Suite à la chute de Credit Suisse, le mécontentement s’est intensifié en Suisse, entraînant la création d’une commission d’enquête parlementaire. Cette dernière examine les actions des autorités depuis 2015 et durant la crise de la banque, avec des interrogations sur les décisions prises. Les acteurs clés, dont Marlene Amstad et Ueli Maurer, sont sous le feu des critiques. Le rapport de la commission, attendu d’ici fin d’année, pourrait révéler des manquements dans la gestion de la crise bancaire.
Suite à la chute de Credit Suisse, le mécontentement a grandement atteint la population suisse : une fois encore, le gouvernement a eu recours au droit d’urgence pour empêcher la faillite d’une grande institution bancaire. Cela a rapidement conduit à un consensus politique : il était impératif d’analyser les événements entourant la fin de la CS. Ainsi, le Parlement a établi une commission d’enquête parlementaire (CEP), qui a entamé ses travaux quelques mois après le sauvetage de la banque par UBS en mars 2023. La publication de son rapport est imminente.
Le Rôle de la Commission d’Enquête Parlementaire
La fusion d’urgence de Credit Suisse représente la cinquième fois que le Parlement met en place une CEP. Son mandat, bien que court, est quelque peu vague : elle se penche sur l’action des autorités depuis 2015 et pendant la crise de la CS. Les détails concernant les personnes interrogées par la CEP restent flous, et la présidente de la commission, Isabelle Chassot (Centre, FR), adopte une approche très discrète en matière d’information.
Cependant, des informations ont commencé à filtrer. Des sources ont rapporté des réunions secrètes impliquant des figures clés telles que l’ancien ministre des Finances Ueli Maurer et l’ancien président de la Banque nationale suisse, Thomas Jordan, ainsi qu’Axel Lehmann, le dernier président de Credit Suisse.
Il est confirmé que les dirigeants des différentes autorités ont été questionnés. Concernant Credit Suisse et UBS, la commission s’est limitée à interroger des représentants, « dans la mesure où cela était pertinent pour examiner la gestion des autorités pendant la crise », comme précisé par la CEP dans un communiqué.
Les conclusions que la commission tirera sont encore incertaines. Toutefois, une bataille pour le contrôle de la narration s’est intensifiée, tant sur le plan public que dans les coulisses. Des questions cruciales demeurent : les autorités ont-elles failli dans leur gestion de Credit Suisse ? Aurait-il existé des alternatives à la fusion d’urgence avec UBS ?
Les Acteurs Clés : Marlene Amstad et Ueli Maurer
Le climat est tendu parmi les acteurs centraux de cette crise. Certains ont sévèrement critiqué la commission, arguant qu’elle pose des questions mal ciblées et qu’elle n’analyse pas l’ensemble de la crise bancaire, se perdant dans des détails. L’autocritique de la CEP sera également scrutée, notamment en ce qui concerne la limitation du pouvoir de surveillance des marchés financiers par le Parlement au cours des dernières années. La commission prévoit de soumettre son rapport d’ici à la fin de l’année, bien qu’elle ait récemment adressé des questions finales aux personnes interrogées.
La présidente de la Finma, Marlene Amstad, est sans doute l’une des figures centrales de cette enquête. Depuis 2021, elle supervise les marchés financiers et son avenir à la tête de l’autorité dépendra des conclusions de la CEP. Au cours de la crise, sa gestion a été mise en question, notamment son incapacité à répondre adéquatement aux scandales de Credit Suisse. La Finma a lancé 43 enquêtes préliminaires depuis 2012, sans grand succès face aux résistances de la banque.
Quant à Ueli Maurer, ancien ministre des Finances durant les années troubles de Credit Suisse, son héritage politique sera également examiné par la commission. Bien qu’il ait tenté de maintenir la confiance alors que la situation de la banque se détériorait, il a été largement critiqué pour son approche. Le rapport de la CEP pourrait bien refléter les manquements de sa gestion durant cette période cruciale.