Le Parlement européen est sur le point d’approuver la nouvelle Commission européenne dirigée par Ursula von der Leyen, bien que des tensions subsistent sur l’orientation politique à adopter. Manfred Weber, leader de la PPE, cherche à former des alliances à droite, excluant les Verts, ce qui suscite des critiques. Les Verts, bien que réticents, pourraient finalement soutenir la Commission pour garantir l’efficacité de l’UE. Les récents résultats électoraux modifient la dynamique au sein du Parlement.
Le Parlement européen s’apprête à donner son feu vert à la nouvelle Commission européenne aujourd’hui, une décision qui semble acquise. La véritable question qui se pose est de savoir comment les chrétiens-démocrates vont s’organiser pour former des majorités. Une alliance avec la droite est-elle envisageable ?
Bien entendu, des surprises peuvent survenir durant les votes, surtout dans un environnement comme celui du Parlement européen, où les députés se montrent souvent réticents à suivre la discipline de groupe. Cependant, si la seconde Commission d’Ursula von der Leyen échoue à obtenir une majorité aujourd’hui, cela constituerait un choc majeur.
L’approbation de la nouvelle Commission est presque assurée, car les leaders des groupes de la PPE chrétienne-démocrate, des socialistes et des libéraux ont trouvé un terrain d’entente. Ensemble, leurs députés forment une majorité solide parmi les présents.
Sept nominations ont suscité des débats jusqu’à la dernière minute. Mais à présent, la nouvelle Commission européenne est en place, grâce à un accord.
Des batailles politiques en cours au Parlement
Aujourd’hui, il ne s’agit pas de voter sur des commissaires individuels, mais bien sur l’ensemble de la Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen. Il est évident que son second mandat s’annonce tout aussi complexe, voire plus difficile que le premier, en raison des tensions persistantes entre les grands groupes au sein du Parlement européen.
Le principal sujet de discorde réside dans l’orientation politique de la nouvelle majorité, que la Commission devra adopter. Manfred Weber exige une position beaucoup plus à droite qu’auparavant. Le président de la CDU et de la PPE se sent renforcé après les élections européennes, son groupe étant déjà le plus important au Parlement, renforçant ainsi l’écart avec les socialistes.
Weber estime qu’il est temps d’agir. « Les électeurs réclament un changement de cap », affirme-t-il, « ils se sont prononcés contre les Verts au Parlement européen. » Bien que les Verts conservent 53 sièges, ils ont subi des pertes significatives, avec environ 20 sièges perdus. En revanche, la droite bourgeoise a gagné en importance, et cela doit se traduire dans les décisions politiques.
Deux candidats, l’un hongrois et l’autre italien, sont particulièrement controversés.
La PPE cherche à établir des alliances
Depuis plus de deux ans, Weber s’efforce de constituer une majorité au Parlement sans les Verts, en s’alliant avec des forces politiques se situant à droite de la CDU et de la CSU. Pour ce faire, il a pris l’initiative de se rendre à Rome alors que Georgia Meloni était encore en campagne électorale. Il a également tourné une vidéo de campagne avec Silvio Berlusconi, tout en tissant des liens prometteurs avec la dirigeante des Fratelli d’Italia.
Les politologues et historiens qualifient le parti de Meloni de post-fasciste, mais selon Weber et de nombreux chrétiens-démocrates, cela ne constitue pas un obstacle pour collaborer étroitement. Raffaele Fitto, membre des Fratelli d’Italia, devient maintenant commissaire européen et occupera le poste de vice-président de la Commission. Bien que sa réputation dépasse les frontières de son propre parti, l’attribution de cette fonction a suscité des critiques parmi les députés de gauche.
Une stratégie politique audacieuse
Au sein du SPD, il y avait encore des doutes jusqu’à la dernière minute quant à la décision de soutenir la Commission. « Manfred Weber et le groupe chrétien-démocrate adoptent une stratégie risquée », déclare René Repasi, le chef du SPD au Parlement européen. Il critique le fait que Weber ait fréquemment constitué des majorités avec des politiciens d’extrême droite, permettant même à la PPE de voter en faveur d’une proposition de l’AfD sur la politique migratoire.
« Cette approche diffère de celle de Mme von der Leyen », constate Repasi. La présidente de la Commission avait bénéficié d’un « grand crédit de confiance » avant la pause estivale, obtenant le soutien du centre pro-européen.
Les dynamiques au Parlement européen ont clairement évolué. Que signifie ce résultat électoral ?
Les Verts plaident pour une protection accrue
Les Fratelli d’Italia n’ont pas soutenu von der Leyen, Meloni refusant de lui apporter son soutien directement. Le fait que Weber cherche à établir une nouvelle majorité à droite du centre a également provoqué des tensions au sein des Verts. « Nous avons besoin d’une protection », déclare Terry Reintke, co-présidente des Verts. La députée de la région de la Ruhr estime qu’il est inacceptable que les chrétiens-démocrates s’allient à des forces nationalistes de droite pour atteindre leurs objectifs.
Weber ne cache pas ses intentions, qui figurent dans son programme électoral : abandonner l’interdiction des moteurs à combustion, revenir sur les réformes écologiques dans le secteur agricole et n’introduire de nouvelles directives de Bruxelles que si elles sont favorables aux intérêts économiques et agricoles. Ces positions ne peuvent être réalisées avec les Verts, mais plutôt avec la nouvelle coalition de droite – ainsi, le vote pour la Commission pourrait servir de modèle pour de futures majorités législatives.
Malgré cela, la majorité des Verts devrait finalement soutenir la nouvelle Commission, annonce Terry Reintke, qui prévoit également de le faire. Ce choix n’est pas facile pour elle, mais lors du vote, il s’agit de garantir l’efficacité de l’UE. La promesse d’Ursula von der Leyen de chercher des majorités au centre du Parlement avec les groupes pro-européens a également été décisive pour ce soutien.
Après l’élection de Trump à la présidence des États-Unis, l’Europe avait été plongée dans un choc. Cette fois-ci, la situation est différente.
Incertitudes sur la stratégie de von der Leyen
Ursula von der Leyen (CDU) se trouve peut-être à un tournant stratégique…