon de sabotage. Toutefois, le « Yi Peng 3 » se situe dans la zone économique exclusive du Danemark, où les droits de l’État côtier sont limités à l’utilisation économique et à la protection de l’environnement marin.

2. Quelle est la réaction de la Chine ?
Dans la zone économique exclusive et en haute mer, le pouvoir souverain revient principalement à l’État pavillon. La Chine est donc responsable de l’enquête sur le « Yi Peng 3 ». Cependant, si Pékin est impliqué dans le sabotage, cela complique les choses. La loi de 1982 n’a pas envisagé la possibilité que l’État pavillon soit lui-même impliqué dans des actes criminels. Henrik Ringbom, professeur en droit maritime, souligne que la liberté de navigation pourrait être exploitée à des fins malveillantes.

3. Quelles actions peuvent entreprendre les États côtiers ?
Si la coopération de la Chine fait défaut, les États côtiers se trouvent dans une situation délicate. Selon Ringbom, bien que la Convention sur le droit de la mer ne traite pas explicitement de ce cas, les États côtiers ont le droit de défendre leurs intérêts. Le droit à la libre navigation ne doit pas être confondu avec un droit au sabotage des infrastructures sous-marines. Les États côtiers ont déjà fait usage de leur marge de manœuvre juridique lors de la poursuite et de l’interception du navire.

En somme, la situation actuelle en mer Baltique met en lumière les complexités du droit maritime et les défis que rencontrent les États côtiers face à des incidents de sabotage. Les ramifications de ces événements pourraient avoir des conséquences durables sur les relations internationales et la sécurité maritime.

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